Un marcheur lambda

En m’arrêtant à Abu Gosh - terre française et abbaye bénédictine - j’ai rencontré Lévy. Un gars qui marchait de Jafa jusqu’à Jérusalem. On a bien discuté. Notamment de la manière dont il avait accompagné ses deux fils pour leur choix dans l’armée.
« Je leur ai donné mon opinion et non pas un conseil… », voyant que quelques explications étaient nécessaires, il continua :
« … oui c’est ça Alexis. Et voilà pourquoi … »

Je continue de marcher en Terre Sainte. Lors de mon tour en Galilée, j’ai pu visiter les différents Carmel qui se trouvent à Haifa. Et je dois avouer que les discussions que j’ai pu avoir avec les religieux sur place ont eu une résonance pleine d’intérêts.

Avant de monter au nord pour la Galilée, je suis passé à Taybeh et à Ramallah. Ces endroit sont intéressants à plus d’un égard. Notamment pour son histoire chrétienne. Il y aurait beaucoup à dire… alors, voici déjà une petite introduction. Pour le reste, les plus curieux auront - j’en suis sûr - une curiosité qui fera le reste.

Mon pèlerinage commence à toucher à sa fin. Quelques semaines encore avant le retour au bercail. Venant en leur temps, la multitude des questions sur l’après, se manifestent déjà. J’avais déjà identifié plusieurs éléments qui viendront me trouver avec le retour à la sédentarité. Mais celui-là, je n’y avais pas pensé avant d’écrire ce podcast.

cette phrase que j’ai trouvée écrite sur le mur d’un bar peut vouloir dire beaucoup de chose. Il y a dans ces 21 lettres un écho à la visite du jour : le mémorial de la Shoah. Celui de Yad VaShem…

Les rencontres sont comme les pavés de Jérusalem. On y marchant, on retrouve souvent ceux déjà connus. C’est la surprise des déambulations. Je crois que Jérusalem prend soin de ceux qui y sont pour - grâce à ces rencontres - donner des pistes quant aux questionnements avec lesquels on y vient.

une suite qui ne semble pas simple… malgré l’envie que j’ai. Mais c’est Aussi cela, la réalité des hommes sur cette terre sainte. Cela bouge, et dans tous les sens comme les vagues d’une tempête qui s’affole depuis longtemps. L’abomination du 7 octobre est proche encore et le restera longtemps. Mais cela remonte à plus loin. Alors les endroits ne sont pas simples à traverser. Surtout pour nous qui sommes habitués à se dire : « une marche n’est qu’un chemin à suivre, alors allons y ! »

Non pas si simple, et mon projet de la traversée de la Cisjordanie encore moins… les espoirs que j’en avais semblent se compliquer de jour en jour. Et le conflit de Gaza semble s’être détourné de sa bande pour la Cisjordanie justement… alors bon, qui vivra verra ! Réponse en février !

je sens que la fin se rapproche. Le retour je veux dire. Et c’est le manque de cuisine française qui tient le pavé en ce moment. Plus que mes proches même. Vivement que je rentre pour recoller les morceaux : un verre de vin, du pain, du fromage … je crois que mon retour va tourner en un Tour de France de la table ! Mais il reste du temps encore. Alors il faut tenir ! Parce que c’est ce qui se joue : si je n’écoutais que moi, je rentrerai demain pour croquer dans toute cette nostalgie de bon vivant !

2e donc. 2e nuit près du tombeau du Christ. Dedans même. Tout seul. Pour des heures qui semblent toujours trop courtes malgré la comptabilité rigoureuse de leur 60 minutes chacune. La semaine dernière, je parlais plus du cadre. Là, c’est ce qui m’a travaillé. De l’intérieur je veux dire… enfin autant que je puisse le formuler en tout cas. Mais « le silence et la musicalité des bruits environnants » c’est peut-être ça qui m’a encore une fois happé. À travers cela, Dieu. Pour sûr !

C’était l’objectif du pèlerinage. Le corps de la marche pour le cœur de la chrétienté. Vous imaginez combien, le moment comptait. Alors je prends mon temps pour vous immerger avec moi. Ainsi cette première partie explique. La seconde quant à elle, quittera la surface des sens pour le cœur de ces heures que j’aurai voulu rallonger 10 fois !

J’avais pensé de ne pas être au rdv mais mon allure m’a porté à être à l’heure. C’est fou… merci Seigneur ! Maintenant que je suis en Terre Sainte, je compte sur l’incroyable de l’endroit pour articuler les bons rouages de mon être. Je sais que Dieu saura y faire avec moi… étant à l’origine de tout, il soufflera pour gonfler les bonnes voiles. Et commencer par la nuit de la Nativité ou le Christ à prit sa mangeoire pour nous rejoindre dans notre condition c’est le meilleur des débuts… « parle Seigneur, ton serviteur écoute » !

Sur les hauteurs du Mont Nebo, je réfléchis à la suite en regardant ce qui se place sous mon regard. Il y a là tout le reste qui m’attend. Je repense à ces 11 mois. Quel trajet ! Et pourtant, la suite garde ses promesses dans le creux de la vallée qui se dresse plus bas. La destination est quasiment à portée. Sans elle, le trajet n’aurait pas de consistance. Sans lui, pas de sens. Or un pèlerinage n’est pas une errance, ce n’est pas une question dé désœuvrement… c’est d’ailleurs tout le problème de la citation que certains ressassent par facilité. « Ce n’est pas la destination qui compte mais le voyage ! » … vraiment ? Et bien on va en parler justement.

Je pense que c’est l’une des plus belle opportunité de mon pèlerinage. Pour le moment en tout cas. Les conversations sont comme la route dont parle le professeur Keating dans le cercle des poètes disparus. Citant le poète Frost, il dit ceci : « Dans la forêt, le chemin se sépare en deux, et là, je choisis toujours le moins fréquenté, et chaque fois je constate la différence. ». Alors à Karaman, quand Fesli, jeune turc de 21 ans, qu’il gagnait sa vie en fabriquant des chapelets, je lui ai demandé si je pouvais visiter son atelier. Suivant le conseil du « capitaine des tables sur lesquels on monte », j’ai alors décidé de prendre la route que d’autres n’auraient peut-être pas emprunté. Prêt pour la visite ?

Bientôt la fin de la Turquie alors je commence à en dresser un petit quelque chose, un rapide constat. Mais pour autant rien n’est fini. Il reste encore quelques kilomètres avant Mersin et son ferry pour l’île de Chypre. Et même si la Turquie en occupe illégalement une partie, il y aura quand même le chapitre turc qui se clôturera en prenant la mer. Aujourd’hui, je vous raconte un épisode où la Providence du Bon Dieu a joué une belle main en ma faveur… il faut bien dire que je croyais dur comme fer au « flop ». Si fort que le « turn » et la « river » ont été largement en ma faveur. Me permettant ainsi de gagner la partie d’une très belle soirée au fin fond de la Turquie. Autant vous dire qu’aucun étranger ne passe par ici… ou trop rarement pour que ma venue ne soit pas une fête chaleureusement éclatante.

Je m’enfonce toujours plus en Turquie. Cela draine beaucoup de beaux moments. L’hospitalité des turcs n’est plus à démontrer. C’est fou, c’est doux… surtout avec le froid qui a saupoudré sa neige sur les montagnes qui m’entourent. Voici donc quelques unes des rencontres que j’ai pu faire. On m’a même pris pour un espion… c’est dire la variété de cette semaine.

Nouvelle semaine, nouveau topo. L’inconfort s’estompe, il laisse place au reste. Beaucoup de rencontres, toutes différentes mais qui sont liées par une bienveillance commune. Même si le temps est plus rude, que les journées sont bien remplies, il n’en reste pas moins que j’en prends pour mes yeux. On verra pour la suite mais en attendant, le beau visage de la route prend les traits des rencontres et des points d’intérêt historique. Paré ? … allons-y !

Peut-être que le titre semble pessimiste. Pourtant c’est tout l’inverse. Une prise de conscience ne peut pas verser là-dedans. J’ai compris quelque chose, je vous le partage donc aujourd’hui. Pour ne rien vous cacher : il s’agit de ce qu’est en partie un pèlerinage. Que la route a déjà beaucoup à offrir par son Créateur et que c’est une erreur de vouloir courir les endroits alors qu’un pèlerinage n’est pas un voyage touristique… non, c’est bien plus que ça !

Bon… la semaine n’a pas brillé de 1000 événements mais ce fut dense. Parfois comme des partis d’échec. Notamment avec les forces de l’ordre. À chaque fois, je sens comme une tension dont l’issue dépendra de ce que je leur dis, de ce que je montre aussi. Et puis la Turquie n’est pas simple je trouve, je m’y sens souvent désœuvrée. C’est étonnant, déstabilisant. Pas facile en somme… mais pourtant, je crois que l’inconfort forge. Et c’est bien. J’arrive peut-être aux abords de quelque chose. Et puis ma rencontre avec les loups gris aussi… bref, une semaine dense !

J'ai réalisé quelque chose hier. Rien d’incroyable mais quand même. Mon pèlerinage semble commencer à esquisser sa fin. Je ne suis pas aux portes de ce lendemain mais le reste des kilomètres devient de plus en plus léger comparé au reste déjà parcourus. Au-delà de ça, plus la distance me séparant de Jérusalem diminue, plus la partie dessine un horizon qui s’annonce complexe. J’ai encore du temps mais quand même… je crois qu’il me falloir plus que jamais faire preuve d’adaptation. Dans les débuts de mon pèlerinage, j’étais plus chêne. Me voilà maintenant, et de plus en plus, le roseau de la fable…

Istanbul est une ville aux 1000 couches. Les quelques jours que j’y ai passé ont révélé peu à peu cette accumulation fruit de l’histoire de l’ancienne Constantinople. Le temps du podcast est court pour vous conter toutes mes découvertes ainsi je vous parles aujourd’hui de deux mosquées : sainte Sophie et la mosquée bleue. Pour le reste, je vous laisse faire vos recherches…