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Un regard chrétien sur le monde
Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.

Un regard chrétien sur le monde

Un regard chrétien sur le monde que portent les chroniqueurs bénévoles de RCF Lorraine, laïcs et/ou engagés en Église.

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Episodes

  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    14 mars 2025

    Répondre à un légitime besoin de sécurité, est-ce donner dans la surenchère ?

    4 min
    Depuis des années, mais plus encore ces derniers mois, des contre-vérités se sont imposées dans le débat public.

    L’essor des réseaux sociaux et des chaînes d’information en continu favorise de fait une information caricaturale et l’amplification de discours réactionnaires. Ceci se vérifie, par exemple à l’audience des médias du milliardaire Vincent Bolloré : Cnews, C8, Europe1 ou le JDD.
    Désormais, la communication ne repose plus sur des arguments chiffrés et vérifiés, mais sur l’expression des affects et des ressentis. Ceci a notamment pour effet d’entraîner une diffusion plus forte des faits divers, dont on sait qu’ils intéressent et suscitent l’émotion.

    C’est ainsi que s’est imposée la conviction que l’immigration et l’insécurité menacent les fondements même de la nation française.
    Mais ce qui aujourd’hui est grave est que, loin de rétablir la réalité des faits, nos gouvernants, eux-mêmes, en viennent à relayer des postures, qui étaient jusqu’ici l’apanage de l’extrême droite identitaire. Je prends deux exemples sur ces sujets.

    Sur la question de l’immigration d’abord, les discours de vérité sont devenus inaudibles. On le voit dans les propos du ministre de l’intérieur sur les « français de papiers » ou « la régression ethnique » ou même dans ceux du premier ministre parlant de « submersion migratoire », alors même que la France accueille beaucoup moins d’exilés que ne le font bien d’autres pays européens.

    De la même façon, en médiatisant à outrance des faits divers criminels impliquant des étrangers ayant l’obligation de quitter la France, on veut faire croire que tous les étrangers sous OQTF sont des terroristes, des assassins ou au mieux des délinquants, alors que 99 % d’entre eux, ayant vécu le traumatisme de l’exil, ne demandent qu’à s’intégrer en France et y construire par leur travail leurs projets de vie.

    Autre exemple, ayant trait cette fois à la sécurité, puisque notre ministre de la justice vient d’interdire que soient proposées en prison des activités supposées ludiques, alors que, suite à un appel à projets de l’administration pénitentiaire, il s’agissait d’accompagner des personnes détenues sur le chemin de leur réinsertion, car là est, pour la société, le véritable enjeu.

    A médiatiser sans nuances de prétendues activités ludiques en prison, on en vient à oublier que la mission principale de la détention est bien de prévenir la récidive. Mais comment ressortiront celles et ceux que l’on oublie derrière les murs des prisons quand ils accumulent au quotidien une violence inouïe du fait de conditions de détention indignes ?

    Valéry Giscard d’Estaing disait en son temps que la détention n’est que « la privation de la liberté d’aller et de venir et rien d’autre ». Nous en sommes loin  et l’on ne peut imaginer que les personnes détenues sortiront différentes si on ne cesse de les maintenir dans des conditions qui étaient justement celles qui les ont conduites en prison.

    Dans ce climat difficile sur ces questions d’immigration ou de sécurité, on aurait pu espérer que nos politiques contribuent à informer l’opinion plutôt que de la suivre. Mais l’on voit bien,hélas, qu’au lieu de poser les conditions d’un débat éclairé, on ne fait qu’engager de mauvais procès, mettant à mal la société toute entière.
  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    10 mars 2025

    Qui est Hamilton Naki ?

    5 min
  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    7 mars 2025

    Désinformation... censure... que faire ?

    5 min
  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    6 mars 2025

    Un vent mauvais souffle sur l'Europe

    3 min
  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    5 mars 2025

    Illusions sur l'avion neutre en carbone

    4 min
    Dans l’Union Européenne, depuis le début de l’année, les transporteurs aériens ont l'obligation d'intégrer 2 % de carburante origine durable dans leurs consommations. Les capacités de production sont très limitées mais pourraient être suffisantes jusqu'en 2029.
    Mais les carburants à base de pétrole présentent des caractéristiques qui les rendent très difficilement substituables. Ils sont très denses énergétiquement par unité de volume et peuvent être obtenus facilement à partir d'une ressource disponible en abondance dans l'environnement : le pétrole.
    Pour le remplacer, il n’existe que deux types de « carburants d’origine durable » :
    - les carburants produits à partir de la biomasse non valorisable pour l’alimentation.
    - les carburants de synthèse produit à partir de l’hydrogène et le gaz carbonique.
    Les techniques pour produire des carburants synthétiques ont fait leurs preuves, mais ils ont un mauvais rendement énergétique. Il faut 4 fois plus d’énergie pour produire un carburant synthétique que pour produire un litre de kérosène.
    Pour cette raison, seule les bio-carburants sont utilisés, mais leur production est très limitée. En Europe, les "bioraffineries" parviennent à produire un million de tonnes par an, alors que la consommation des avions est de l'ordre de 50 millions de tonnes par an. L’agriculture peut donc fournir les 2 % de carburants durable exigés par l’Europe aujourd’hui.
    Mais, d'ici 5 ans, il va en falloir 3 fois plus, et d'ici 15 ans, il va en falloir 10 fois plus. Puisque l’agriculture ne pourra pas multiplier sa production par 10, il ne reste que la solution des carburants synthétiques.
    Si, en Europe, nous souhaitons avoir 10 millions de tonnes de ces carburants durables par an, - soit 20% de la consommation -, il faudrait augmenter la production d’électricité de 15% à 20%. L’Europe devrait donc construire 40 EPR uniquement pour produire du carburant durable pour l’aviation.
    Au vu de cette valeur, on peut douter que le plan aille à son terme dans le cadre annoncé.
    D'une manière générale, le plan européen ne prévoit pas de sobriété. Quel que soit le secteur, qu'il s'agisse d'automobiles, d'avions, d'industrie ou de bâtiment, les plans ne supposent pas une baisse d'activité, au contraire, tous parlent de « croissance verte ».
    Ces plans ne sont pas réalistes.
    Si le prix des carburants des avions est multiplié par 4, le prix des billets va être multiplié par 3, et à ce prix, il n’y aura plus de croissance du trafic aérien.
    Par contre, si nous refusons la sobriété maintenant en utilisant tout le pétrole de la planète, cette même sobriété s’imposera à nous quand même, environ 20 ou 30 années plus tard. Mais nous devrions alors nous adapter à une planète plus chaude de 3°C. Dans ces conditions, les dégâts pour notre civilisation fragile seront très élevés.
    Choisissons donc la sobriété dès aujourd’hui. D’un côté, nous pouvons investir dans les économies d’énergie de nos logements, de l’autre côté, nous pouvons investir davantage dans des relations humaines et moins dans la consommation ostentatoire. Notre civilisation a besoin d’une quantité incroyable de publicités pour fonctionner et le but des publicités est de rendre insatisfait pour nous pousser à l’achat. Ce n’est pas sans conséquence. Le taux de dépression et de burn-out est beaucoup plus élevé dans les pays riches que dans les pays pauvres, surtout parmi des personnes qui ont peu de liens sociaux.
    Un conseil de l’apôtre Paul est vraiment d’actualité. Il écrit à Timothée 6:6-7 : Certes, la piété est une grande source de gain, si l'on se contente de ce qu'on a. Car nous n'avons rien apporté dans le monde, comme nous n'en pouvons rien emporter.
    Un peu plus de lien social et moins de consommation ostentatoire, y compris des voyages en avion, éviteraient de nombreux burn-outs et permettent de vivre la sobriété heureuse.
    Vous trouvez plus d’informations sur le site internet « pratiquement-durable.com ».
  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    4 mars 2025

    Tu ne tueras point !

    4 min
  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    3 mars 2025

    Les piliers de la Paix

    4 min
  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    28 février 2025

    Est-il tolérable qu'en France des milliers d'enfants dorment dans la rue ?

    4 min
    L'État français coupable d'atteinte à la dignité humaine selon Philippe Guerquin, ancien président du Secours Catholique de Meurthe-et-Moselle.

    "La France compte environ 350.000 personnes sans domicile fixe. Parmi celles-ci, plus de 6000 se voient quotidiennement refuser une place en hébergement d’urgence. Bien d’autres appellent aussi le 115 sans que quiconque décroche. D’autres enfin anticipent les refus, de sorte qu’elles renoncent à appeler ce numéro d’urgence.
    Chaque soir, plus de 2000 enfants n’ont donc d’autre choix que celui de devoir dormir avec leurs parents dans la rue.

    Protestant contre cette situation humainement intolérable, un collectif d’une quarantaine d’associations, dont le Secours Catholique, Médecins du Monde ou la Fondation Abbé Pierre, vient de demander à la justice de condamner l’État en raison de l’insuffisance des moyens déployés.

    La loi oblige en effet l’État à assurer l’accès de toute personne sans abri à des dispositifs d’hébergement d’urgence. Ceci devrait se concrétiser par 3 obligations de résultats :
    D’abord le droit d’accès inconditionnel à un hébergement d’urgence dès lors que l’on est sans abri, en situation de détresse.
    Ensuite, le droit à des conditions d’accueil conformes à la dignité humaine, comportant le gîte, le couvert, l’hygiène, ainsi qu’une évaluation médicale si nécessaire.
    Enfin, le droit au maintien et à la continuité de l’accueil, de sorte que toute personne admise en hébergement d’urgence a le droit d’y demeurer jusqu’à ce que une proposition adaptée d’orientation lui soit faite, de préférence vers un logement.

    Or, depuis 20 ans, l’hébergement est délibérément sous-financé, au point que l’État se fixe aujourd’hui l’objectif de satisfaire 54 % des demandes, alors qu’il est tenu d’en accepter la totalité.

    Une telle situation entraîne en outre des dérives inacceptables. 89 % des SIAO reconnaissent ainsi avoir mis en place des critères de priorisation, pour justifier que des demandes d’hébergement soient acceptées ou refusées. Ceci aboutit, par exemple, à ce que une femme accompagnée d’un enfant de 5 ans soit ici acceptée en hébergement d’urgence, alors qu’ailleurs, il sera exigé que l’enfant ait moins de 3 ans.

    De la même façon des personnes hébergées sont remises à la rue au profit de publics jugés plus prioritaires, ce qui, une fois encore, est contraire à la loi.

    Nous ne pouvons enfin ignorer que, pour pallier le manque de places en hébergement d’urgence, l’État recourt massivement à des chambres d’hôtel. Un tel hébergement, en sus d’être extraordinairement coûteux pour le contribuable, présente des limites connues de tous : Exiguïté et médiocrité des chambres, impossibilité de préparer des repas, scolarisation quasi-impossible des enfants, absence d’intimité élémentaire, pour n’en citer que quelques-unes.

    N’étant plus entendues, nos associations demandent donc à la justice de condamner l’État à élaborer un plan pluriannuel d’ouverture de places en hébergement d’urgence, d’en finir avec les nuitées hôtelières et d’interdire la remise à la rue des personnes hébergées.

    Un fois encore, c’est bien une atteinte à la dignité humaine qui est ainsi dénoncée, car nous ne pouvons tolérer qu’au sein de la sixième nation la plus riche du monde, des milliers d’enfants soient ainsi contraints de demeurer dans la rue."
  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    27 février 2025

    Célibat : liberté ou souffrance

    3 min
  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    26 février 2025

    Vous aimez l'aventure ? Vivez celle avec Christ !

    4 min
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    25 février 2025

    Sorties de l'oublioir

    4 min
  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    24 février 2025

    L'agresseur, reflet de sa souffrance ?

    5 min
    Cette chronique fait suite à la précédente chronique de Rayan Midouche consacrée au témoignage d'une victime du gourou Raël.
  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    21 février 2025

    Barbarie à Betharram

    5 min
  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    20 février 2025

    L'exemple américain

    4 min
  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    19 février 2025

    Directive sur la durabilité des entreprises

    4 min
    D’un commun accord, les pays européens ont décidé en 2014 que les grandes entreprises devraient tenir une comptabilité de leurs impacts environnementaux et sociaux. Cette comptabilité ne s’exprime pas en euros, elle s’exprime en efforts pour lutter contre la corruption, pour lutter contre la pollution et le réchauffement climatique, et pour mesurer l’impact de l’entreprise sur la biodiversité. Depuis le début de l’année dernière, cette comptabilité extra-financière est devenue obligatoire pour les grandes entreprises.
    Récemment, l’Allemagne et d’autres pays européens se sont fait rappeler à l'ordre par la Commission européenne, parce que ces pays n'ont pas transposé la directive européenne en règlements nationaux. L’Allemagne est particulièrement à la traîne, en partie parce que ses entreprises disposent d’une énergie électrique polluante à base de centrales à charbon. Beaucoup d’entreprises ne sont pas très motivées à publier leur impact sur le climat.
    L'argument souvent invoqué par les milieux patronaux est le coût de cette comptabilité extra-financière. Mais cet argument est un faux prétexte. La comptabilité et la gestion financière d’une entreprise, par exemple pour pour respecter le règlement de la bourse, coût 20 fois plus cher que la comptabilité extra-financiers.
    Ce sont d’autres raisons que font hésiter les patrons. Ils ont très bien compris que, si ces informations sur le climat et la pollution sont demandées, c'est pour changer la hiérarchie des gagnants et des perdants. Actuellement, les patrons d’entreprises sont gagnants si leurs entreprises ignorent la pollution, les émissions de gaz à effet de serre et la maltraitance d’ouvriers par leurs sous-traitants en Afrique ou en Asie.
    Si les consommateurs connaissaient toutes ces informations "non financières", une entreprise, qui pollue et maltraite des ouvriers, risque de perdre des clients au détriment d’un concurrent plus respectueux de la planète et de ses habitants.
    Un autre prétexte avancé par certains patrons de grands groupes est la "complexité administrative". Cependant, aucune complexité administrative n’est trop grande pour exploiter une niche fiscale, ou pour faire de l’optimisation fiscale grâce à des montages d’entreprises à travers plusieurs pays, ou pour utiliser des sociétés-écrans qui permettent de cacher des méfaits.
    Les entreprises étrangères qui ont un chiffre d’affaires supérieur à 40 millions d’euros, sont aussi concernées par cette comptabilité extra-financière. Il n’existe donc pas de concurrence déloyale, si toutefois les états de l’Union mettent en place les moyens de vérification nécessaires.
    L’histoire récente de deux patrons vertueux montre que rien ne change sans pression politique et sociale forte. Emmanuel Faber, PDG du groupe Danone et Paul Polman, PDG du groupe Unilever, ont été écartés parce qu’ils ont essayé de rendre leurs entreprises écologiquement et socialement plus responsable. Avec quelques années d’avance, ils ont commencé à faire ce que l’UE demande maintenant à tous. Comme il fallait s’y attendre, les financiers de la bourse n’ont guerre apprécié ces deux patrons, car les financiers n’acceptent aucune valeur au-dessus de la rentabilité du capital.
    La puissance publique devrait donc prendre les mesures pour contraindre les réticents, ceux qui ne connaissent que la rentabilité du capital et sont heureux d’ignorer tous les effets néfastes de leur entreprise.
    Du point de vue chrétien, la directive européenne exige simplement que les entreprises mettent en lumière leurs bonnes et leurs mauvaises œuvres. Jésus dit que ceux qui font le mal préfèrent les ténèbres à la lumière. Pas étonnants qu’ils combattent cette directive, ils veulent que leurs mauvaises œuvres restent cachées. Jésus dit aussi qu’il est lui-même la lumière du monde. Les entreprises qui osent s’exposer à cette lumière trouveront des clients, tous les clients qui sont soucieux de laisser une planète viable à leurs enfants.
    Vous trouvez plus d’informati
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    18 février 2025

    Rendre humain ce qui ne l'est pas

    5 min
    Costa Gavras est un nom qui aujourd’hui encore met en colère de nombreux catholiques quand ils repensent à son film Amen. Sorti en 2002, il est l’adaptation d’une pièce de théâtre basée sur des documents historiques, Le Vicaire, dans laquelle le dramaturge allemand Rolf Hochhuth révèle que le pape Pie XII était reste? silencieux devant l’extermination des Juifs par les nazis, alors qu’il connaissait l’ampleur de la Shoah.
    Dans ses Mémoires, Va ou? il est impossible d’aller, paru au Seuil en 2018, Costa Gavras a confessé : « Il n’y avait, de ma part, aucune tentative pour insulter ou humilier la croix du Christ. Ce qui m’a profondément choque?, c’est la réaction de certains évêques français qui, évidemment, n’avaient même pas vu le film. Ces évêques ont, en quelque sorte, servi d’auxiliaires aux nervis de Le Pen qui m’ont conduit au tribunal. » Il a également raconté avoir eu « un débat très courtois » sur la chaîne KTO avec l’évêque d’Angoulême : « Il avait été tellement touche? par le film qu’il voulait le revoir pour l’analyser avec du recul. Il avait reconnu a? l’antenne que lui aussi regrettait le silence de Pie XII sur le génocide. » Le cinéaste s’étonnait aussi que six mois après la sortie du film, des prêtres l’abordent encore dans la rue pour lui dire combien ils avaient apprécié Amen.
    Mardi 28 février Costa Gavras était présent au Caméo Commanderie pour l’avant-première de son nouveau film, Le dernier Souffle, qui est à l’écran depuis le 12 février au Caméo, traite de la fin de vie et des soins palliatifs. Costa Gavras, lui-même âgé de 93 ans a assuré au public, venu nombreux, que « ce sont les vivants qui m’intéressent. » D’ailleurs la mort n’est jamais montrée à l’écran. Le film sort, alors que le parlement débat de la loi sur la fin de vie, mais Michelle Ray-Gavras, épouse et productrice du réalisateur, présente à ses côtés au Caméo explique que « il faut deux ans pour faire un film » et Costa Gavras, habitué à des sujets politiques, renchérit :
    « Il faut que le film vive par soi-même, malheureusement il tombe en pleine actualité. »
    Durant le débat, un spectateur - médecin des hôpitaux pendants 40 ans - a loué le réalisme et la pédagogie du film et a constaté que « jamais en France, jamais en Europe, nous n’aurons suffisamment d’unités de soins palliatifs » avant de poursuivre « le premier objectif dans ces situations c’est de répondre à la demande des patients et pour y répondre, il faut essayer de la comprendre. »
    Chers auditeurs, pour l’exprimer avec mes propres mots, il s’agit de rendre humain ce qui ne l'est pas. L'urbaniste Marion Waller qui, forte de huit années à la tête des services funéraires parisiens, analyse le tabou contemporain de la mort et donne des pistes pour réapprendre à dire adieu, dans son livre Redonner une place à nos morts, paru chez Allary, ne dit pas autre chose :
    « Il faut vraiment ouvrir un débat de société sur comment on peut mourir aujourd'hui, comment on peut honorer nos morts. L'objectif est de rendre la mort moins effrayante. Je pense qu'il est essentiel de développer l'accompagnement du deuil. C'est un sujet majeur, notamment concernant la solitude des personnes âgées. Il devrait y avoir un accompagnement comparable à celui que l'on propose à la naissance. Aujourd'hui, il y a un vrai manque dans le service public. (…) Il faut réintégrer la mort dans notre société, la rendre moins taboue, plus humaine. Il s'agit de reconnaître que la mort fait partie de la vie, et qu'elle mérite respect, dignité et créativité. Chaque défunt mérite qu'on lui accorde une attention particulière, qu'on personnalise son dernier voyage. »
    Dans Le dernier souffle de Costa Gavras, les vers suivants de Jacques Prévert nouvellement remis en musique accompagne le dernier voyage d’une patiente gitane : « Deux escargots s'en vont - Ils ont la coquille noire - Du crêpe autour des cornes - Ils s'en vont dans le soir - Un très beau soir d'automne - Hélas quand ils arrivent - C'est déjà le printemps - Le
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    17 février 2025

    L'amitié

    3 min
    "Amis, chers amis" de Bernard Pivot est un bel hommage à l'amitié.
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    14 février 2025

    Opposer "eux" et "nous", c’est permettre le pire !

    4 min
    Le film «  Jouer avec le feu » vient de sortir en salle. Vincent Lindon y joue le rôle d’un cheminot lorrain, qui, élevant seul ses deux fils, constate peu à peu que le plus jeune adhère à un mouvement d’extrême droite, puis bascule dans la violence.

    Une réplique du film dit à peu près que « dès que l’on distingue entre eux et nous, c’est le pire qui est alors rendu possible ». Le pire, dans le film, est l’assassinat dont le plus jeune, pour des raisons idéologiques, se rend coupable.

    Mais, au-delà, que pourrait être le pire, lorsque sont opposés « eux » et « nous » ?

    Voici quelques jours, nous nous rappelions la libération le 27 janvier 1945 du camp d’Auschwitz Birkenau et nous nous souvenions qu’alors l’humanité a proclamé avec force «  Plus jamais cela ! ». Plus jamais, il n’y aurait « eux » que l’on a voulu détruire et « nous » qui, à l’époque, regroupait ceux qui au moins étaient restés passifs.

    Pourtant, voici que l’histoire se répète en Israël et Palestine, comme si les protagonistes d’aujourd’hui avaient perdu la mémoire. « Eux » et « nous ». Chacun proclame son droit à vivre sur cette terre du Moyen Orient et, ce faisant, dénie à l’autre le droit même d’exister.

    « Eux » et « nous », ce fut aussi ce qui, au Rwanda en 1994, a entraîné l’horreur du génocide des Tutsis par le pouvoir Hutu.

    L’humanité serait-elle donc condamnée à opposer une population à une autre, au point de vouloir totalement la détruire ?, à opposer sans cesse « eux » et « nous », permettant ainsi que ce soit le pire qui advienne ?

    Non ! Parce que nous sommes chrétiens, poussés par l’Espérance, nous voulons croire toujours et partout que l’humanité n’est pas condamnée au pire et qu’au contraire, parce que nous nous reconnaissons une communauté de destin, c’est bien la Fraternité qui est en marche !

    Mais refuser d’opposer « eux » et « nous » doit nous inciter à la vigilance et, notamment, à la vigilance sur la façon dont nous nous informons. Nous devons avoir ainsi conscience que les réseaux sociaux favorisent les antagonismes, en diffusant des opinions et des mensonges, au motif que nous sommes entrés dans une ère de « post-vérité », incarnée maintenant par Donald Trump et Elon Musk, légitimant ainsi leurs dérives autoritaires.

    Plus proche de nous et plus quotidiennement aussi, l’information donnée sur la situation des étrangers en France est largement diluée dans le brouillard des opinions individuelles qui se propagent au mépris de la vérité. L’opposition entre « eux » et « nous » dès lors se radicalise et , si nous n’y prenions garde, pourrait nous exposer à tous les vents mauvais.

    Mais le dicton affirme que « le pire n’est jamais sûr ». Dès lors, il ne tient qu’à nous mêmes qu’il nous soit épargné, pour peu que nous ayons à coeur de découvrir l’autre dans tout ce qui fait sa richesse.
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    13 février 2025

    L'affaire Pelicot... et après ?

    4 min
  • Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.
    10 février 2025

    Qui croire ?

    4 min
    Une chronique de Rayan Midouche.

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