17 septembre 2021
Evangile du 17 septembre Pierre GIAUME
Mes amis, l’évangile du jour me fait penser à une petite histoire personnelle par laquelle j’ai envie de commencer mon propos. Celle-ci se passe il y a quelques années, quand ma fille était en maternelle. Tous les parents de l’école avaient été conviés à un spectacle dont je ne saisissais pas tellement l’enjeu pédagogique sur le moment. Assis avec mon épouse dans les gradins d’un vieux gymnase, nous regardions les enfants en nombre, âgés de 3 à 5 ans, qui courraient et sautaient dans tous les sens sur un tatami élimé qui ne leur avait pourtant rien fait. Chacun leur tour, de manière brève et subtile, un peu comme ces 3 versets de notre page d’évangile, l’un des enfants se figeait, donnant le signal aux autres d’en faire tout autant, puis il déclamait une phrase à tue-tête avant que toute la troupe se remette à sautiller. A tue-tête mais il était quand même difficile d’entendre ces petits bouts de choux, tant la peur leur serrait la gorge au moment de parler. Puis ce fût le tour de l’une des petites filles qui elle, clama réellement haut et fort : « J’illumine les bois de ma personne ! », avant de reprendre sa marche sautillante.
Une phrase, quelques mots seulement gravèrent le souvenir de ce spectacle dans ma mémoire et me donnèrent un regard neuf, un amour renouvelé sur cette petite fille… qui était, vous l’aurez évidemment compris, la mienne.
Effectivement, au quotidien, elle illumine, elle éblouit, elle rayonne, elle bouscule, elle me fait avancer et ces mots, « J’illumine les bois de ma personne », résonnent souvent en moi. Luc nous livre aujourd’hui ces trois versets. Seulement trois d’ailleurs. Un évangile très court mais très puissant. Et à travers celui-ci je ressens ce même mouvement, ce même renouvellement, ce même éblouissement.
« Jésus cheminait ». « Le christ nous veut vivant » comme aime à le dire le pape François. Il nous veut témoin, missionnaire, il nous montre l’exemple et il chemine avec nous. Il est venu pour tous, et… aussi pour les femmes. Ce qui devait en surprendre plus d’un à l’époque !
La place des femmes est pourtant irremplaçable dans l’écriture : la Sainte Vierge bien sûr, l’Église est une femme, ce sont des femmes qui croient les premières en la résurrection et qui sont mandatées pour aller annoncer la nouvelle aux apôtres.
Et aussi Marie de Magdalaa, Jeanne, Suzanne, autant de figures, de personnalités dont Jésus s’entoure avec audace. L’accueil de ces femmes marginalisées, objets de plaisir ou simples bonnes à tout faire, révèle ce grand respect, cette grande estime que le Seigneur a pour chacune d’elle et par extension pour chacun de nous.
Osant braver les barrières sociales et religieuses de son temps, il confirme l’idée d’une église aux multiples facettes, aux multiples visages dans laquelle chacun a sa place. Il n’y a pas de théologie possible sans féminité, ni sans masculinité, et sans complémentarité.
Hommes et femmes avec leurs souffrances, leurs blessures, leurs démons forment cette église balbutiante du temps de Jésus. Église qui continue aujourd’hui avec toute les richesses et les faiblesses de son humanité, à être en chemin vers la Sainteté.
Trois versets, un chemin, des compagnons de route, c’est cette même église en marche qui, s’arrêtant sur le tatami d’un vieux gymnase, pourrait s’exclamer en chœur, « le Christ illumine nos vies de Sa personne ».
Belle journée à vous mes amis.
Droits image: Temps Spirituel