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A plus d'un titre RCF - page 3

présentée par Jean-Claude DUVERGER, Anne-Marie VERGNON

Magazine littéraire en lien avec l'association de promotion de la lecture "Lire à Saint-Étienne".

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Episodes

  • ©rcf42.fr
    9 mars 2024

    "Les forcés de la route" Etienne Bonamy Prix Louis Nucera

    41 min
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    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Étienne Bonamy (Prix Nucéra 2024)
    " Les forcés de la route "
     (En Exergue Éditions)

    Porté au milieu de l'été 1942 par l'Occupant allemand et les collabos français, le Circuit de France se voulait une copie du Tour de France cycliste, mis en sommeil dès 1940.
    Du 28 septembre au 4 octobre 1942, les organisateurs embarquent une élite de 72 coureurs français, belges et italiens dans cette galère : 1 650 kilomètres en six étapes, un circuit conçu à la hâte et couru de Paris à Paris en une semaine, à travers une France fendue par la ligne de démarcation.
    Imaginé comme un tour de force tandis que le pays vit sous le joug allemand, il tourne à la farce ; tout y est presque improvisé et l'on manque de tout. Étape après étape, le roman redonne vie aux coureurs et suiveurs, devenus malgré eux les hérauts d'un épisode méconnu du sport français, aussitôt oublié.
    Mais le franchissement de la ligne de démarcation ne sera pas sans conséquences…

    La chronique de Jacques Plaine

    ÉTIENNE BONAMY Les Forcés de la Route Éditions en exergue Étienne Bonamy qui fut rédacteur en chef de L’Équipe a reçu ce mercredi 6 mars le prix « Les Soleils de Nucéra » sur le podium de Paris-Nice. En 1938, après la victoire de Sylvère Maes le Tour de France s’arrêtera de tourner et la France de marcher droit. Mais en 42 – soit parce qu’il est accro du vélo, soit parce qu’il a envie de faire comme si la zone libre était déjà occupée - l’Occupant décidera dans sa caboche – sa petite caboche de boche – de remettre le couvert. Il y aura donc un nouveau Tour. Un Tour qui ne sera pas LE « Tour de France » puisque le sigle est la propriété de l’Auto et que son organisation sera confiée à « La France socialiste » journal concurrent. Non cet ersatz de Tour sera contraint de s’inventer un nouveau nom : « Le Circuit de France ». Un Circuit d’une semaine. Paris-Paris en six étapes. Une micro Grande Boucle avec soixante-neuf coureurs au départ, vingt-sept à l’arrivée, des gazogènes en voitures suiveuses et une carte d’alimentation dans les musettes. Un micro Tour de 1 600 kilomètres avec ses problèmes à tous les virages. D’abord à cause du temps. Un temps – dès le premier jour - à ne pas mettre un chien dehors et encore moins un coureur cycliste. Un temps à habiller les coursiers de ponchos taillés dans des toiles cirées de tables de cuisine. Ensuite en raison de l’incompétence crasse de l’organisation : des changements d’itinéraire en veux-tu en voilà et des arrivées à la nuit tombée qui permettront aux coureurs de découvrir la ligne blanche après l’avoir passée et au vainqueur d’enfiler un maillot blanc cerclé de noir… si par miracle les organisateurs ont la chance de le retrouver dans leur valise. Mais aussi, et peut-être surtout, un Tour qui longera, traversera et jouera à cache-cache avec la ligne de démarcation. Une occasion rêvée pour les résistants du coin de faire passer entre les lignes d’autres partisans, des faux papiers et du matériel, et pour quelques kaisers du marché noir, du beurre, des œufs et des sauciflards. Et puis le Circuit de France arrivera à Paris. Le 4 octobre. Le 8 novembre les Alliés débarqueront en Afrique du Nord et le 11 l’armée allemande envahira la zone libre. Mais il faudra attendre 1947 et le 20 juillet pour voir au Parc des Princes Jean Robic enfiler un vrai maillot jaune.

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard pour Lire à Saint Étienne
    2 mars 2024

    Paul Mazenod " Quand les soldats américains nous jetaient des fleurs"

    40 min
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    Paul Mazenod
    " Quand les soldats américains nous jetaient des fleurs "
     (Les éditions IFRHOS)

    Quand Pierre, frère ainé de Jacques Neyrand, est victime d'un AVC, Jacques pour l'aider à retrouver la mémoire échange avec lui une correspondance où il raconte ce que fut leur enfance heureuse en Haute-Loire pendant la seconde guerre mondiale.
    Elle révèle l'entente parfaite des deux frères durant leur jeunesse qui disparaîtra à l'age adulte et la volonté de Jacques de retrouver leur complicité d'antan.

    La chronique de Jacques Plaine

    Quand les soldats américains nous jetaient des fleurs Éditions IFRHOS Professeur à l’EM LYON, Paul Mazenod, créateur de l’Institut Français de Réalisations Hospitalières, est stéphanois et auteur d’ouvrages de gestion dont « La bonne taille d’un établissement hospitalier » préfacé par Jacques Barrot. «Allô, allô ton frère a été hospitalisé d’urgence ce matin et n’a toujours pas repris connaissance ». « J’arrive, j’arrive. Dans cinq heures je serai là ». Et c’est ainsi qu’à Saint-Étienne, Jacques - averti par sa belle-sœur de l’AVC de son frère - saute dans sa voiture et se retrouve cinq heures plus tard à la Pitié-Salpêtrière. Un hôpital parisien où Pierre - pas tout à fait mort mais pas loin - a perdu une mémoire que tous ici ont hâte de faire revivre. Inséparables dans leur enfance, leur jeunesse et leur adolescence, Jacques et Pierre furent par la suite séparés par la vie. La faute à Geneviève, la femme de Pierre. Une idée à Jacques sauf que lui et elle c’est chien et chat et « je t’aime moi non plus ». Aujourd’hui, à soixante-dix ans, alors qu’il envisage de tirer un trait sur sa carrière d’assureur, il se sent pourtant le seul en mesure de remettre un peu d’ordre dans la tête du frangin. Comment ? En lui écrivant des lettres qui réveilleraient ses souvenirs endormis. Huit lettres dans lesquelles il s’efforcera de faire revivre leurs belles heures du passé. Celles en particulier où « les soldats américains nous jetaient des fleurs ». Des lettres certes destinées à sortir Pierre de son néant, mais des lettres aussi qui vont replonger le lecteur dans son propre passé. À Saint-Étienne bien sûr, mais aussi là haut du côté des sucs et du Plateau. Des parfums oubliés que chacun aura plaisir à respirer de nouveau, des images effacées mais que chacun aimera remettre en lumière et poser sur le dessus de sa boîte à souvenirs. L’occasion de prendre « la Galoche » pour monter à Yssingeaux, de pêcher le goujon à « la grattée » dans les courants de la Loire, de rouler par les chemins sur un vélo à « pneus pleins », de fumer au Helder sa première « cibiche », de « piquer une tête » au Pont de l’Enceinte ou de « faire un plat » à la nouvelle piscine de Grouchy enfin, et pourquoi pas, de courir les dédicaces à la première Fête du Livre de Saint-Étienne.

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard pour Lire à Saint Étienne
    24 février 2024

    "Les gueules noires" Pascal Pacaly

    41 min
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    Pascal Pacaly
    " Les gueules noires "
     (Les Éditions des Joyeux Pendus)

    Les Gueules noires, ce sont ces mineurs - hommes et femmes aussi -, stéphanois mais aussi de l'Ondaine, de Firminy à Roche-La-Molière en passant par La Ricamarie. lls ont maintenant entre 80 et 100 ans et se souviennent. Ils parlent de la dureté de la mine mais évoquent aussi une époque qu'ils regrettent tous.
    L'occasion de redécouvrir des lieux, des noms, des événements. Un préfet assassiné. La place Carnot qui s'éventre sous le Furan. Les galeries sous la ville.
    La grande grève de l948. La vie de Michel Rondet… et le Musée de la Mine à Couriot.

    La chronique de Jacques Plaine

    PASCAL PACALY Les Gueules Noires Les Éditions des Joyeux Pendus Pascal Pacaly issu d’une famille ouvrière du ChambonFeugerolles est aussi un inconditionnel supporter des Verts, passionné de rock et fervent lecteur de littérature américaine. Saint-Étienne, ville des Verts et des Gueules noires, du foot et de la mine, ville des crassiers qui culminent à 670 mètres et des galeries qui plongent 200 mètres sous le niveau de la mer. Ville noire qui a perdu la « la Bataille du charbon » en 1963 mais où le chevalement de Couriot et Sainte Barbe – en plâtre ou en résine - sont toujours là pour nous faire garder en mémoire ce haut lieu de la France au travail. Une histoire qui sent la sueur et le grisou. Une histoire qui nous prend par la main et après nous avoir fait traverser « la salle des pendus » puis « le couloir de la dernière cigarette » nous envoie au centre de la terre. Une histoire pour laquelle Pascal Pacaly a trouvé quelques vieux de la vieille - quelques mineurs de l’âge des meilleurs whiskies - afin qu’ils nous racontent les Grandes Heures de leur aventure. Celle des « Rambertes » et du premier chemin de fer tiré par des chevaux. Celle du Café des Mineurs « ouvert de 4 h 30 du matin à minuit » et incontournable lieu de vie et de rencontre de ceux qui allaient bronzer sous terre et celle où des gamins de 12 ans poussaient des wagonnets. C’était le temps où le grisou envoyait vite fait bien fait les mineurs au paradis, celui où l’Ondaine inondait le Puits Charles, le temps de Michel Rondet et de ses 450 kg de statue, celui de Séverine et du « Cri du peuple », du préfet de l’Espée et de la Commune, des clapeuses devenues « fleurs de charbon ». Enfin c’était le temps de la grande grève de 48, des trams à la renverse et des 30 000 amis d’Antoine Barbier rassemblés pour ses funérailles place du Breuil à Firminy. Qu’ils soient gueules noires, ingénieurs ou gouverneurs les invités de Pascal Pacaly racontent chacun Sa mine, son quotidien sur ou sous terre « au temps des cerises » : les colonies de vacances avec eau chaude pour les filles et la rivière pour les garçons, les promenades dans les vapeurs de soufre du crassier pour les malades de la coqueluche, mais aussi la vie de chien des chevaux de fond dont certains passeront la retraite à tirer des corbillards. Mais ça c’est mon arrière grand-père marteleur à la Bargette qui le disait.

  • © RCF42/cliché Lire a ST-Etienne Louis Reynard
    17 février 2024

    Françoise Bourdon " La Maison de Violette" aux Presses de la cité

    42 min
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    FRANÇOISE BOURDON

    La Maison de Violette aux Presses de la cité

     

     

    Françoise Bourdon professeur de droit et d’économie, a décidé après dix-sept ans d’enseignement de se consacrer exclusivement à sa passion pour l’écriture. La Maison de Violette est son trente-cinquième roman.

    1967. Une année pas comme les autres pour deux grandes dames. Deux vieilles dames d’un autre temps. Charlotte au Cap-Ferret, Dona Sofia à Madrid. Dans sa belle maison du Cap, Charlotte s’efforce de redonner du tonus à Paul son petit-fils. Un ostréiculteur du bassin d’Arcachon qui a perdu sa femme et sa fille dans un accident et qui vient de rencontrer Iris, une architecte dans le vent obsédée par une envie prégnante de descendance. Charlotte qui s’emploie aussi à soutenir Violette sa petite- fille, une infirmière mariée à Diego - grand photographe de guerre et rescapé de Mauthausen - plus souvent à l’autre bout du monde que dans les bras de son épouse.

    À Madrid Dona Sofia, longtemps voisine d’Anna, la libraire du quartier qui à la Libération avait fui la France en raison de sa proximité coupable avec un officier de la Wehrmacht, vient d’accueillir une jeune personne dont l’incroyable histoire ne semble pas sans rapports avec les amours interdites de la libraire, tante d’Iris l’architecte dans le vent. Donia Sofia toujours là pour applaudir quand il se trame quelque chose contre le Caudillo. Car en 1967, de l’autre côté des Pyrénées, c’est encore et toujours le Caudillo. Francisco Franco, le fascisme, la dictature, Guernica. Un passé que Diego a fui en 1938, mais c’est pourtant à Madrid qu’il vient de se rendre à la demande d’un vieux copain qui pense avoir découvert un beau salopard : l’ordure qui en 44 les a envoyés à Mauthausen. Et puis un jour, un jour comme on n’en fait pas tous les jours, tout le monde se retrouvera à la maison du Cap. Comment ? Pourquoi ? Dans quel état ? Ça c’est une autre histoire. Tout le monde, plus Ilka et Estelle. Mais qui sont Ilka et Estelle ? Pour Ilka, vous l’apprendrez sans difficulté par Iris ou Dona Sofia. Pour Estelle par contre, il faudra voir avec Diego. S’il veut bien et s’il n’est pas à l’autre bout du monde.

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard pour Lire à Saint Étienne
    10 février 2024

    Irene FRAIN - Ecrire est un roman - Seuil

    41 min
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    Existe-t-il une ou des recettes, des trucs pour devenir écrivain, sortir de sa peur de la page blanche et accoucher d'un livre ?
    Tous les auteurs, hommes et femmes vous diront que non.
    Irène Frain ausculte, quant à elle sa propre expérience et celle de quelques autres, connus ou anonymes, qui ont, un jour osé franchir le pas.
    Et cela donne un livre délicieux à lire :Ecrire est un roman, paru au Seuil.

    La chronique de Jacques Plaine

    IRÈNE FRAIN Écrire est un roman Éditions du Seuil Irène Frain, prix Interallié 2020 pour « Un crime sans importance », auteur de 40 romans et biographies, est un personnage de la littérature française depuis le succès foudroyant du « Nabab » en 1982. Un roman dont le tirage a dépassé le million d’exemplaires. Les ateliers d’écritures sont nés aux États-Unis - il y a une centaine d’années - mais c’est bien ici, chez nous, qu’Irène Frain en a découvert toutes les saveurs. Qu’elle y a rencontré des admirateurs - ou des envieux allez savoir – regroupés en équipes et dont l’objectif est « de tenter d’obtenir l’arsenal de recettes qu’un auteur est censé avoir réuni pour entraîner le lecteur dans un monde parallèle et l’y emprisonner ». Mais comme elle aime la nage en eau profonde, Irène Frain ne s’est pas contentée de répondre aux questions de surface genre « à quelle heure écrivez-vous ? » ou « écrivez-vous à la main ou sur votre ordi ? » Non elle s’est imposée de remonter une à une les marches de sa propre histoire, pour se retrouver à douze ans. Lorsque elle a commencé à écrire. Et cet acte d’écriture elle l’imagine comme un séjour dans une maison. Une vraie maison. Mais « une autre maison que celle où elle habite ». Une grande bâtisse qu’elle a baptisée « la Maison-Écriture ». « Une résidence secondaire fantasmatique où je me télétransporte quand je veux ». Et pour nous faire visiter cette maison elle nous prend la main et nous entraîne à sa découverte. Une maison « qui nous habite autant que nous l’habitons », une maison où nous croyons entendre la voix des écrivains qui la fréquentaient autrefois « il arrive même que nous nous sentions frôlés par l’ombre de leurs personnages ». Une maison avec sa « chambre des peurs », Peur d’écrire, peur de se relire, peur de lire le lendemain ce qu’on a écrit la veille. Une maison avec tout au bout le « vestibule de l’écriture » qu’elle se fera un plaisir de nous faire découvrir. Une maison aussi avec la chambre du roman. Un étage même. Avec ascenseur s’il vous plaît. Mais il faut être deux pour faire un roman « celui qui fait croire et celui qui croit ». Ça tombe bien justement puisque pour l’heure Irène Frain est là pour la visite.

     

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard pour Lire à Saint Étienne
    3 février 2024

    "Le rouleau des Cent vingt journées de Sodome" Olivier Bosc

    42 min
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    Olivier Bosc
    " Le rouleau des cent vingt journées de Sodome "
     (Bibliothèque Nationale de France)

    Cet ouvrage propose de découvrir la création et la fortune d'une pièce maîtresse de la bibliothèque de l'Arsenal, un des départements de la Bibliothèque nationale de France : le rouleau du manuscrit des Cent Vingt Journées de Sodome, texte rédigé par le marquis de Sade lors de sa captivité à la Bastille en 1785.
    À travers la contribution d'éminents spécialistes, ce livre revient sur l'œuvre en son temps, son étonnante fortune critique et la trajectoire complexe de ce manuscrit hors normes, véritable « roman dans le roman ».

    La chronique de Jacques Plaine

    OLIVIER BOSC Le Rouleau des 120 journées de Sodome BNF Conservateur général des bibliothèques, historien et sociologue, Olivier Bosc, directeur de la bibliothèque de l’Arsenal est stéphanois. Un livre qui dérange, « Les 120 journées de Sodome » est le socle de l’œuvre de Sade. « L’Évangile du mal » écrit Jean Paulhan. « Un désordre et un excès portés au pire » surenchérit Georges Bataille. En vrai un inventaire de toutes les perversions que peut offrir la sexualité. Pas un amas de divagations envoyées au hasard mais un texte écrit par un seigneur de la plume et inspiré par l’esprit des Lumières. L’œuvre majeure d’un rebelle. Conçue au Donjon de Vincennes et à la Bastille par un prisonnier « en perpétuel état de démence libertine ». Un embastillé – c’est le mot – qui aura passé la moitié de sa vie d’adulte derrière les barreaux, détenu sous tous les régimes, que ce soit la Monarchie, la République, le Consulat et l’Empire. Un citoyen arrêté pour « débauche outré » en 1763 puis pour « débauche et libertinage outré » un peu plus tard. Un citoyen « exécuté en effigie » en 1772 car condamné à la peine capitale « pour crimes d’empoisonnement et de sodomie » enfin un miraculé qui échappera providentiellement à la guillotine un 8 Thermidor. Mais c’est l’aventure du « Rouleau des 120 journées » que nous déroule aujourd’hui Olivier Bosc. L’histoire des « 120 journées » écrite tout d’abord sur des feuilles de brouillons et que le divin marquis voulait mettre à l’abri de ses geôliers. Un manuscrit autographié en trentesept jours sur des bandes de papier découpées et collées bout à bout. Total 11,85 mètres de long, 11,4 cm de large, écriture microscopique, recto verso. Le tout destiné à être caché dans des lieux les plus improbables possibles. Des lieux tellement improbables que le rouleau disparaîtra, sera volé, retrouvé, vivra une trajectoire extraordinaire, un itinéraire de fiction, des tribulations de polar, des avatars d’Interpol pour se retrouver aujourd’hui à la bibliothèque de l’Arsenal avec sur le front, la tranche ou en bout de volumen la qualification de : « trésor national ». Une arrivée qui se fera sous escorte armée - toutes sirènes hurlantes - comme s’il s’agissait du déplacement d’un grand voyou ou du trésor de Toutankhamon. Ou les deux à la fois.

  • © RCF42/Lire à ST-Etienne cliché Louis Reynard
    27 janvier 2024

    "La compagnie des mouches" Gérard Glatt

    40 min
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    GÉRARD GLATT
    ''La compagnie des mouches''

     aux éditions Christine Bonneton


    Gérard Glatt a vécu une première carrière dans
    l’administration des Finances, une seconde dans le
    Conseil et le Marketing, aujourd’hui il réserve
    exclusivement sa plume au roman et à la poésie.
    Qui un jour – lors de ses études, au régiment ou ailleurs -
    n’a pas dû partager son studio, sa carrée, ou son deux-
    pièces-cuisine, avec un copain ? Ou une copine, mais ça ce
    n’est pas le sujet du jour.
    Jean-René – on saura à la fin du livre qu’il s’appelle Vallois
    – a choisi avec Vivien ce type de cohabitation. Par hasard.
    Ou plus exactement parce que tous deux se sont trouvés à
    chercher un appart le même jour, à la même heure, dans la
    même agence. Et aussi, il faut le dire et ce n’est pas
    innocent, parce que « la gueule de l’un plaisait à l’autre et
    inversement, sans arrière-pensée pour autant». « Sans
    arrière pensée pour autant » Jean-René l’a écrit, et peut-
    être même souligné dans un petit carnet qui ne le quitte
    jamais.
    Rien à dire ou à redire, si ce n’est que Vivien - employé des Postes, mais ça n’a rien à voir -
    déambule dans l’appartement toujours à poil et depuis le premier jour. Toujours à poil même
    devant les témoins de Jéhovah quand ils apportent la bonne parole. À poil, oui à poil, sauf
    quand il fait la cuisine. À cause de l’huile chaude qui en giclant « risquerait de lui brûler le
    bide et le reste ».
    Pour les courses c’est lui Jean-René qui s’en charge. Au Prisunic. Toujours au Prisunic et
    toujours à la même caisse. Celle de Carène. Et quatre fois par semaine, au moins. « J’y vais
    pour elle, rien que pour elle » et il paye avec des billets, jamais avec sa carte « je regarde
    ses poignets, et ses mains, ses mains toutes fines qui me caresseraient si bien ». Trois
    personnages qui vivent le présent en pensant au passé. À leurs passés, de foutus passés
    qui ont la fâcheuse tendance à s’immiscer dans le présent.
    Et puis un jour Vivien part en vacances. Aux Canaries. Avec Émeric. Et c’est au retour des
    Canaries qu’il sera retrouvé mort. La tête fendue en deux par un bougeoir. En étain. Style
    Charles X.
    Alors - alors alors - entre en scène le commissaire Bricard. Le commissaire Jules Bricard.
    «Un nouveau héros, mon Jules à moi, pas celui de Simenon » a écrit Gérard Glatt. Sur la
    page de garde du livre que je viens de recevoir.
     04 77 25 09 64 –  04 77 21 35 70
    Email : lire-a-saint-etienne@wanadoo.fr

  • © RCF42/Lire à ST-Etienne cliché Louis Reynard
    20 janvier 2024

    "Le temps des trahisons", François-Guillaume Lorrain ( XO éditions)

    41 min
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    FRANÇOIS-GUILLAUME LORRAIN : Le temps des trahisons. La Chronique de Jacques Plaine (L'Essor)

    Journaliste, historien, romancier François-Guillaume Lorrain est grand reporter au Point. En 2022 il a reçu le prix Historia et le prix des romancières pour Scarlett.

    « Le temps des trahisons » c’est l’histoire courte, terrible, intense et insensée d’un petit marquis « uniquement préoccupé de sa médiocre personne » disait méchamment Marie de Hautefort, elle-même dame d’atours d’Anne d’Autriche et maîtresse platonique de Louis XIII. Henri Cinq-Mars, un jeune homme d’à peine vingt ans recruté par Richelieu soucieux de placer ses pions au plus près de Sa Majesté. Promu « Grand-maître de la Garde-robe », le jeune chien mord rapidement sa laisse, devient « Premier Écuyer » puis manœuvre en artiste pour s’arroger le titre de Grand Écuyer de France : « Monsieur le Grand » pour les initiés. Proche du Roi - très proche même - il trace sa route au grand galop, met quelques femmes dans son lit et propose le mariage à la plus belle. « Un favori n’épouse pas » tranchera le Cardinal pressé de mettre fin à l’épisode.

    En ce temps-là de l’autre côté des Pyrénées – mais aussi en Artois, en Flandre et au Luxembourg - on n’aimait pas trop la France. En ce temps-là non plus le Roi n’aimait plus trop la Reine ce qui ne l’empêcha pas après vingt-cinq ans de mariage - il faut dire qu’ils s’étaient mariés très jeunes - de lui faire, coup sur coup, deux garçons. En ce temps-là enfin Louis XIII et Richelieu jouaient comme jamais à « je t’aime moi non plus » et le duc d’Orléans, se voyant privé de trône, se sentit alors pousser des ailes de roi du complot. Une histoire qui verra Cinq-Mars perdre la tête, à Lyon, place des Terreaux. Une tête qui roulera même, les yeux ouverts, dans la sciure.

    À cette heure-là Louis XIII et Richelieu face à face mais toujours complices - tous deux un pied dans la tombe (autant par le fait des médecins que de la maladie : 34 saignées, 1 200 lavements et 250 purges pour le Roi et presque autant pour Son Éminence) - se sentiront prêts à donner les clefs - je n’ose dire du camion - à un autre prélat, né dans une autre botte, le Cardinal Mazarin.

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"
    13 janvier 2024

    "Le premier combat" Yves Bichet

    43 min
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    Yves Bichet
    " Le premier combat "
     (Le Pommier)

    Ce premier combat ? C'est celui de quelques habitants de la vallée de l'Ennuye, et notamment de Liseron, adolescente déjà cabossée par la vie, de sa mère Zuita, directrice du centre équestre et compagne de Corentin l'instituteur, d'Émir, tout juste débarqué de Guinée, ou encore de l'infirmière Myriam qui se présente à la députation.
    Tous sont écologistes sans le savoir, résistent au monde désincarné qu'on leur propose, font de la politique sans le vouloir, écoutent la jeunesse militante et, au bout du compte, deviennent pour le pays entier des sortes d'icônes alors que le climat se dérègle et que, non loin, se fissurent les conduites de la vieille centrale nucléaire de La Baume.
    Bref, l'histoire d'hommes et de femmes libres qui bataillent contre l'autorité, de lycéens qui se mobilisent, de paysans aux prises avec le climat et, au milieu des pièges, l'amour qui cherche sa voie, celui de Liseron pour Émir.
    Un premier combat qui peut renverser la table, jusqu'à mener aux portes du pouvoir ? Dans cette fiction qui confine au roman d'anticipation, Yves Bichet nous livre une belle leçon d'utopie, avec ses espoirs et ses risques, ses joies et ses zones d'ombre…

    La chronique de Jacques Plaine

    YVES BICHET Le Premier Combat Le Pommier Yves Bichet est un écrivain français, poète, romancier et dramaturge. Dans une autre vie il fut ouvrier agricole puis maçon-couvreur. À l’heure où notre planète semble prise de bouffées de chaleur inquiétantes - ce que certains appellent « réchauffement climatique » - la commune de Foncouverte – que vous ne trouvez pas sur une carte mais que l’on peut situer pas loin d’ici en Ardèche - vit à l’ombre de la centrale nucléaire de la Baume. Une centrale « dont les vieux réacteurs n’en finissent plus de se fissurer » et dont une cheminée est à l’arrêt, signe évident de catastrophe imminente. Une drôle de commune que Foncouverte. Une commune dont le curé vit maritalement avec une grenouille de bénitier reconvertie en militante du planning familial. Une commune où l’instituteur fait de même avec la directrice du centre équestre, elle-même divorcée et dont la fille se sent une âme de Juliette, d’Yseult ou de Virginie, bien que s’étant méchamment cassé le dos en tombant d’une balançoire. Une commune enfin où chaque élu devient maire à tour de rôle et où Myriam - petite infirmière sans grade et sans galons– est aux manettes pour encore quelques mois. Mais une commune en ébullition depuis l’arrivée d’un « Sans domicile fixe ». Un « Sans papiers » enrubanné d’un chèche bleu et venu à pied de Guinée après avoir traversé le Mali, le Niger et remonté la Botte. Un beau garçon - noir de peau et technicien informatique - adulé ici pour avoir remis en marche les circuits téléphoniques de la commune et redonné vie à tous les ordinateurs en souffrance mais qui, sur ordre du préfet, est recherché pour un retour manu militari à Conakry. Un migrant noir qui a tourné la tête à quelques villageoises et qui a le don de disparaître quand la maréchaussée l’approche de trop prêt. Émir Germain, c’est son nom, qui s’est installé chez Myriam, s’occupe de son jardin et la suit un jour par semaine dans ses tournées. Myriam dévorée par l’envie de faire toujours plus. Myriam pour qui le poste de première magistrate de la ville n’était qu’une étape, qui a pris la tête de la communauté de communes, est devenue députée et a aujourd’hui les yeux tournés vers la présidentielle. Oui la présidentielle avec un programme à réveiller un mort. Ou à refroidir la planète. Ou les deux à la fois.

  • © RCF42/Lire à ST-Etienne cliché Louis Reynard
    23 décembre 2023

    "Le réseau Coralie" Nicole Verney-Caron

    40 min
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    NICOLE VERNEY-CARRON
    Le réseau Coralie
    City Éditions

    Nicole Verney-Carron maîtresse de conférences à l’Université de Bourgogne est stéphanoise, elle a reçu
    en 2021 le « Coup de cœur du prix Claude Fauriel » pour « Le Secret d’Adélaïde ».
    16 juin 1944. 21 heures 30. Un bruit de moteur, un claquement de portières, des coups violents contre la
    porte : « Armée allemande, ouvrez ! » la vie de Coralie vient de basculer.
    Coralie Leroy – pardon « le Docteur » Coralie Leroy - 47 ans, mariée à Victor et mère de Suzanne vient d’être
    arrêtée par deux soldats de la Wehrmacht. Sans ménagements et sans explications la voilà embarquée avec
    sa chienne. Où ? Sans doute au Puy-en-Velay – ses gardiens ne sont pas bavards - et dans la puanteur d’une
    cave fétide. Elle y restera jusqu’au 2 juillet en redoutant que chaque matin soit le dernier. Ensuite ce sera un wagon à
    bestiaux - « hommes 40-chevaux 8 » - mais un wagon qui emportera quatre-vingt-dix femmes quelque part au nord de
    Berlin à Ravensbrück.
    Le 16 juin 44 c’est douze jours après la libération de Rome par les troupes américaines, dix après le débarquement de Normandie, cinq avant la grande offensive de l’Armée Rouge qui libérera la Biélorussie. Les Boches sentant que rien ne va plus ajoutent de la terreur à la
    terreur. Du sang au sang. Oradour-sur-Glane c’est maintenant.
    Dans sa cellule, attendant le poteau d’exécution ou la baignoire, Coralie fait l’inventaire des grandes heures qui ont marqué sa vie. Dans le noir elle se revoit quand à Saint-Étienne l’avenue de la Libération était l’avenue Président Faure puis l’avenue Maréchal Pétain et
    quand le Chambon-sur-Lignon n’était encore que le Chambon de Tence.
    Une histoire née alors que l’Archiduc François Ferdinand était assassiné à Sarajevo. Une histoire que Coralie déroule jusqu’à la capitulation des troupes allemandes à Estivareilles, la libération de Saint-Étienne et - le 3 septembre - l’entrée de l’armée du général de Lattre de
    Tassigny au Chambon sur Lignon. Un roman qui n’en est pas toujours un et qui nous fait marcher dans les pas de quelques belles figures de la résistance stéphanoise : Dora Rivière, Violette Maurice, Marguerite Soulas, Gustave Gimon, le commandant Marey, Jean Nocher,
    Michel Durafour, et aussi de quelques autres du « Plateau » : Germaine Tillon, Paul Ricoeur, la famille Trocmé.

  • © RCF42/Lire à ST-Etienne cliché Louis Reynard
    16 décembre 2023

    "L'Amérique en bouteille" Didier Nourrisson

    40 min
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    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    DIDIER NOURRISSON
    L’Amérique en bouteille aux éditions Vendémiaire


    Didier Nourrisson, agrégé d’histoire, professeur émérite d’histoire contemporaine, spécialiste des comportements alimentaires et des addictions, a reçu le 31 mai 2023 le Prix Spirit - pour son ouvrage « Du lait et des hommes ».

         La chronique de JACQUES PLAINE

    « Jamais le soleil ne se couche sur la planète Coca ».

    Une « planète » qui fait le tour de la nôtre avec des chiffres qui donnent le vertige : 834 millions de litres consommés chaque jour, 3 500 bouteilles par seconde et cela dans plus de 200 pays, soit presque la moitié des boissons rafraîchissantes sans alcool. Mille cinq cents embouteilleurs distribuent du Coca-Cola de New York à Shanghai, de la Norvège à l’Afrique du Sud et depuis plus d’un siècle un torrent de publicité inonde les murs du monde, ses transports collectifs, ses journaux, ses cinémas, ses radios, ses télévisions. Une publicité qui fait du gigantisme son quotidien, qui vise la démesure, l’extravagance et le fantastique avec l’ambition d’inventer l’impossible. L’entreprise n’a-t-elle pas envisagé de racheter les droits de Popeye, pour remplacer ses épinards par un soda à la noix de Kola ?

    Et pourtant ! Et pourtant quand en 1886 et à Colombus un pharmacien inventeur d’un sirop pour la toux, d’une teinture à cheveux et de pilules pour le foie eut l’idée d’ajouter à sa panoplie médicamenteuse un nouveau soda rafraîchissant rien ne laissait supposer qu’il venait de toucher le Graal avec une potion magique qui allait combler d’aise et de bonheur les gosiers de tous les assoiffés du monde.

    Une aventure pleine de rebondissements. Une saga qui prendra son envol à l’heure de la prohibition, qui fera son show lors des grands événements mondiaux que sont les jeux olympiques ou les championnats du monde de foot. Une boisson devenue « monte en ligne » pour les G.l de Normandie, de Corée ou du Vietnam comme le fut la gnôle pour les « piou piou » de Verdun ou du Chemin des Dames. Un breuvage « délicieux, rafraîchissant, stimulant, revigorant » qui fera des envieux et des jaloux, sera contrefait, imité, copié, plagié et contre lequel Pepsi a été, est et sera toujours le meilleur, le plus fidèle et le plus redoutable des ennemis.

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"
    9 décembre 2023

    Christophe Maillot "L'humour chez JFK"

    40 min
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    Christophe Maillot
    " L'humour chez JFK "
     (Les 3 colonnes)

    Bien qu'il soit mort depuis soixante ans maintenant, l'énigme Kennedy demeure, tant la discordance entre l'image lumineuse montrée au grand public et celle d'une réalité beaucoup plus sombre fascine encore aujourd'hui.
    John F. Kennedy continue d'attirer de ce fait des réactions juxtaposées à la fois d'amour et de haine, d'incarner un idéal à poursuivre ou une forfaiture à condamner, un exemple sur lequel s'appuyer ou dont il conviendrait de se détourner.
    De façon plus générale, au-delà de ses indéniables talents, pourquoi et comment un homme dont on connaît aujourd'hui très largement les insuffisances, a-t-il pu si durablement imprimer une image appelant nostalgie et regret ?
    C'est sans aucun doute sur sa personnalité profonde qu'il convient de se pencher ici pour identifier les ressources qu'il est allé puiser au fond de lui-même et qui l'ont autorisé, tout au long de sa vie, à se surpasser avec le succès que l'on sait.

    La chronique de Jacques Plaine

    CHRISTOPHE MAILLOT L’Humour chez JFK une arme politique Les 3 colonnes Diplômé en Droit public et en Études politiques, Christophe Maillot est Directeur Général des Services du Département. « Si un moustique avait piqué Jack, c’est le moustique qui serait mort ! » écrivait Lem Billing - ami de toujours de John Fitzgerald Kennedy – montrant par là que celui qui avait si souvent le sourire du bonheur souffrait « d’à peu près toutes les affections possibles », marchait « parfois hors caméra avec des béquilles » et avait reçu plusieurs fois l’Extrême-onction. « L’Humour chez JFK » un livre qui raconte l’histoire - programmée dès la mort de son grand frère auquel était dévolue cette ambition - d’un garçon chétif, petit fils du maire de Boston et fils de l’ambassadeur des États-Unis à Londres, promis par les siens au destin de locataire de la Maison Blanche. Un détraqué du sexe qui mettra plus de filles dans son lit que Georges Simenon lui-même en avait possédées, boira le thé avec la princesse Elizabeth, avant de rester pour l’Histoire celui qui aura retourné à leur envoyeur les missiles de Cuba. Un garçon charmeur et charmant qui dira un jour : « il y a trois choses de vraies : Dieu, la sottise humaine et le rire. Puisque les deux premières dépassent notre entendement, nous devons nous arranger au mieux avec la troisième » puis deviendra un président qui fera du rire, de l’humour et des bons mots une arme politique redoutable. Une arme qui illuminera ses 1000 jours de présidence. Une arme qu’il partagera à distance avec Abraham Lincoln et que Christophe Maillot nous dévoile aujourd’hui en nous en distillant tout son mordant, son à propos et son efficacité. Mais en tout homme – ou presque - il y a une face dont le plus grand mérite est de rester dans l’ombre. La face sur laquelle J. F. Kennedy n’eut du gendre idéal que le sourire enjôleur, la face où sa soif de pouvoir a trop rarement laissé le « Milieu » sur les bords. Une face à faire vaciller son statut d’icône et qui décidera Joe Biden à préférer celle de son frère (au féminin et avec un « e » au bout) pour décorer le bureau ovale.

  • cliché RCF
    3 décembre 2023

    Le Festival d'Histoire de Montbrison

    40 min
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    " Les paysans et leurs animaux, hier, aujourd'hui, demain". Le 4ème Festival d'histoire de Montbrison, organisé par La Diana, a proposé de nombreuses manifestations à Montbrison et dans les communes de Loire-Forez-agglomération et a touché un large public ! Rencontre à Montbrison avec Didier Nourrisson, universitaire et organisateur scientifique du Festival. Il est accompagné d' Eric Baratay, professeur à Lyon 3 et spécialiste de l'histoire des animaux et de Jean-Marc Moriceau, professeur à l'université de Caen et fondateur de l'Association d'histoire des sociétés rurales. Les Français aiment l'histoire et les historiens leur permettent de comprendre le passé et le présent !

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"
    2 décembre 2023

    Mon très cher cueilleur de roses - Christian CHAVASSIEUX - Phébus -

    40 min
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    Christian Chavassieux
    " Mon très cher cueilleur de roses "
     (Phébus)

    Une écrivaine quitte la ville pour se réfugier dans le calme de la Bourgogne. Elle tombe amoureuse de Malvoisie, vieille bâtisse en pierre qui l'accueille, avec ses portes qui grincent, son potager et ses rosiers magnifiques.
    Mais qui est Antoine, ce mystérieux gardien des lieux qui vient profaner sa solitude ? D'intrus, le retraité devient confident, et le récit de son drame la matière d'un roman.
    Celui qui a commis le pire peut-il être aussi le plus délicat des hommes ?

    La chronique de Jacques Plaine

    CHRISTIAN CHAVASSIEUX Mon très cher cueilleur de roses Phébus Auteur de pièces de théâtre, de romans, de contes pour enfants, de scénarios de BD et de films, le roannais Christian Chavassieux - prix Lettres Frontière 2016 - est parrain du concours de Nouvelles 2024 organisé par la Médiathèque Municipale et Lire à Saint-Étienne. Une volonté, une opportunité, une chance « et pourquoi ne pas aller là-bas ? » - Floriane devenue écrivaine sous le nom de Saskia, vient d’hériter - au nez et à la barbe des enfants de son amour d’autrefois - d’une belle et grande maison. Malvoisie, une ancienne exploitation agricole - qu’il me semble pouvoir situer pas très loin d’ici, en Bourgogne je crois - et qui « au gré des fortunes et des goûts des propriétaires successifs » a pris des allures d’accueillante et riche gentilhommière. Un havre de paix et de verdure au cœur d’une roseraie de rêve où Saskia - « la chance de m’éloigner du milieu de l’édition parisienne et de ses mondanités obligées » - se voit déjà écrire son prochain roman. Un petit paradis qui deviendrait olympe si elle pouvait y vivre seule sans la présence encombrante d’un pourtant bel homme « grand, costaud malgré son âge que j’estime à soixante-dix ans » – et que dès le premier jour elle découvre courbé sur la terre du jardin. Un importun pense-elle qu’elle se promet dès le lendemain d’envoyer cultiver ses salades ailleurs. Mais un importun qui deviendra très vite son « très cher cueilleur de roses ». Pourquoi ? D’abord parce qu’elle découvre très vite que cet apparent brave type qui semble ne pas pouvoir faire de mal à une mouche a un passé pas piqué des hannetons. Un passé de roman noir qui servirait de terreau idéal pour son prochain livre, ensuite parce que le drame vécu jadis par ce curieux personnage lui renvoie en miroir les pires moments de sa propre histoire. « Et c’est à partir de là que tout est parti en malheur » se confiera-t-il un jour. Un malheur qu’elle connaît bien puisque après ce qu’elle a découvert un certain matin dans la cuisine de ses parents plus rien n’a marché droit et s’est même mis à tourner de travers dans la mémoire de ses souvenirs.  04 77 25 09 64 –  04 77 21 35 7

      

     

     

     

     


  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"
    25 novembre 2023

    Raconte moi un mensonge - Thierry POYET - Editions Maïa -

    42 min
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    THIERRY POYET

    Raconte-moi un mensonge

    Éditions Maïa

    Chroniqueur et critique, Thierry Poyet – né à Saint-Étienne – est un universitaire spécialiste de l’œuvre deFlaubert. Auteur de nombreux essais et articles consacrés à la littérature du XIXe siècle, il a aussi reçu en 2019 le « Coup de cœur » du prix Claude Fauriel.

    Lorsqu’elle décida de changer d’appartement, l’agent immobilier à qui elle avait expliqué la raison de son choix – en tomba de sa chaise « Vous vous installez dans le duplex de la rue de l’Avenir parce que le père de votre ex y habite ? Un ex avec qui vous avez rompu volontairement ?

    Tout ça parce que vous l’aimez encore ? ». Elle, c’est Laura Nivelles, une jeune agrégée d’Italien,

    surdouée, diagnostiquée « précoce et QI exceptionnel » par la faculté, un peu autiste sur les bords et que les mauvaises langues qualifient volontiers de bipolaire. Une fille « qui multiplie les relations d’un soir, avec des garçons et des filles » - pas regardante sur le sexe, la donzelle ! – et

    qui un beau matin - et dans la salle des profs - tombe folle dingue d’un collègue. Et bien que son père l’ait toujours prévenue « jamais plus de quinze ans d’écart » le collègue en question - un homme marié père de deux enfants - est de vingt ans son aîné. Emportée par la passion et après s’être fait tatouer le prénom du bonhomme sur l’épaule, elle laisse tomber celle avec qui elle allait convoler en justes noces et saute dans le lit du vieux.

    Ensuite c’est le grand amour, les jolis mots, les grands mots, puis un jour, un mauvais jour,

    un mot de trop – le mot « pause » si je me souviens bien – et c’est le drame, la séparation,

    la fin du film. Commence alors une autre histoire. Celle où un très vieux monsieur l’attend -

    soir et matin - devant les boîtes aux lettres de son nouvel immeuble, l’attire chez lui, sort un

    gros sac de photos et lui raconte sa vie.

    Il lui raconte sa femme qu’il adorait et qu’il adore toujours bien qu’elle le méprisât jusqu’à sa

    mort, ses deux fils dont le plus jeune avait évité de peu l’aiguille de la tricoteuse et qui –

    vous l’avez deviné – est la raison première de son déménagement. Une histoire que sa

    meilleure amie – une aveugle bien en vue à la DRAC de Lyon – lui suggère d’écrire. Un livre

    qui fera le bonheur d’un éditeur parisien et de grosses vagues dans sa montée d’escaliers

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"
    18 novembre 2023

    "Malheur à qui n'a plus rien à désirer" René PAGIS

    39 min
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    Malheur à qui n'a plus rien à désirer

    Etienne, la quarantaine, devient avocat après une courageuse reconversion professionnelle. Il rejoint alors un cabinet à Valence dans lequel il rencontre Esther, dont il tombe éperdument amoureux. Elle est magnifique, mystérieuse et imprévisible avec un regard aussi changeant que troublant. Mais cette relation se transforme en calvaire : il perd peu à peu toute force de caractère et se soumet aux affres d'une passion excessive et destructrice. Poussé à bout, il commet l'irréparable, jusqu'à se retrouver aux assises...
    Comment décrire une passion amoureuse inassouvie et douloureuse où plaisir et souffrance voisinent dangereusement jusqu'à transformer un homme, lui faire perdre ses valeurs et le sens des réalités, jusqu'à en devenir un étranger pour lui-même ?

  • ©rcf42.fr
    12 novembre 2023

    Jean-Marc CHAVOT "Asperger For Ever "

    41 min
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    Jean-Marc Chavot
    " Asperger for ever "
     (Les presses du Midi)

    À cette époque, nous collions des décalcomanies sur nos cartables quand nous ne jouions pas aux osselets.
    À cette époque, nous portions des cols roulés en acrylique, les cheveux hérissés par l'électricité statique.
    À cette époque, nous nous endormions devant Nounours et le Marchand de sable.
    À cette époque, pourtant pas si lointaine, être Asperger ne voulait rien dire.
    Antoine, onze ans, passe l'été à la campagne auprès de sa grand-mère. Un jour, il croise une enfant de son âge au comportement étrange. Loin de l'effrayer, cette différence l'interpelle : le voilà déterminé à extraire la jeune fille de sa bulle. Un voyage régressif au pays de l'enfance et des premières amours, une plongée nostalgique dans une nature encore préservée, une expérience immersive dans le spectre autistique. Un roman comme un chocolat, doux et amer à la fois.

    La chronique de Jacques Plaine

    Asperger For Ever Les presses du Midi Stéphanois et enseignant, Jean-Marc Chavot nous offre ici son deuxième roman. Un roman inspiré du quotidien de son fils, diagnostiqué autiste de haut niveau. Tout près d’ici, dans les montagnes du matin, Valentine et Antoine sont en vacances. Chez leurs grands-mères. Deux grands-mères de choc. La première « plus large que deux biches à lait auvergnates » et qui en sait plus que tout le monde sur tout et n’importe quoi, la seconde qui s’efforce d’être là quand ses enfants sont ailleurs. Toujours ailleurs, préoccupés essentiellement de leur business - leur magasin en l’occurrence – une boutique qui les fait considérer leur fils comme « un colis encombrant » à sécuriser chez mémé plutôt que sous leur toit. Valentine, elle, c’est autre chose. « Valentine est différente », agressée par tout ce qui bouge et qui fait du bruit. Valentine a peur de tout en général et du noir en particulier, « se recroqueville comme le hérisson face au danger » et quand rien ne va « balance son corps, toujours plus vite, toujours plus fort ». Entourée de psychiatres, abrutie de médicaments elle vit dans un institut spécialisé. Une prison qu’elle déteste et en silence confie ses malheurs à son doudou. Car Valentine ne parle pas, atteinte du syndrome d’Asperger en un temps où Asperger et trisomie 21 se conjuguaient en musique. Son doudou d’une main, Antoine de l’autre, les voilà tous les trois à courir la marguerite et le coquelicot. À chasser le bourdon et le papillon « le papillon agite ses ailes et se pose au creux de sa main ». À soigner un perdreau tombé du nid « Valentine joue les vétérinaires ». À ramener à la vie un chien friand de bouchons. À se régaler de brioches chez les mémés et écouter les tubes de Cloclo sur RTL. Et puis un jour le perdreau tombé du nid prendra son envol et Valentine oubliera d’être Valentine. « Non, c’est bien ça. Je n’ai pas rêvé » s’étonnera Antoine en se frottant les yeux et se débouchant les oreilles, ajoutant plus tard : « Depuis que Valentine a posé ses lèvres sur ma joue, j’ai vieilli de cinq ans ». Ensuite il prendra cinq ans de plus, aura vingt ans, puis trente, puis cinquante, deviendra psychiatre et consacrera sa thèse au syndrome d’Asperger. Et Valentine ? Que deviendra Valentine. ? Valentine et ses doudous ?

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"
    4 novembre 2023

    Christophe Dumas : "Le voyage d'Eustache"

    42 min
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    Christophe Dumas
    " Le voyage d'Eustache "
     (Abatos)

    Eustache Denis est un père endeuillé. Son fils aîné, Jacques, est mort pour la France le 5 octobre 1918, lors de l'offensive finale sur les Ardennes. S'il avait vécu, celui-ci aurait suivi les traces paternelles et serait devenu passementier à Saint-Étienne.
    Mais, le 3 août 1914, alors qu'il effectue son service militaire au 86e régiment d'infanterie du Puy-en-Velay, il est emporté par la Première Guerre mondiale.
    C'est son parcours qu'Eustache retrace avant de se rendre sur sa tombe à Monthois près de l'endroit où il est tombé à la veille de son vingt-sixième anniversaire.
    En interrogeant ceux qui ont côtoyé son fils durant le conflit, il découvre que celui-ci ne lui avait pas tout dit de sa vie dans les tranchées et surtout en dehors où Jacques avait trouvé le réconfort d'une femme dans les bras de laquelle il parvenait parfois à oublier la guerre lorsque celle-ci lui accordait un peu de répit.

    La chronique de Jacques Plaine

    CHRISTOPHE DUMAS Le voyage d’Eustache Éditions Abatos Ancien élève du lycée Claude Fauriel, Christophe Dumas diplômé d’histoire de l’université Jean Monnet à Saint-Étienne est aujourd’hui principal de collège. Arrière-petit-fils d’Eustache, Christophe Dumas avait déjà raconté la guerre de son grand-oncle Jacques - le fils d’Eustache - dans un beau livre publié aux éditions Actes Graphiques. S’appuyant sur les nombreuses lettres que tout au long de la guerre – la Grande, celle de 14-18 - Jacques avait adressées à ses parents, il avait reconstitué les quatre années d’un soldat français parti du Puy en Velay deux jours après la déclaration de guerre et qui sera de tous les combats. De Verdun au Chemin des Dames en passant par la Somme, la Marne et les Ardennes. De tous les combats ou presque puisqu’un obus allemand l’explosera trente sept jours avant l’armistice. De lettre en lettre il avait découvert, ou tout au moins ressenti – car Jacques, pour ne pas trop inquiéter ses parents, restait le plus évasif possible – l’enfer qui avait été le sien pendant ces quatre années. Et il s’était rendu compte qu’entre les nuits à se faire du boche au corps à corps, celles à déterrer des copains agonisant entre les lignes et celles à constater que notre artillerie tirait parfois trop court et que c’était alors nos obus qu’il recevait sur la tronche, le grand oncle s’était offert quelques poignées d’heures un tantinet coquines. Il avait même eu l’impression – mais peut-être se faisait-il des idées – que c’était grâce à un joli petit vélo qu’il passait ses meilleurs jours de repos. Mais pour faire quoi ? Le genre de question qui n’intéresse pas forcement un historien mais qui passionne un romancier. Or en lisant les lettres de son grand oncle Christophe Dumas s’est tout à coup senti pousser des ailes de romancier. Ainsi oubliant quelque peu que l’auteur de ces lettres était son grand oncle, et que celui qui les recevait était son arrière-grand-père, il va faire du premier un personnage de roman. Un personnage avec un cœur gros comme ça dont Eustache - aidé de quelques amis que la guerre a épargnés – va essayer de suivre, lui et son joli petit vélo, sur un autre chemin des dames.

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"
    28 octobre 2023

    Cathy GALLIEGUE : "Là où murmure le vent"

    41 min
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    Cathy Galliègue
    " Là où murmure le vent "
     (Presses de la Cité)

    Une longue nuit, dans l'écrin de l'hiver, fait remonter les souvenirs de Gabin et de Solange. Séparés par la maladie, les épreuves, les années, la vie leur donnera-t-elle une chance ultime de se retrouver ? Un roman bouleversant sur l'intemporalité de l'amour et la nécessité de le vivre.
    Gabin, vieil homme atteint de la maladie d'Alzheimer, se souvient de manière confuse d'avoir été follement amoureux, une fois dans sa vie.
    Par une nuit d'hiver, il part à la recherche de celle qu'il appelle " la petite ", alors qu'au même moment, " la petite ", Solange, a fait une chute et gît au pied de l'escalier de sa maison. Par le soupirail, elle voit la neige tomber, elle sent le froid lui glacer les os. Elle attend le jour.
    Elle a passé sa vie dans cette ferme du Haut-Jura avec son frère. Le père, rentré de la guerre borgne et en colère, leur a interdit de se marier, pour ne pas partager la terre.
    Ils ont tous deux obéi à l'injonction paternelle, mais Solange, à la mort du père, s'autorisera à rejoindre Gabin, son amoureux.

    La chronique de Jacques Plaine

    CATHY GALLIÈGUE Là où murmure le vent Presses de la Cité Cathy Galliègue a été préparatrice en pharmacie, éducatrice spécialisée, responsable de publications scientifiques, gestionnaire de pharmacovigilance et attachée de presse. Romancière elle a aussi publié chez Albin Michel et au Seuil. Solange « une vieille petite fille » de quatre-vingts ans n’aurait pas dû. Non elle n’aurait pas dû – toute seule, au beau milieu de la nuit et dans le noir - descendre aux toilettes du rez-de-chaussée. Et ce qui devait arriver arriva. « Elle avait basculé cul pardessus tête dans l’escalier et s’était retrouvée étalée sur le carrelage de l’entrée. » Là - ses deux jambes refusant « de remettre le corps debout » - elle avait attendu le lever du jour. Son gros chat « P’tite merde » sur le ventre - dans la solitude, le noir et la nuit - elle s’était alors déroulé le cinéma de sa vie. Depuis toute petite, depuis qu’avec Clovis - son frère - ils avaient rencontré un gamin de leur âge à la clairière de la combe. Le trou d’eau où ils avaient coutume de se baigner. Ce garçon c’était Gabin, le fils de la Lison, la patronne de « la Guinguette. » Une pension pas trop familiale où quelques dames inconnues du canton faisaient danser - debout ou couchés - des messieurs venus d’ailleurs. Et Solange était tombée folle amoureuse de Gabin et Gabin était tombé fol amoureux de Solange. Au petit matin - et au pied de l’escalier - Solange est toujours là, à se geler les miches et à se raconter ce qu’aurait pu, ce qu’aurait dû être sa vie. Une simple et belle vie de carte postale qui n’avait été qu’une existence saccagée avec un père à l’âme plus tordue que la moyenne des âmes les plus tordues, une mère aimante mais disparue dans l’effondrement d’une cheminée et un frère avec lequel elle s’était trouvée enchaînée toute sa vie à cause de la perversité de papa. Et Gabin dans tout ça ? Gabin qui pendant qu’elle se penche sur son passé – son gros chat sur le ventre - décide de monter à la combe. Oui à la combe de leur première fois. Un Gabin un peu perdu - ça arrive à cet âge – mais toujours aussi amoureux.

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"
    21 octobre 2023

    André LAURENT : "Des buts à ma vie"

    45 min
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    André Laurent
    " Des buts à ma vie "
     (Abatos)

    Né en 1938 à Firminy (Loire), André Laurent a créé et développé une entreprise de haute technologie dans le domaine de l'assemblage mécanique.
    En 1983, il fut appelé au chevet de l'Association Sportive de Saint-Étienne après la crise de la «caisse noire». Il passa dix ans à redresser le club.
    En 1995, un nouveau challenge s'offrit à lui pour un bail de dix ans à la tête de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Saint-Étienne/Montbrison.
    Durant toute sa vie, il n'a eu de cesse de se battre pour ce territoire qui l'a vu naître, ses entreprises et ses habitants.

    La chronique de Jacques Plaine

    ANDRÉ LAURENT Des buts à ma vie Abatos André Laurent, grand chef d’entreprise a été aussi, et pendant dix ans, président de l’ASSE puis président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de SaintÉtienne/Montbrison. Une vie de chef d’entreprise, dix ans de présidence à l’ASSE puis dix à la Chambre de Commerce et d’Industrie, voilà le parcours - ou plutôt les parcours - d’André Laurent. André Laurent, une figure stéphanoise que vous retrouvez en première de couverture de son livre, souriant et élégant (une élégance qui n’est pas que vestimentaire) comme vous le rencontrez partout où il se passe quelque chose dans la ville au cœur vert. Ici certes, mais aussi un peu partout dans le monde. Oui partout (ou presque) dans le monde parce que son entreprise de haute technologie est leader européen et qu’elle est allée croiser le fer - mais est-ce bien le métal à choisir pour le pape du forgeage à chaud ? - aussi bien de l’autre côté de la Méditerranée que de l’océan Atlantique. Et qu’aux portes de la retraite les voyages l’entraînent toujours aujourd’hui aux quatre coins du globe et plus souvent qu’à son tour en Australie à la rencontre des « Montagnes bleues » et… des iguanes. Un parcours professionnel exceptionnel puisque parti sans titres et sans le sou - de la vallée chère à Pétrus Faure, Michel Rondet et Fernand Montagnon - il a su créer et développer une entreprise dont la spécificité la rend incontournable partout où la technique a besoin de ses produits d’exception. Ensuite il a présidé à une des grandes pages de l’ASSE. Chacun sait que l’histoire des Verts est faite de multiples aventures que l’on empile les unes sur les autres pour construire la légende. La sienne commence en deuxième division pour se terminer au pied du podium de la première. Une magnifique histoire qui aurait pu avoir une autre fin si un scénario de carnaval n’était venu gâcher la fête. Enfin il prit en main la Chambre de Commerce et d’Industrie à l’heure où celle-ci avait besoin d’une poigne de fer (encore du fer mais qu’y faire !) pour remettre ses finances à l’endroit. En un temps aussi où la potion magique du design faisait rêver les cerveaux attachés à l’avenir de la ville aux sept collines. Un beau livre écrit aux heures étranges du confinement. Merci Covid.

     

     

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Lire à Saint-Étienne est une association de promotion du livre et de la lecture. Rencontres avec des auteurs, thés littéraires, concours de nouvelles et lectures tout au long de l'année.

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Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.