
Un regard chrétien sur le monde RCF - page 15
Un regard chrétien sur le monde que portent les chroniqueurs bénévoles de RCF Lorraine, laïcs et/ou engagés en Église.
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14 avril 2023le souffle d'après Pâques
Amis auditeurs ou lecteurs, en ces jours après Pâques, je vous invite à vous souvenir d’une fois ou l’autre où vous avez pu vous rendre au théâtre [laisser réfléchir quelques secondes]. Si je vous invite à vous en souvenir, c’est que j’aimerais vous rendre attentifs à un personnage de la scène théâtrale qui est invisible du public, mais dont la fonction est nécessaire à toute représentation théâtrale. Il y a du reste un lien fort entre ce personnage et un geste que Jésus le Ressuscité commet au moment de revoir ses disciples. En effet, Jésus souffle sur ses disciples… et c’est en effet le personnage du « souffleur » dont je veux parler. Un souffleur, au théâtre, est une personne qui, comme son nom l’indique souffle leur texte aux acteurs qui ont trou de mémoire. Le souffleur était souvent caché sous la scène et pour votre curiosité, sachez qu’aujourd'hui, le souffleur existe toujours sous une forme modernisée. Il s'agit d'un régisseur qui communique avec les acteurs par l'intermédiaire d'une oreillette. Nous voici donc avec le personnage du souffleur.
Or après Pâques, le Ressuscité est lui aussi un souffleur pour ses disciples. Non seulement parce qu’il souffle sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint », autrement dit, recevez« le Souffle saint …. Mais aussi parce que avant de mourir, Jésus promet à ses disciples précisément la venue après lui de celui qui va souffler sur eux et en eux. C'est-à-dire celui qui va leur remettre en mémoire tout ce que Jésus leur a dit. Dieu fonctionne bien ici pour nous, disciples de Jésus, comme le souffleur du théâtre : par son Souffle en nous, invisible mais actif, il vient redonner vie aux paroles du Christ. Il vient souffler en nous le contenu de ces paroles, et leur actualité.
Or nous sommes dans le théâtre de la vie, nous sommes dans le grand théâtre du monde. Eh bien posons un regard chrétien sur ce monde où nous sommes envoyés. A nous aussi il nous faut un souffleur, car nous aussi nous oublions parfois ce que nous avons à dire. Nous aussi nous sommes dans des situations où nous sommes empruntés, désappointés, muets.
Et voilà que le souffleur intervient : Il nous souffle ce qu’il y a à vivre, il nous souffle ce qu’il y a à dire… et aussi ce qu’il y a à pardonner. Nous avons tous besoin d’un souffleur de paroles, d’un souffleur de paix et d’un souffleur de pardon sur nos vies compliquées, agitées, inquiètes. Attention, il ne s’agit pas encore ici du souffle bruyant et puissant de la Pentecôte, au contraire : il s’agit du souffle doux et léger comme celui qui a soufflé pour Elie le prophète. Oui, un doux murmure sur votre vie, qui dit la joie possible, la confiance retrouvée, la paix restaurée, et le pardon en chemin vers sa maturité. Alors, oui, en ces jours de rencontre avec le Ressuscité, il nous donne du souffle : ne restons pas en apnée, mais osons l’accueillir en plénitude de vie.Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
11 avril 2023La vie sociale en chiffres
A partir d'informations trés chiffrées, Alain Westphal étudie et analyse la vie collective et partagée des français.Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
6 avril 2023Extension du domaine du vivant
Écrivain, traducteur et éditeur Frédéric Boyer avait réuni en 2001 une vingtaine d’exégètes et autant de romanciers pour la traduction de la Bible parue chez Bayard. Récemment, il vient de publier chez Gallimard sa traduction des Évangiles.
Selon lui, une traduction neuve a « cela de bénéfique qu’elle permet d’interroger de nouveau un texte qui peut sembler très familier. C’est vrai en particulier d’un écrit qui, comme les Évangiles est regardé comme sacré. Une nouvelle traduction d’une œuvre aussi canonique permet de continuer à la questionner. Sans cela, le risque est d’en avoir une lecture figée. » Mais il insiste aussi sur la dimension orale des Évangiles qui influera sur son travail, comme il l’explique dans une introduction de quelques 75 pages intitulée L’Évangile, théâtre de la
parole : « Mon rôle de traducteur sera de tenter de faire monter la parole dans notre lecture. Comme on monte le son. L’apôtre, l’envoyé, les Évangiles est littéralement un « haut-parleur ». Parler soulève. » La suite de son explication me paraît particulièrement intéressante alors que nous sommes à 3 jours de Pâques : « La parole relève. (C’est un des
verbes en grec de la résurrection). ». Frédéric Boyer insiste également sur un autre aspect, en fait le plus fondamental : cette nouvelle traduction permet de découvrir ou de redécouvrir une autre représentation de Jésus et de sa parole. Jésus cherche moins à culpabiliser qu’à libérer, il ne fonde pas de nouvelle religion mais cherche à faire abonder, multiplier, la parole de la Torah, en direction de toutes les classes sociales.
Frédéric Boyer a pris soin de nous faire entendre que le texte évangélique distingue le mal, la méchanceté de la peine, de la fatigue, du tourment qui nous écrase. Ainsi il constate que « Dans le Notre Père, chez Matthieu, nous demandons d’être délivrés, libérés du tourment, de
la peine d’être tourmentés, et non du mal comme on le traduit raditionnellement (…) Quant à la « faute » ou au « péché », ces traductions nous auront longtemps tenus à une seule lecture
culpabilisante de cet enseignement qui se présente pourtant comme une libération et un relèvement, un soulèvement. (…) Le rabbi Jésus ne culpabilise pas ses interlocuteurs, il vient pour dénoncer les manques, les erreurs que nous faisons dans la vie comme dans le travail d’interprétation de la vie, réalisé dans la lecture et l’interprétation de la Tradition. ». Quelques pages plus loin, nous apprenons qu’« Il faut aussi se débarrasser d’une représentation sulpicienne, et victimaire, de Jésus. Il n’est ni victime ni simplement compatissant et doux ». Frédéric Boyer précise que son « « esprit de rebellion » (…) est moins
politique que profondément spirituel, messianique – celui du sage qui se lamente sur le monde et prend à partie les siens ». J’attire l’attention de mes auditeurs que si l’esprit de rebellion de Jésus est plus spirituel que politique, cela ne signifie nullement qu’il n’est pas politique du tout.
J’aimerai finir ma chronique par ces lignes tirées de l’intro de Boyer : « Le pouvoir populaire du thaumaturge, comme celui de Jésus, devient métaphore du soulèvement de la vie par la parole. Les affaiblis retrouvent des forces. Les malades sont guéris. Les infirmes marchent.
Les morts se réveillent. Il n’y a rien d’impossible finalement dans le récit que l’on fait pour être délivrés de nos inquiétudes. Raconter, ici, c’est affirmer l’extension du domaine du vivant ». La résurrection de Jésus, que nous nous apprêtons à célébrer, c’est l’extension du domaine du
vivant.
Bonne fête de Pâque.Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
5 avril 2023Le malheur de Judas
Odile Haumonté est auteure, et rédactrice en chef de la revue catholique Patapon.Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
4 avril 2023Décroissance
Comment définir la décroissance à la lumière de l'Évangile ? Éclairage avec Alexis Vaschetti.Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
30 mars 2023Science et foi sont-elles en conflit ?
"A travers la grandeur et la beauté des créatures, on peut contempler par analogie, leur Auteur" (Sg 13, 5).Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
28 mars 2023Neutralité carbone : vers un nouveau féodalisme ?
Pour atteindre la neutralité carbon, il faudrait consommer deux fois et demi moins d'énergie... mais comment, à l'avenir, pourrions-nous vivre mieux avec moins ? Peter Strack nous dévoile deux visions diamétralement opposées.Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
23 mars 2023Mais si Dieu s'est fait homme, c'est avec un H majuscule !
Chers auditeurs, depuis quelques jours je suis de retour d’Algérie après un séjour de 3 mois et je me replonge dans la vie culturelle locale. Avec le programme de la 10ème édition de Vand’Influence, qui dure encore jusqu’au 8 avril, je continue même de voyager. Ainsi hier soir, j’ai été au concert Flûtes autour du Monde à la ferme du Charmois. Samedi 25, j’irais au concert L’Ode à l’Est, salle Bernie Bonvoisin à Vandoeuvre, qui réunit le chanteur-compositeur CharlElie Couture et l’orchestre symphonique de Neuves-Maisons pour revisiter15 titres de l’artiste boulimique qui n’a jamais voulu choisir entre la musique, l’écriture, la photographie et la peinture et auquel je consacre ma chronique de ce jour.
En Avril 2013 CharlElie écrivait sur son site : « Les journalistes et communicants ont remplacé les prêtres. Certains d’entre eux adoubent, béatifient, sanctifient, jugent, punissent, pardonnent, justifient ou condamnent de façon aléatoire, parfois jetant l’opprobre sur ceux-là mêmes qu’ils ont vantés quelques mois auparavant. Mais à la différence des églises qui agissaient au nom d’une idéologie identifiable, les médias d’aujourd’hui s’expriment au nom du « plus grand nombre possible » dans toute sa diversité mosaïque. »
RCF, pour sa part, prend auprès de ses auditeurs l’engagement suivant: donner envie de comprendre et d’aimer le monde, partager la Joie de vivre et de croire. Interrogeons donc la croyance de CharlElie.
Juif par sa mère, catholique par son père, élevé en dehors de la religion, Charlélie se convertit au judaïsme à 40 ans et parle à ce propos d’«?Une seconde naissance.?»
En 1978, sa thèse de fin d’étude s’intitulait « polymorphie de l’esprit ». Son itinéraire artistique est un voyage conceptuel autour de la question de l’Existence. Son itinéraire spirituel est aussi un voyage et ainsi il se rapproche de celui de Léonard Cohen, dont je vous ai parlé il y a quelque temps à l’occasion de la sortie du film-documentaire « Halleluja » au Caméo. L’interprète canadien qui s'était retiré plusieurs années dans un monastère bouddhiste en Californie, où il avait fini par être ordonné moine en 1996 et mené une vie ascétique sans tourner le dos au judaïsme, fait partie de ceux qui comptent pour CharlElie. Ainsi pour l’artiste d’origine nancéenne si la prière était une chanson, il choisirait « Une litanie peut-être, toutes les chansons de Léonard Cohen ou presque sont des prières. » et Si Dieu lui-même était une chanson, une musique, ce serait « OM MANTRA – Chant Bouddhiste. ». Dans la même interview de La Croix, dont j’ai tiré ces 2 dernière citations, CharlElie affirme d’emblée que « Dieu EST musique. »
Quant à Jésus, pour lui « c’est à l’évidence, quelqu’un qui a existé. Mais si Dieu s’est fait homme, c’est avec un H majuscule. J’entends le message christique comme une métaphore détachée de l’aventure anecdotique d’un jeune homme il y a 2000 ans. »
Il avoue aussi qu’en rencontrant Dieu il serait « à ce moment si impressionné que l’envie de [lui] chanter [quelque chose] irait se perdre dans la grande confusion qui serait la [s]ienne à ce moment. Chanter est une expression terrestre, qui crée un fluide entre les humains. » Pour ma part, je suis impatient de ressentir ce fluide. Peut-être le ressentirez vous aussi, si vous allez comme moi au concert de CharlElieDroits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
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