Commune planète (Anjou) RCF - page 7

Une émission présentée par Anne Kerléo.

Bérenger Arnould pratique un nouveau métier, enfin plus exactement un métier très ancien qui re-nait, un métier de veilleur aux accents bibliques qui ne subsistait il y a quelques années qu’aux confins des Alpes ou des Pyrénées, ou sur les pentes des puys de dôme en Auvergne…ou avec le folklore du Sud attaché à la montée aux estives. Aujourd’hui Bérenger Arnould est bel et bien éleveur itinérant, berger en Anjou, dans les vignes du Quart de Chaume comme à la Réserve du pont Barré à Beaulieu……. Ce ardenais costaud et enthousiaste et tenace a migré avec son troupeau car le pâturage est bon et une aide pour tout notre écosystème, on en parle tout de suite, c’est maintenant sur Commune Planète !

Semencier bio, un métier de père en fils que le fils, Matthieu Dorand aborde avec enthousiasme. A 26 ans, le jeune semencier s’est d’abord tourné vers l'humanitaire, où il apprenait même à nager aux petits cambodgiens… et la crise sanitaire du Covid a fait rejoindre la terre natale où sont cultivés des semences biologiques depuis 2004. Un vrai choix aujourd’hui où les revenus du bio se trouvent chahutés par la baisse du pouvoir d’achat.

Philippe Bolo, ingénieur agronome, aujourd’hui député Modem de Maine et Loire, avait présenté son rapport sur les déchets plastiques, le plastique, intitulé « bombe à retardement". Aujourd’hui son huitième rapport traite du vrac, la suite logique d’un homme de dossier et d’analyse qui, au fil de ses rapports et de ses recherches, entame une sérieuse conversion écologique.
Avec une méthode ancré sur son territoire car c’est là qu’il va rehchercher les expériences, l’état des lieux, le constat. Echange avec un député Modem… Et écologiste en devenir comme nous devrions tous le devenir.

Boris Barré est jardinier, mais un jardinier pas tout à fait comme les autres : il n’entretiens ni les talus d’autoroute, ne monte pas de maçonnerie pour tenir la terrasse extérieure ou ne redessine pas votre jardin : Boris Barré est jardinier médiateur à Terra Botanica. Son métier : transmettre auprès des visiteurs le goût pour les plantes, le végétal et son inclusion dans tout l’écosystème, dans le" monde du vivant », en un nom l’éloge de la biodiversité.

Etudiant en économie à la fin des 30 glorieuses, Jacques Ravaillaut avait été interpellé en 1982 par le rapport Meadows du Club de Rome intitulé « Halte à la croissance ! » qui remettait en cause notre développement sans fin. Aussi après avoir enseigné l'économie, Jacques Ravaillaut travaillera à l’agence française de la maitrise de l’énergie, qui fusionnera avec l’Ademe à la direction des territoires, soit 30 ans en mission de service public.
Retraité depuis 2017, quand il n’est pas grand père pompier ou jardinier pour les Restos du coeur, il coordonne les Cigales au niveau des Pays de la Loire, ces clubs de petits investisseurs qui pratiquent le coup de pouce voire le levier financier au plus près du terrain.

Adrien Louandre est un jeune homme à la belle allure de sportif, à l’énergie débordante… A 26 ans il dépote, à l’opposé de son sage curriculum vitae qui aligne les clés de la cathosphère (MRJC, Secours Catholique..), et déjà une série de livres, livres d’historien ou livres de témoignages. Adrien Louandre est le nouveau délégué épiscopal à l’écologie du diocèse d’Angers, chargé de dynamiser l’église diocésaine sur le sujet.

En bon nageur qu’il est, Philippe Bliguet a toujours baigné dans l’économie sociale, solidaire, la réinsertion professionnelle et cela lui plait toujours. Né à Angers il déroule ses études et travail en Anjou entre le lycée Chevrollier et l’Essca et l’université catholique de l’Ouest jusqu'à un diplome de gestion des entreprises de l’économie sociale et d’Angers à Chateauneuf en passant par Tiercé. Autant d’expériences que de structures de l’écononie sociale : Tremplin Travail - Proxim services Régie de quartier, Ecocyclerie et, aujourd’hui, Solipass dont il est le responsable, entreprise d’insertion qui forme quelques 300 personnes chaque année.
Economie solidaire et transition écologique sont de la même famille, on sait bien que tout est lié et Philippe Bliguet ne manque pas de projets pour aller plus loin avec les personnes en difficulté de recherche d’emploi, en conjuguant la nécessaire implication de tous pour progresser vers une société décarbonée : cette année, le responsable de Solipass poursuit deux projets : celui d’une blanchisserie dédiés aux couches-culottes des bébés, que Solipass ira récupéré dans les crèches et garderies du haut Anjou et la propostion de solutions de mobilité alternatives à ses salariés en réinsertion : des vélos, des vélos électrique,s des voiturettes, des scooters électriques pour que la distance et l’absence d’un bon réseau de transport en commun ne soient un frein supplémentaire et ouvrir le champ des emplois.

Peggy Jouss est sans doute un peu hors norme mais elle sait se valoriser. Le jeu de mots est facile mais c’est la réalité : Peggy Jousse est créatrice de l’association de valorisation des fruits et légumes Valorise et de la conserverie Ornorme implantées depuis cinq courtes années au Domaine des Caves à Brain sur Allonnes .

Peggy Jousse a d’abord travaillé quinze ans dans le prêt à porter a débarqué un beau jour en bord de loire avec son bébé et la volonté d’un changement de vie pour privilégier l’humain, l’indépendance, l’insertion, et prendre en charge les délaissés : trop petit, trop gros, trop bosselé, les fruits et légumes comme les humains sont parfois maltraités pour de mauvaises raisons.

Bruno Parmentier a plusieurs vies : l’ingénieur issu de l’Ecole des Mines de Paris et économiste de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes a démarré sa vie professionnelle au sein d’une petite ONG de développement sub urbain au Mexique, a participé à la création de la coopérative LIP, puis a travaillé dans le monde de la presse, au CFPF, l’école de journalisme de la rue du Louvre à Paris, à la tête des éditions du Cerf et de la Découverte avant d’ouvrir un autre chapitre, à 54 ans, en prenant la direction pour dix ans de l’école supérieure d’agriculture à Angers. C’est ainsi qu’on lui doit la première piste et voie cyclable de la ville, rue de Brissac qui fut le point d’orgue, on en sourit, de la politique cyclable d’un mandat municipal entier mais rend désormais service aux élèves et professeurs se rendent ainsi plus sereinement à vélo à l’ESA sur ces 800 m. On lui doit depuis dix ans cinq livres sur l’agriculture et l’alimentation et depuis que Bruno Parmentier est à la retraite près de 900 conférences et un blog http://nourrir-manger.com/ régulièrement alimenté, évidemment. Pour Bruno Parmentier propose de nombreux changements et le renversement d’un certaine nombre d’idées reçues. Pour en citer une : il faut arrêter de labourer, sémer immédiatement après la récolte un couvert végétal qui ne laissera plus ces champs labourés sous le soleil de l’été dégager du CO2 mais permettre la constitution d’un engrais naturel tout l’été avant de semer pour la nouvelle récolte. Arrêter d’acheter du poisson pêché au chalus, lequel détruit les fonds marins et dégage d’immenses masses de carbone… Bruno Parmentier, c’est une pensée bouillonnante à laquelle il convient de se confronter.

Fallait-il un long voyage à vélo vers le Portugal pour que Prune Evrard change de voie et précise la sienne dans l’environnement et l’écologie ? Sans doute pas car dès ses études, même en école de commerce, l’objectif de Prune a été de trouver un métier qui lui plait et qui a du sens à ses yeux avec une conscience aigüe de la fragilité de la planète. Après avoir oeuvré dans les panneaux photo-voltaïques, elle travaille désormais chez Bout A Bout, une jeune entreprise qui développe la consigne dans les Pays de la Loire.

Laura Morosini, secrétaire générale de l’association française Eglise verte qu’elle a crée, jalonne sa carrière professionnelle des concepts de développement durable, transition et conversion écologique. Au titre de présidente du mouvement oecuménique « Chrétiens unis pour la terre » elle a coordonné le projet « Noël autrement » dont elle nous livre les plus belles idées.

Amaury Renoux fait ce qui lui plait. Tombé dans un pot de miel lorsque, tout petit, son père, apiculteur amateur, l’emmenait chercher des essaims d’abeille. Les abeilles l’ont piqué au vif pour que le hobby du père devienne la profession du fils en y ajoutant une seconde passion, le surf qu’il pratique quand les abeilles hivernent. Le grand et bon air, toujours, avec un principe : le bien-être des abeilles. Et de leur éleveur.

Elle est souriante et volontaire, Mathilde qui vient d’avoir 15 ans… Elle aime le scrabble, l’escalade, le crochet, le bricolage, dévore les livres avec la particularité d’en lire trois de front, et phosphore sur des projets… mais n’aime pas de gaspillage. Et comme l’écologie, dans la famille Lohézic, cela se cultive, Mathilde a réussi à introduire des poules dans son collège pour réduire les déchets, et aujourd’hui elle va bientôt poser une tente Troc 1 truc sur le marché Leclerc d’Angers.

Stéphane Amiard est vice président de l’Université d’Angers en charge du Patrimoine et du numérique. Physicien de formation, il a d’abord été enseignant auprès de jeunes malentendants où il introduit dès 1996 le numérique éducatif, puis à Angers en développant un cursus numérique pour les étudiants en médecine. Depuis 2012, en tant qu’élu de l’Université, il engage la révision globale du modèle de consommation numérique au sein de l’université.

Président de la fédération des chasseurs de la région des Pays de la Loire et du Maine et Loire, Philippe Justeau a toujours été ancré sur son territoire, administrateur de société HLM et chasseur. Une chasse sous toutes les formes, avec les chiens d’arrêt ou même au faucon, en famille. Aujourd'hui la chasse questionne : sa pratique est-elle utile, écologique, assez réglementé ou n’est-elle que la survivance d’une tradition millénaire à dépasser ?

Quand elle dirige, Nathalie Lecas a un penchant pour l’organisation militaire, reconnaît-elle, pour face au management de 40 bénévoles qui oeuvrent dans cette caverne d’Ali Baba qu’est la ressourcerie Philodome à Angers. Le parcours de la boss est riche d’apprentissage : 20 ans dans la grande distribution ou le petit commerce et le changement de cap vers la « philosophie domestique » pour servir la cause de l’économie circulaire et de la seconde main.

A l’école agricole du Fresne dans les années 80, il souriait comme les autres à l’évocation des doux rêveurs bio qui ne pouvaient en vivre. Sa réflexion a basculé quand, ouvrier arboricole, il s’interroge sur les destructions commandés des fruits et lorsque les pulvérisations sur les pommiers et les poiriers le rendent malade. Aujourd’hui il est devenu un militant de l’antenne angevine du Collectif de soutien aux victimes de pesticides et témoigne.

Si le vol des oiseaux n’est pas tout à fait du au hasard il en est de même pour cette angevine aujourd’hui retraitée qui a travaillé une grande partie de sa vie avec le monde agricole. La passion des oiseaux l’a saisi très tôt grâce à ses parents et à son frère qui lui envoya un livre alors que que jeune expatriée à Versailles elle passait son week end à parcourir les jardins du château de Versailles … La migration est passé par la Vendée et de retour en Anjou Reine Dupas, forte de sa longue pratique des recensements d’oiseaux, le suivi temporrel des oiseaux communs, élu de diverses associations nature… « Libre et sauvage dans leurs milieux, grands migrateurs, indépendants des humains, c’est ainsi que je les veux » dit elle en parlant des oiseaux? Reine Dupas possède sans doute ces mêmes attraits, avec celui d’un engagement à plein temps d’une sacré association qui se doit d’être écoutée.

Voilà trois ans que Benoit Huntzinger et son épouse Marine ont fait un changement de cap à 180°. Issu de l’école supérieure d’agriculture de Beauvais, cet eleveur de bovins de Saint Lézin près de Chemillé en Anjou a tout d’abord été chargé de clientèle et d’affaires au Crédit mutuel de Bretagne puis responsable de grands comptes à Arkéa avant de décider de devenir agriculteur. Ce NIMA - ce qui veut dire Non issu du Monde agricole - et qui se revendique ainsi, entend bien être sur tous les fronts agricoles dans ce temps de dramatique réchauffement climatique : retour éclairé aux pratiques ancestrales et locales, sauvegarde des races locales qu’elles soient sur patte comme le mouton de Belle Ile où qui prend racine comme la poire. Ce changement de cap, Benoit Huntzinger l’aborde avec la sérénité du chrétien, catrholique pratiquant et investi, et l’action franche et déterminé de celui qui était encore il y a … mois officier de réserve dans les troupes marines. Bienvenue donc à Benoit Huntzinger pour nous faire partager ses réflexions et son action sur la ferme des Blottières à Saint Lézin en Mauges.