6 septembre 2024
C’est la rentrée
C’était la rentrée cette semaine ! Une fête pour beaucoup, comme par exemple pour ma petite fille à qui on avait dit qu’elle irait à l’école quand elle aurait 3 ans et qui était bien déçue de ne pouvoir y aller dès le lendemain de son anniversaire intervenu en plein mois de juillet.
Parmi les moins néophytes, nombreux sont les enfants, adolescents ou jeunes étudiants qui sont enthousiastes à l’idée de retrouver leurs camarades et d’ouvrir une nouvelle page de leur vie d’étude ou d’apprentissage en même temps que des cahiers tout neufs, car le goût d’apprendre ne se perd pas. On le sait, pour d’autres, c’est plus difficile. Je suis récemment tombé sur un témoignage émouvant de Philippe Noiret qui expliquait que « ce n’est pas facile d’être cancre, surtout avec obstination, car il faut une grande force d’âme. » Et il poursuivait : « Je faisais de la peine aux gens que j’aimais, j’en étais marri, mais je ne pouvais pas faire autrement et c’était une situation très désagréable ». Notez bien que cela ne l’a pas empêché de devenir un grand acteur, subtil et humain.
Ceci étant, la rentrée ne se fait pas sous les meilleurs auspices, et pas seulement parce que, au moment où j’enregistre cette chronique, nous n’avons pas toujours de ministre de l’Education Nationale, si ce n’est démissionnaire. Bien des éducateurs évoquent la difficulté croissante de leurs missions face aux troubles psychiques des jeunes, qui sont soumis à la dépendance aux écrans et aux effets nocifs des réseaux sociaux, à la violence et au harcèlement, sans parler de la pauvreté et du mal-logement. Selon un rapport de l’Unicef France et de la Fédération des acteurs de la solidarité, à quelques jours de la rentrée scolaire, « au moins 2 043 enfants sont restés sans solution d’hébergement après avoir sollicité le 115 ».
Alors, interrogeons-nous. Après des décennies de politique du logement, après de multiples réformes de l’Education nationale que plus personne ne comprend et qui n’empêchent pas, au contraire, un nombre record de départs volontaires d’enseignants, fait-on vraiment le nécessaire ? Notre société vieillissante devrait réapprendre à mettre la jeunesse au cœur de ses priorités. Comme chacun le sait en Afrique, il faut tout un village pour faire un homme, pour la transmission des connaissances et des compétences, pour son éducation affective et relationnelle, pour développer son intériorité. Les jeunes sont notre avenir, et le futur sera à l’aune de la bienveillance que nous aurons eu pour eux en ces temps difficiles.
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