Mieux comprendre le monde, dans lequel nous sommes invités à vivre en chrétiens, grâce aux travaux des historiens, des sociologues et des artistes ainsi qu’à travers la réflexion philosophique. C'est ce que vous proposent Monserrata Vidal et Sarah Brunel.
L'histoire de la peinture ne peut être dissociée de l'histoire de l'Église et des grands débats théologiques. Andreï Roublev, Piero della Francesca, Fra Angelico... Ces artistes ont célébré le mystère de l'incarnation. Quel est le statut accordé par le christianisme à l'image ? Quels en sont les enjeux ? Quel est le destin des images dans le monde contemporain ? Au micro de Sarah Brunel, le philosophe Olivier Rey, auteur de "Gloire et misère de l’image après Jésus-Christ" (éd. Conférence, 2020), analyse l'histoire de l'évolution des images en Occident et présente les racines théologiques qui ont conféré aux images puissance et signification.
"La modernité occidentale a été extrêmement féconde, admet Olivier Frérot, mais aujourd'hui elle n'a plus les forces intérieures, les forces spirituelles qui l'ont portée, on assiste à son déclin.. C'est dans les profondeurs philosophiques et spirituelles de cette civilisation rationnelle que les choses se passent." Pour le directeur-fondateur de Philométis, ancien vice-recteur de l'Université catholique de Lyon, il faut donc se tourner vers un nouveau paradigme. Comment déceler les promesses d'avenir dans ce qui émerge ? Comment identifier les initiatives porteuses de vie ? Auteur du livre "Vers une civilisation de la Vie" (éd. Chronique sociale, 2019), Olivier Frérot à Sarah Brunel.
"La crise consiste justement dans le fait que l'ancien se meurt et que le nouveau ne peut pas naître. Pendant et interrègne on observe des phénomènes morbides les plus variés." Cette phrase d'Antonio Gramsci ("Cahiers de prison") a si souvent été commentée qu'elle en est presque devenue banale ! L'essai "Et si l'effondrement avait déjà eu lieu - L'étrange défaite de nos croyances" (éd. Les Liens qui libèrent, 2020) ne dit pas autre chose, en des termes différents. Selon son auteur Roland Gori, psychanalyste, professeur émérite de psychopathologie clinique à l’université d’Aix-Marseille, nous nous appuyons encore sur les croyances du XIXe siècle obscurcies par les tragédies du siècle suivant. Mais si nos fondations s'effondrent, comment donc penser
"La crise consiste justement dans le fait que l'ancien se meurt et que le nouveau ne peut pas naître. Pendant et interrègne on observe des phénomènes morbides les plus variés." Cette phrase d'Antonio Gramsci ("Cahiers de prison") a si souvent été commentée qu'elle en est presque devenue banale ! L'essai "Et si l'effondrement avait déjà eu lieu - L'étrange défaite de nos croyances" (éd. Les Liens qui libèrent, 2020) ne dit pas autre chose, en des termes différents. Selon son auteur Roland Gori, psychanalyste, professeur émérite de psychopathologie clinique à l’université d’Aix-Marseille, nous nous appuyons encore sur les croyances du XIXe siècle obscurcies par les tragédies du siècle suivant. Mais si nos fondations s'effondrent, comment donc penser
L'intelligence, la douleur, le langage, l'émotion... Depuis l'Antiquité grecque, on a définit ces termes à partir de l'être humain, placé au sommet de la hiérarchie du vivant. Pour l'historien Éric Baratay, il "faut désanthropiser l'animal" et sortir de cette vision pyramidale où l’on applique aux animaux des concepts humains. Chercheur infatigable, spécialiste de l’histoire des relations hommes-animaux, Éric Baratay a dirigé l’ouvrage paru en octobre dernier "L'animal désanthropisé - Interroger et redéfinir les concepts" (éd. De La Sorbonne).
L'intelligence, la douleur, le langage, l'émotion... Depuis l'Antiquité grecque, on a définit ces termes à partir de l'être humain, placé au sommet de la hiérarchie du vivant. Pour l'historien Éric Baratay, il "faut désanthropiser l'animal" et sortir de cette vision pyramidale où l’on applique aux animaux des concepts humains. Chercheur infatigable, spécialiste de l’histoire des relations hommes-animaux, Éric Baratay a dirigé l’ouvrage paru en octobre dernier "L'animal désanthropisé - Interroger et redéfinir les concepts" (éd. De La Sorbonne).
Nos peurs sont si puissantes, parfois elles semblent nous écraser : comment peut-on dire que l'amour peut être plus fort que la peur ? Psychiatre, psychanalyste, Catherine Bensaid connaît la souffrance psychique et pourtant elle nous donne confiance dans la vie, avec cet essai "L'amour plus fort que ta peur - Les chemins de guérison" (éd. Philippe Rey, 2019). Selon elle, il y a "ce que l'on fait dans la vie par amour" qui est d'un "autre élan" que "ce qui est conduit par la peur". Est-ce donc à chacun de faire un choix, entre la peur ou l'amour ?
Émission d'archive diffusée en 2019
Notre société a accordé une priorité au développement technique et à la domination de la nature. Cette logique de l'exploitation forcenée du monde et de la consommation effrénée d'objets et de machines n'est-elle pas absurde et vouée à l'épuisement ? Comment donner place à la richesse et à la diversité des formes de vie ? Comment retrouver un sens à l'agir, inventer de nouvelles manières de créer, d'entreprendre et de produire ?
Mieux comprendre les mutations sociales, identifier les valeurs en émergence, les initiatives porteuses de vie, c'est l'objectif d'Olivier Frérot. Ancien directeur de l'agence d'urbanisme de Lyon et ancien vice-recteur de l'Université catholique de Lyon, il est aujourd'hui conférencier, essayiste et directeur de Philométis, une coopérative d'entrepreneurs qu'il a fondée. Il a notamment publié "Vers une civilisation de la Vie" (éd. Chronique sociale, 2019).
Chili, Pakistan, France... Dans plusieurs pays, les yeux sont utilisés comme cibles dans les manifestations politiques. Pourquoi les yeux ? Pourquoi sont-ils une menace ? L'œil blessé, c'est ce qui inspire l'exposition "Eye eye eye - Voir après le virus et les violences" du musée de l'Imprimerie et de la documentaire graphique (MICG) de Lyon. Cette exposition évoque la toxicité symbolique des images lorsqu’elles submergent notre champ de vision, accaparent notre attention et altèrent notre capacité d’analyse. Sarah Brunel reçoit son commissaire et directeur du musée, Joseph Belletante, auteur du livre "Eye Eye Eye. Se défaire de l’emprise visuelle - Undoing visual control" (éd. 205).
François Jullien est un intellectuel à part. Philosophe, helléniste, il a fait le choix de devenir sinologue pour s'écarter de la pensée et de la langue grecques et ensuite mieux comprendre notre civilisation européenne et ce sur quoi elle se construit. Une philosophie de l'écart qui fait de la rencontre avec l'autre une aventure intime.
Question écologique, question du soin... La philosophie de terrain est une philosophie ancrée dans une situation et mise à l'épreuve dans des enjeux contemporains. De jeunes chercheurs s'y consacrent aujourd'hui. Parmi eux, reçoit Julie Henry, maître de conférences en philosophie à l'École normale supérieure (ENS) de Lyon, chercheuse en philosophie de terrain. Entre 2015 et 2017 elle a été chercheuse-assistante en éthique et philosophie au Centre Léon-Bérard à Lyon, un centre de lutte contre le cancer.
Question écologique, question du soin... La philosophie de terrain est une philosophie ancrée dans une situation et mise à l'épreuve dans des enjeux contemporains. De jeunes chercheurs s'y consacrent aujourd'hui. Parmi eux, reçoit Julie Henry, maître de conférences en philosophie à l'École normale supérieure (ENS) de Lyon, chercheuse en philosophie de terrain. Entre 2015 et 2017 elle a été chercheuse-assistante en éthique et philosophie au Centre Léon-Bérard à Lyon, un centre de lutte contre le cancer.
Comment le politique doit-il gouverner ? Et comment le chrétien doit-il penser et agir dans le monde ? Comment exercer son discernement pour forger un jugement juste face au pouvoir ? En 1660, Pascal écrivait "Trois discours sur la condition des grands pour instruire un jeune prince", le fils aîné du duc de Luynes. Quelles sont les défauts dont font preuve les princes, les gouvernants ou les grands de ce monde du fait même de leur condition ? L'œuvre de Blaise Pascal nous invite à une réflexion sur la conduite morale des grands, sur les mécanismes sociaux du pouvoir, sur le sens de l'ordre social et politique...
Pour en parler, Sarah Brunel reçoit Laurent Thirouin, professeur émérite de littérature à l'université de Lyon. Il a notamment édité "Pensées sur la justice" de Blaise Pascal (éd. La Découverte, 2011) et codirigé la publication des "Lectures russes de Pascal" (éd. Classiques Garnier, 2020).
Depuis la publication de son premier roman "Le livre des nuits" (éd. Gallimard) en 1985, Sylvie Germain construit une œuvre singulière, puissante, couronnée de nombreux prix littéraires. Elle a notamment reçu le Grand prix SGDL de littérature pour l'ensemble de son œuvre. En 2019, l'écrivaine a publié "Le Vent reprend ses tours" (éd. Albin Michel), dont le titre est emprunté à la Bible. On trouve d'ailleurs de nombreuses traces des Écritures saintes dans ses textes, qui questionnent l'absence ou la présence de Dieu, mais aussi la beauté ou l'expérience du mal.
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