20 septembre 2021
Baba Sissoko
Depuis ses débuts au sein de l’Ensemble instrumental national du Mali, Baba Sissoko, maître de tambour tamani et grand passeur de tradition mandingue, n’a cessé de faire fructifier son héritage griotique en enchaînant les collaborations — Habib Koité, l’Art Ensemble of Chicago, Roberto Fonseca, Mighty Mo Rodgers… Ce retour en solo, avant un album en duo avec son cousin Ballaké Sissoko (1) , en novembre, ne s’en révèle pas moins une excellente surprise. Après le psychédélisme fourre-tout de Fasiya, enregistré avec sa mère et sa fille, Djana, le musicien malien y retourne aux sources du blues : ce que l’on appelle au Mali l’amadran, dont la structure musicale répétitive a traversé l’Atlantique avec les esclaves pour refleurir dans le sud des Etats-Unis. Délaissant son tambour, il s’accompagne seulement de son luth n’goni, dont il joue sans virtuosité, préférant cultiver la sonorité rugueuse de l’instrument. Vocalement, il se contente également de chantonner ici et là sur des rengaines minimalistes et entêtantes. Ses lentes syncopes, sa voix bourdonnante de sérénité instillent un bonheur tranquille.
Droits image: © Baba Sissoko