11 décembre 2022
Evangile du 11 décembre Pierre GIAUME
Mes amis, je voudrais commencer mon propos de ce jour en vous parlant de notre fraternité de prière, dans laquelle nous vivons de merveilleux moments de partage avec mon épouse depuis plusieurs années. Nous nous retrouvons une fois par mois, avec la même équipe d’amis pour prier les uns pour les autres et les uns avec les autres, pour échanger sur nos difficultés et nos joies vécues sous le regard de Dieu, ou sur nos moments de prière en couple et en famille. Cette année le fil rouge de notre parcours est l’évangile de Saint Matthieu et lors de notre dernière fraternité, nous nous interrogions justement sur ce qui représentait pour chacun de nous une occasion de chute. Autrement dit, ce qui pouvait entraver notre relation à Dieu.
Notre propre égo bien sûr. Notre manque d’humilité. Notre faible radicalité spirituelle. Notre fatigue. Notre morosité. Notre manque d’espérance ou de joie. Et puis plus matériellement nos téléphones portables. Les réseaux sociaux, Internet… Bref, les occasions de chute sont bien nombreuses par les temps qui courent et pourraient peut-être se résumer par notre manque de Foi.
Revenons à notre page d’évangile, dans laquelle Jean Le Baptiste nous apparaît sous un jour très différent. En effet lui qui était libre, fort et qui prêchait avec assurance dans le désert, se retrouve ici prisonnier, obligé d’envoyer des messagers auprès du Christ et en plein doute. Il parlait de conversion, le voici qui s’interroge sur Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? ». Mais présenté ainsi par Saint-Matthieu, Jean est en quelque sorte notre frère en humanité. Capable du plus grand à savoir reconnaître le sauveur, le dire publiquement dans la durée, malgré toutes les difficultés qu’il a pu rencontrer, puis éprouvant le doute en s’interrogeant sur la manière d’agir du Christ. Néanmoins j’ai le sentiment que Jean vit l’expérience de tout croyant : croire c’est d’abord douter. Et il faut nécessairement douter pour croire, non ?
Je me pose d’ailleurs souvent cette question : est-ce que ma foi serait plus grande, plus intense, plus rayonnante si j’avais vu de mes propres yeux le Christ réaliser des miracles ? Serais-je ainsi moins en proie au doute, au manque d’espérance ?
Je ne sais pas vous, mais moi j’aimerais pouvoir me projeter quelques jours dans le passé, en Galilée, et aller à la rencontre du Christ. Le suivre, le voir accomplir des miracles. Croiser son regard, l’écouter prêcher. Ne pas en perdre une miette. Et puis revenir ici et maintenant, pour mieux témoigner de son amour. Tout comme Jean, j’aimerais être rassuré. Me dire justement que son amour vaincra quoi qu’il arrive, quoi qu’il en coûte. Que la bataille finale est d’ores-et-déjà gagnée, même s’il nous faut préparer la vie d’après dès maintenant.
« Préparer, à travers le désert, les chemins du Seigneur. Écoutez, veillez, ouvrez vos cœurs, car il vient, le Sauveur. » C’est bien ce à quoi nous sommes appelés en cette période de l’Avent. Préparer nos cœurs à la naissance du messie, avoir confiance en lui tout en… évitant les occasions de chute.
Pas si simple me direz-vous, au beau milieu de notre société de consommation.
Alors prions afin que ce temps d’Avent soit rempli d’espérance et de joie familiale pour nous tous, et en particulier pour les plus fragiles, les plus seuls.
Je voudrais enfin vous laisser sur les belles paroles du Chant « Il n’y a pas de petites joies » du groupe Theoû Xàrisma : « Chrétiens réveillez-vous, veilleurs réjouissez-vous, l'aurore s'est levée, le Fils a triomphé ! Oh non ne vous laissez pas, Oh non ne vous laissez pas voler votre joie, voler votre joie ! ».
Je vous souhaite une belle journée mes amis.
Droits image: Temps Spirituel