Résister à Donald TrumpL’élection et les premières semaines du mandat de Donald Trump aux Etats-Unis nous laissent tous un peu effarés tel le lapin pris en plein milieu de la route dans les phares d’une voiture. Je vais quand même me risquer à commenter les moments historiques que nous vivons car ils marquent la fin de la Pax Americana qui régissait le monde depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, bon an mal an et avec bien des imperfections mais en cherchant à s’appuyer sur le droit, le libre échange et la défense de la démocratie.
Les Etats-Unis sont en train de se transformer sous nos yeux en état voyou de la pire espèce, reniant toutes leurs valeurs et ne reconnaissant que les rapports de force. Une des meilleures preuves de cela, qui est passée un peu inaperçue au milieu du déferlement de mesures invraisemblables prises par l’administration Trump, est le décret signé le 10 février dernier suspendant le Foreign Corrupt Practices Act, ce qui revient à encourager les entreprises américaines à pratiquer la corruption à l’étranger.
Evidemment, cela n’est rien par rapport au sort que Trump réserve à l’Ukraine dans les soi-disant négociations menées avec Poutine : « Zelensky n’aurait jamais dû commencer la guerre » a déclaré le Président des Etats-Unis relayant de manière éhontée la propagande russe. Nous ne sommes d’ailleurs même pas certains que Trump ne soit pas un agent russe, si l’on en croit, entre autres, un article du Point datant de 2021 expliquant qu’il a été approché dès les années 1970 par le KGB comme quelqu’un pouvant servir les intérêts de l’Union soviétique. Quoi qu’il en soit, il y a une convergence idéologique évidente entre Trump et ses homologues russes et chinois, qui partagent aussi un même objectif : mettre le monde en coupe réglée, sans aucun souci du bien commun, au profit de la caste des milliardaires qui soutiennent leur pouvoir.
Je ne sais comment l’humanité se relèvera cette période tragique. Mais, paradoxalement, on peut trouver dans le discours du vice-président JD Vance à Munich le 14 février quelques lignes directrices, au moins pour l’Europe quand il l’invite à prendre en main sa propre défense et à retrouver ses valeurs fondamentales. Il est clair que nous devons inventer un nouveau modèle pour l’Europe et reconstruire notre union sur des bases saines, sans quoi nous serons condamnés à la soumission. Il y a urgence.