Nouveau Testament : questions d'histoire

Le jeûne, on l'a vu, est souvent une pratique pénitentielle. Les hommes se sont donc sentis très tôt coupables envers Dieu. Le récit de la faute d'Adam, que l'on trouve au chapitre 2 de la Genèse, en est la preuve. Mais en quoi sont-ils coupables ? Et qui est coupable : chaque personne ou l'ensemble de la société ? Quand peut-on parler, alors, de péché ? Cet épisode tente de mettre en lumière les différentes acceptions du mot "péché" dans l'Ancien Testament et leur évolution.

Le jeûne est une pratique très développée dans l'humanité, en particulier dans les diverses religions. Cette pratique existait déjà dans le judaïsme et a perduré chez les chrétiens. Mais nous allons voir à travers des textes de l'Ancien Testament, du Nouveau Testament et des Pères, qu'il a pris des formes et des significations diverses

Dès les origines, les chrétiens ont pratiqué une période de jeûne avant Pâques, pour marquer le temps de "l'absence de l'époux" dont avait parlé Jésus : le vendredi faisant mémoire de la mort du Christ et le samedi avant Pâques étaient généralement jeûnés. Mais d'autres jeûnes, plus longs, existaient aussi et avaient de tout autres raisons d'être. Quelles ont été les étapes de la formation du carême chrétien (plus précisément aujourd'hui catholique) tel qu'il s'est développé jusqu'à nos jours ?

Le 4ème siècle est, tant dans le domaine théologique que pour la pratique du culte, une période de développement théorique et de stabilisation. Nous allons voir comment les Pères de l'Eglise mettent en valeur dans leurs homélies les bienfaits du baptême en introduisant deux nouveautés : le baptême des petits enfants et l'affirmation du rôle de l'Esprit, présent quelle que soit la foi du ministre qui baptise.

Le baptême est une pratique incontournable chez les premiers chrétiens. Cette pratique est généralisée partout dans l'Empire, pourtant sa forme reste étonnamment variable selon les communautés et les régions. Le 3ème siècle marque, malgré des divergences et des querelles, un essai d'unification des rites.

Au cours de la génération qui suit celle de Paul, c'est à dire à l'époque des évangélistes et en particulier de Luc, auteur des Actes des Apôtres, le baptême est la porte d'entrée des chrétiens dans chaque communauté. Mais cette démarche, commune à tous, semble avoir connu des pratiques variées selon ces communautés. Il n'y a pas encore d'homogénéité dans le baptême des chrétiens du 1er siècle, tant dans la signification que dans les rites.

Paul parle peu du baptême dans ses lettres ; néanmoins, il semble dire que c'est déjà une institution ancrée dans les habitudes des premiers chrétiens. Quel est donc l'origine de ce baptême ? Et sa signification ? A l'époque de Paul, la question est complexe...

Le récit du baptême de Jésus a beaucoup inspiré les Pères de l'Eglise, tant en Orient qu'en Occident, car il était perçu comme le moment décisif pour le commencement de la vie publique du Christ. Cette émission s'intéresse à quelques interprétations particulièrement approfondies de Pères des 4ème et 5ème siècles.

Il s'agit encore dans cette émission d' "épiphanie". Si cette fête, la manifestation du Seigneur donc, est célébrée en Occident en faisant référence à l'épisode de l'Evangile rapportant la visite des mages à la crèche, en Orient, elle fait plus souvent mémoire du baptême de Jésus, moment central de l'Evangile où la voix venue du ciel affirme la filiation divine du Christ.

L'Épiphanie, c'est à dire la "manifestation" du Seigneur, est une fête célébrée depuis le 3ème siècle, mais dont la signification a évolué au fil du temps et selon les lieux. En Occident elle est aujourd'hui dédiée à l'épisode des rois mages, relaté par l'évangile de Matthieu. Cette émission ébauche l'histoire de cette fête, encore plus importante en Orient que chez nous.

La fête de Noël n'a été célébrée qu'à partir du 4ème siècle dans le monde chrétien. L'émission d'aujourd'hui s'intéresse à plusieurs sermons qu'elle a inspirés à de grands évêques comme Augustin, Grégoire de Nazianze et Grégoire de Nysse. Elle met en lumière particulièrement les différences de sensibilité qui caractérisent Noël en Orient et en Occident.

Luc commence son évangile par un parallèle étonnant entre la naissance de Jésus et celle de Jean Baptiste. Les Pères de l'Église, Augustin en particulier, ont poursuivi cette comparaison en se référant aussi aux autres évangiles. Jean Baptiste apparaîtra comme le personnage indispensable à la venue de Jésus et au déploiement de sa mission.

Les évangiles canoniques ne se sont pas tous intéressés à la naissance de Jésus : seuls Matthieu et Luc en parlent. En revanche, beaucoup d'évangiles apocryphes ont progressivement enrichi les histoires racontées à ce sujet. La foi populaire chrétienne a intégré l'ensemble de ces histoires dans l'imaginaire du Noël chrétien tel qu'il existe encore de nos jours.

A l'approche de l'Avent, "Nouveau Testament : questions d'histoire" commence à s'intéresser à ce qui s'est passé à Noël. Aujourd'hui, l'émission pose les questions les plus simples : que sait-on du lieu et de la date de la naissance de Jésus? Mais les sources sont difficiles à exploiter et les réponses à cette question sont complexes. Beaucoup de débats entre les historiens s'en suivent...

Le 3ème siècle est un temps de bouleversement dans l'Empire romain. Contrairement aux époques précédentes, l'Etat met en place une politique de déchristianisation pour renforcer l'attachement des citoyens aux divinités traditionnelles capables, selon lui, de protéger la patrie. La persécution est donc à cette époque très brutale, malgré des différences régionales sensibles.

La religion chrétienne s'est grandement construite sur "le sang des martyrs". Mais l'imagerie et les récits populaires qui décrivent les autorités romaines comme brutales et sanguinaires sont très caricaturaux : durant les deux premiers siècles (à la différence du 3ème), le pouvoir romain ne cherche pas à éradiquer le christianisme. Les persécutions du début de l'ère chrétienne sont sporadiques et ne sont pas la conséquence de l'application de lois romaines malveillantes.

La fête de la Toussaint n'a été instaurée que vers le 9ème siècle. En revanche, les chrétiens ont très tôt célébré leurs martyrs, considérés comme des héros en particulier à cause des persécutions auxquelles ils avaient à faire face. Mais qu'appelait-on persécutions ? Et qui était martyr ? Quel est le sens de chacun de ces termes et quelles sources nous informent sur les évènements qui se sont déroulés ?

Les premiers chrétiens ont très vite parlé de "résurrection des morts" et aussi, plus précisément, de "résurrection de la chair". Qu'entendaient-ils par là ? L'émission montrera, à travers des textes des Pères de l’Église, comment cette idée a évolué progressivement, dans le temps et selon les régions de l'Empire.

De quelle manière les Anciens, juifs et premiers chrétiens, pensaient-ils à la résurrection des morts ? Si l'Évangile en parle peu, Paul met particulièrement en lumière le lien entre résurrection du Christ et résurrection des morts.

Jésus était-il vraiment homme ? Oui, disent les chrétiens "orthodoxes" du début du christianisme. Mais alors, est-il aussi vraiment Dieu au même titre que le Père ? Cela semble impossible puisqu'ils ne reconnaissent qu'un seul Dieu. Quelles tensions ont alors vu le jour et comment les premiers chrétiens ont-ils essayé de les résoudre ?