Le point de vue de 7h20 RCF - page 17

La fin de cette semaine de rentrée est l’occasion, pour nous, de se familiariser avec les différents sens que cette période nous transmet, d’après Nathalie Leenhardt. Rentrée. Un mot nous invitant à retrouver une liberté d’être et d’agir pour nous et pour autrui. C’est le synonyme d’un nouveau souffle de vie nous conduisant vers l’espérance, censé nous "libérer de nos entraves" et nous donner la preuve que "rien n’est figé".

Alors que la saison estivale s’éloigne à mesure que le temps avance, l’heure aux bonnes nouvelles n’est cependant pas encore là. Des records de chaleurs battus cet été aux conséquences d’une inflation toujours en hausse, les perspectives ne seraient "pas très engageantes", sans compter la poursuite de la guerre en Ukraine et la résurgence des polémiques sur l’abaya à l’heure de la rentrée. Malgré cela, l’espérance fait vivre et nous montre le bon côté des choses avec des soignants toujours au rendez-vous et des professeurs à l'affût pour la rentrée scolaire.

Ce matin, Joseph Thouvenel, directeur de la rédaction du magazine Capital social et ancien dirigeant de la CFTC, revient sur l’entrée en vigueur de la réforme des retraites, vendredi dernier. Selon lui, l’actuel système de retraite par répartition évolue dans une société avec une natalité déclinante, et n’aurait "point d’avenir" sans un apport venant de l’immigration. Sujet sur lequel les Français "devraient être consultés".

12 millions d'élèves ont fait leur rentrée hier. Les adultes aussi reprennent le chemin du travail, de leurs occupations associatives aussi. La rentrée, c'est le moment où l'on reprend ses habitudes, où on en change aussi, parfois. En cette période de rentrée, Marie-Hélène Lafage nous parle des changements de comportements et de la notion de "moments de rupture". De quoi s’agit-il, comment cela peut aussi nous aider dans notre conversion écologique ? 

Cet été, deux hommes nous ont quittés. Ils sont tous les deux morts en montagne. Le premier, c'est Godefroy Raguenet de Saint Albin, père abbé de l'abbaye d'Acey, mort le 3 août dans les montagnes suisses. Le second, c'est Jean-Louis Georgelin, ancien chef d'état-major des armées, mort le 18 août, dans les montagnes de l'Ariège.

En cette période estivale, une activité s'ouvre à tous, que l'on parte en vacances ou non: la contemplation. Affirmant que "seule la contemplation nous sauvera d'une telle médiocrité", le Père Benoist de Sinety invite chacun à se tourner vers autrui afin que quiconque soit un toujours un peu plus aimé.

Après les scènes de violences liées l'embrasement des banlieues françaises suite à la mort du jeune Nahel, le temps est venu, pour les pouvoirs publics, de réparer les fractures de la société. Antoine-Marie Izoard analyse les conséquences de "l'absence d'une véritable politique d'intégration".

Dans son édito Nathalie Leenhardt nous invite à laisser de côté l'actualité pendant les mois d'été afin d'éviter l'indigestion. Elle préconise à la place un bon livre et un plaisir qu'elle a récemment découvert : les podcasts !

Alors que l’Agence nationale de sécurité sanitaire, l’Anses, vient juste de détecter la présence de 1,4-
dioxane dans des nappes phréatiques de neuf régions françaises, un solvant classé comme cancérigène
possible pour l'homme, la revue Sans transition sort son nouveau n° intitulé, Scandales en cascades, ou
comment repenser nos usages et la gestion de l’eau. Entretien avec Julien Dezécot, le directeur de
publication.

Suite à l'escalade de la violence dans les banlieues, illustrée par l'attaque du domicile du maire de l'Haÿ-les-Roses Vincent Jeanbrun, Patrice de Plunket perçoit un refus du vivre-ensemble dans les quartiers difficiles dont les réponses apportées "manquent d'âme et de réalisme".

Ce matin je voulais évoquer une campagne lancée sur les réseaux sociaux et qui va durer au moins pendant l’été. Celle du collectif "Soulager mais pas tuer", qui se mobilise contre la levée de l’interdit de tuer et pour le soulagement de la douleur.

Absence de majorité absolue, 49-3, accusation de "déni de démocratie"... Arrivant à son terme, la XIVème législature de l'Assemblée nationale achève une année aussi inédite que délicate. Tourmentée dans la spirale de la réforme des retraites, les Français ont pu se familiariser à nouveau avec l'arsenal constitutionnel permettant de faire adopter le fameux projet de loi. Cette législature, marquée par des séances laissant souvent place au vacarme dans l'hémicycle, a permis de mettre en lumière un gouvernement en recherche constante de voix pour faire passer les textes de loi, situation jusqu'alors inconnue en macronie.

C'est une figure spirituelle qui a compté dans mon cheminement et qui reste indéniablement actuelle. Face à une actualité que l’on qualifiera volontiers de "mouvementée" entre l’Ukraine, les problèmes écologiques et sociaux et ce que chacun et chacune peut avoir comme ennuis personnels. Cette figure c’est Etty Hillesum. Juive hollandaise née en 1914, elle sera notamment professeure de russe, se passionnera pour Dostoïevski, Rilke ou Jung. Dans son journal "Une vie bouleversée", elle témoigne d’une sagesse que j’invite chacun, chacune, à (re)découvrir.

"Tu sais comment on peut encore trouver une place ?" La question est sur bien des lèvres ces jours-ci et depuis plusieurs semaines. Je l’ai moi-même entendue poser par des amis, inquiets pour leurs enfants. Et cela je ne l’avais jamais constaté. Une chanson résume la raison de cette recherche frénétique : "Mais dis-moi pourquoi t’es resté chez toi ? J’entends résonner 2 millions de voix." Partout dans les diocèses de France, les listes d’attente sont longues : il est devenu quasi impossible de s’inscrire aux JMJ !

"Que celui qui va être ordonné prêtre s’avance !" Comme chaque année, cet appel retentit ces jours-ci dans les cathédrales de nos diocèses et dans plusieurs communautés pour quelque 90 nouveaux prêtres. S’ils sont bien moins nombreux que par le passé sur notre vieille terre de France, des hommes appelés à "servir et guider sans relâche le peuple de Dieu" répondent avec un "Me voici !" déterminé et courageux, qui clôt un long parcours de formation et de discernement.

Aujourd’hui, c’est le jour de l’été, celui de la fête de la musique, une envie de légèreté flotte, une envie de vacances aussi... Sur les plages, les premiers estivants vont débarquer, prêts pour les barbecues et autres apéros. Les randonneurs vont lacer leurs chaussures, avides de grand air et de hautes cimes. L’ambiance n’est plus vraiment à l’actualité sombre et tout le monde aimerait fermer les écoutilles, oublier les risques environnementaux majeurs qui nous menacent, l’horreur de ces bateaux de migrants qui tentent, au péril de leur vie, de rejoindre les côtes européennes ou la guerre en Ukraine. Et pourtant...

Après les Pyrénées-Orientales, c’est au tour du territoire de Belfort, de l’Ain ou encore de l’Aveyron de renforcer ses mesures de restriction d’eau. Au moment où ving-huit départements sont exposés à des risques très élevés pour cet été, la revue Sans transition sort son nouveau numéro intitulé : "Scandales en cascade - Repenser nos usages et la gestion de l'eau".

Jeudi et vendredi prochains, 22 et 23 juin, se tient à Paris une grande rencontre de travail organisée par la France et l’Inde. Elle convoque des dirigeants d’États et d’organisations internationales, elle s’intitule "Sommet pour un nouveau pacte mondial", et elle va tenter de mettre sur pied un véritable accord entre le Nord et le Sud pour aider financièrement les pays pauvres face au dérèglement climatique.

Au regard de la sombre actualité, une fois encore, de notre Église en France, permettez-moi un pas de côté, un hommage. J'étais, il y a quelques jours, dans un petit bourg de Loire-Atlantique tout près de l'Anjou, pas loin de l'Ille-et-Vilaine. En cette campagne bucolique, il y a plus de 60 ans, des crimes silencieux furent commis, en série, par homme frère enseignant de la congrégation qui dirigeait cette école. Crimes contre des petits garçons de six, sept ans. Crimes commis sous le sceau du secret et de Dieu dont se réclamait ce grand prédateur d'enfance. Puis il fut changé par ses supérieurs de l'époque et il a continué. Cette fois au cœur du pays Bigouden, à Loctudy, au littoral somptueux, aux hortensias incroyables. Là encore, le pire s'est produit sur des petites filles désormais, en toute impunité toujours. Et cet homme est mort, tranquille, peut-être. Mais voilà, bien des décennies plus tard, il est enfin vaincu car des victimes ont trouvé la forcé héroïque de parler...

C'est mon centième édito dans La Matinale RCF ! Merci RCF. Quelle belle aventure ! Ça m’a donné envie de parler d’inspiration et de transmission. Pas seulement parce qu’on est en pleine période d’examens pour beaucoup d’élèves et étudiants. Pas seulement parce qu’on est à la radio, lieu, par excellence, de transmission. Mais juste pour méditer avec vous sur cette pensée toute simple : nous sommes - tous - des transmetteurs, les uns pour les autres.