Temps spirituel (Rennes) RCF - page 32

Commentaire de Jn 21, 15-19

Lors de mon dernier commentaire diffusé sur RCF Alpha, j'avais cité quelques extraits du Catéchisme de l'Église Catholique et un ami m'a dit que j'avais bien fait de parler de justice mais que je n'avais pas évoqué la Miséricorde de Dieu. Il a parfaitement raison et je le remercie d'avoir eu la simplicité de me le dire. Alors, je demande pardon à ceux qui auraient pu être choqués de cela mais ils peuvent être rassurés aujourd'hui car au niveau de la Miséricorde c'est vraiment l'échelon le plus élevé que l'on ne pouvait même pas imaginé avant que Jésus l'accorde à Pierre.

Jésus avait déjà dit à Pierre qu'il fallait pardonner soixante-dix fois sept fois mais c'était au sujet du nombre de fois.

Ici, c'est au niveau de l'intensité que Jésus nous donne l'exemple. En effet, les trois demandes d'amour de Jésus renvoient aux trois reniements de Pierre pendant la Passion de Jésus, reniements envers Jésus, envers son prochain et envers lui-même. Il faudrait connaître le grec pour comprendre les trois niveaux d'amour qui peuvent être exprimés. Jésus questionne Pierre sur les deux les plus élevés.

On est quasiment à la fin de l'Évangile de Jean et c'est donc la mission ultime donnée à Pierre par Jésus et quelle mission ! Toi qui as failli, toi qui m'as renié, je te confie mon troupeau, ceux qui me sont le plus cher, ceux que mon Père du Ciel m'a confié, c'est à toi maintenant de t'en occuper, de les guider, de les chérir, de les aimer totalement. 

Et cet amour te conduira là où tu ne voudrais pas aller. 

Pour en avoir une idée de ce que cela veut dire, la description est donnée pour Paul dans les Actes des Apôtres, chapitre 21 versets 10 et suivants : c'est le prophète Agabus, descendu de Judée à Césarée qui parle : "l'homme à qui appartient cette ceinture, les Juifs le lieront ainsi, à Jérusalem, et ils le livreront aux mains des gentils", c’est-à-dire des non-juifs.

Et Paul répond : "Moi, je suis prêt à mourir pour le nom du Seigneur Jésus".

Transposons ce passage dans notre contexte actuel et demandons à l'Esprit-Saint en ces jours de Pentecôte de nous donner la force de répondre à l'appel de Jésus de l'aimer et d'aimer notre prochain comme Lui-même nous a aimé et nous aime encore.

      Commentaire de  Jean 15/1-8

Je suis le bon Pasteur,   je suis la Lumière, je suis la Vie, la Vérité …. et aujourd’hui je suis la Vigne ; je suis la Vraie Vigne …. le peuple hébreu aimait se comparer à la vigne, à sa beauté, à sa générosité, à son fruit savoureux.

Ce que souligne Jésus aujourd’hui  et cela après que plusieurs prophètes l’ont déjà dénoncé, c’est que le peuple d’Israël n’a pas donné le fruit attendu par Dieu, … il y a trop d’infidélités, trop d’injustice ; lui même en est l’objet : Marc et Luc l’expriment dans la parabole des vignerons homicides….

Jésus se dit la vraie vigne, celle qui porte des sarments auxquels il communique la vie en abondance, grâce à sa Parole et bientôt grâce à l’offrande de sa vie, perpétuée avant son départ par l’institution du sacrement du pain et du vin …. 

Il faut donc se reconnaître dépendants de Lui comme Lui se vit dépendant de son Père, … d’autres paroles d’évangile nous aident à comprendre cette union du Père et du Fils à laquelle nous sommes appelés nous aussi…. Ainsi peut - on réentendre : « mon père me connaît et je connais mon père » … «  le Père aime le fils et a tout remis dans sa main » «  cette Parole que vous entendez, elle n’est pas de moi mais du Père qui m’a envoyé »….

Si nous choisissons d’être des sarments de sa Vigne, comment faut-il faire pour demeurer en Lui et par Lui avec le Père et l’Esprit ; il me semble qu’il faut se donner très souvent des moments où nous restons en sa présence, même si c’est seulement en silence pour l’aimer tout simplement et accueillir ce qu’il nous dit au fond du cœur… cette prière de Charles de Foucault qui vient d’être canonisé peut nous y aider ; elle s’adresse au Père mais nous pouvons la dire aussi bien au Fils :

 «   Mon Père, je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira… je remets mon âme entre tes mains. Je te la donne mon Dieu, avec tout l’amour de mon coeur, parce que je t’aime et que ce m’est un besoin d’amour de me donner. » Amen

musique : « Comme le Père m’a aimé »    Roche d’or, N° 6