Chaque jour, RCF Alpha vous propose un moment hors du temps, un moment pour découvrir la parole de Dieu, un moment pour prier.
Le temps spirituel de RCF Alpha vous offre la chance de vivre un temps de communion en union de prière avec la communauté des auditeurs de RCF Alpha, grâce à la lecture et au commentaire de l'Evangile du jour. Le temps spirituel de RCF Alpha s'adresse à tous, chrétiens ou non et vous permet de vivre quotidiennement un temps de méditation pour démarrer la journée.
Luc 21, 34-36
Ces paroles de Jésus sur la fin des temps sont difficiles à comprendre pour nous, car elles utilisent un langage qui n'est plus le nôtre. Ce sont pourtant les dernières paroles que Jésus nous adresse avant sa Pâque, elles sont donc importantes pour nous. Il faut prendre le temps d'écouter les résonances de chacun des mots pour pouvoir à notre tour goûter ces paroles et les mettre en pratique.
Le verbe original veut dire : piloter un navire à bon port. C'est par exemple le verbe qu'emploie Jésus à chaque fois qu'il avertit ses disciples d'un danger qui pourrait les détourner de leur chemin, de Son chemin, Jésus, lui qui est le vrai Chemin. Par exemple, lorsqu'il les met en garde contre les scribes (Lc 20, 46). Ici, le danger est de s'alourdir, physiquement par l'abus de nourriture, mais aussi psychologiquement, spirituellement par les soucis de la vie.
Le jour du retour du Fils de l'homme est comparé à un filet qui s'abat. Le mot qui est employé désigne le filet que l'on utilise pour attraper les oiseaux par surprise. Les oiseaux ne voient pas le filet arriver, le filet ne déplace par l'air, les oiseaux sont faits prisonniers avant même de comprendre ce qui leur arrive. Pour des juifs qui connaissent bien la Bible, cela évoque immédiatement le Psaume 123-124 : Comme un oiseau, nous avons échappé au filet du chasseur ; le filet s'est rompu : nous avons échappé. (Ps 123-124, 7) Cette image du filet n'est donc pas menaçante. Elle montre un danger, mais elle montre aussi comment échapper à ce danger. Elle est pleine d'espérance du salut pour nous.
Le verbe original signifie : rester attentif, rester concentré sur sa mission, à la manière d'un berger qui veille sur son troupeau. En effet, au moment favorable, il faudra profiter du filet qui se rompt pour échapper à tout ce qui doit arriver. Dans une autre parabole, Jésus a comparé le Royaume de Dieu à une graine, une toute petite graine qui devient un immense arbre, un arbre où les oiseaux du ciel ont fait leur nid (Lc 13, 19). Le filet qui s'abat sur cet arbre, ce n'est pas seulement une menace pour moi, c'est une menace pour toute la communauté des croyants, pour tous les oiseaux du ciel. Cette injonction à rester éveiller et à prier ce n'est pas seulement pour que je puisse m'échapper moi, c'est pour que tous les croyants puissent s'échapper ensemble. Cette espérance du salut, elle n'est pas seulement pour moi ; elle est pour tous les croyants.
Le texte dit que le filet va s'abattre sur les habitants de la terre entière. En fait, le texte original dit qu'il va s'abattre sur tous ceux qui sont assis sur la surface de toute la terre. Être assis, c'est par exemple le mot utilisé pour l'aveugle Bartimée qui se tient sur le bord de la route pour mendier (Lc 18, 35). Mais Jésus veut qu'au jour du Fils de l'homme tous les croyants soient debout devant Lui. Dans la culture juive, se tenir debout est le signe de l'écoute et du respect. Se tenir debout devant le Fils de l'homme, c'est se tenir dans la position des disciples qui écoutent sa Parole avec respect. L'enjeu du passage qui nous est proposé aujourd'hui, c'est donc de se mettre debout malgré ce filet qui s'abat sur nous, pour nous tenir à notre véritable place. Et notre place, comme le décrit le livre de l'Apocalypse, elle est dans cette foule immense qui se tiennent debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main. (Ap 7, 9)
Oui, comme le dit le Psaume, notre secours est dans le nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre. (Ps 123-124, 8) Comme le disent les derniers mots de l'Apocalypse : Viens, Seigneur Jésus ! (Ap 22, 20)
Ce passage de l’Evangile de Saint Luc se situe juste après la parole de méfiance de Jésus envers les Scribes à qui il reproche de recevoir les salutations sur les places publiques et qui affectent de faire de longues prières tout en dévorant les biens des veuves.
Par ailleurs, il précède immédiatement l’annonce de la ruine du temple de Jérusalem et les signes précurseurs de la fin des temps.
Dès lors tout s’éclaire : ce n’est pas tant l’apparence qui plaît au Seigneur - comme celle que recherchent les scribes - mais bien l’offrande cachée, qu’elle soit matérielle en un don d’argent ou simplement témoigne de notre attention aux plus pauvres sous forme d’une attention ou d’un sourire à l’égard de celui qui nous côtoie régulièrement et que nous ne regardions même plus.
Ce n’est pas tant ce qui se voie – comme le Temple de Jérusalem qui va disparaître prochainement puis qu’il n’en restera pas pierre sur pierre – mais bien plutôt le don de notre cœur, immatériel, certes, mais qui a néanmoins valeur d’éternité, que le Seigneur attend.
Dieu apprécie nos offrandes, non d’après ce que nous donnons, mais d’après ce que nous gardons pour nous. C’est bien ce que le Seigneur relève dans le cas de cette veuve : elle n’avait rien réservé pour elle. Pour donner ainsi, il faut avoir placé toute sa confiance en Dieu, le connaître comme la source intarissable à laquelle nous pouvons puiser chaque jour. En faisant l’expérience de sa bonté, le cœur éprouve le besoin de lui exprimer sa reconnaissance et de l’honorer en lui rendant ce qu’on a reçu de lui. Nous pouvons tous le faire, dans quelque mesure que ce soit, dans les diverses circonstances où nous sommes placés.
Qu’il s’agisse des trésors que le roi David destinait à l’Éternel pour sa maison, ou bien de la pièce de la veuve, nous disons, comme celui-ci : « Tout vient de toi ; et ce qui vient de ta main, nous te le donnons. «
Comme David, il faut se considérer des hôtes chez Dieu, avoir en vue sa gloire, comprendre, comme la veuve, que la valeur de ce que nous donnons est appréciée par Dieu qui connaît les cœurs et la position, et qui n’évalue pas les dons à l’échelle matérielle des hommes, qu’il s’agisse d’une pièce ou d’une somme considérable.
Souvenons-nous que Dieu regarde à l’état de nos cœurs, aux motifs qui nous font agir, pour apprécier nos cœurs et toute notre activité, car dans le siècle où nous vivons on cherche à paraître extérieurement, en matière religieuse, comme en toutes choses. Nous avons à faire à celui qui disait à Samuel: «L’Éternel ne regarde pas ce à quoi l’homme regarde, car l’homme regarde à l’apparence extérieure, et l’Éternel regarde au cœur» (1 Samuel 16:7).
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