Dans les mots de l'évêque le père Dominique Lebrun, archevêque de Rouen revient en cette semaine d'ouverture du temps de Carême, sur l'importance de nous remettre entièrement à Dieu, dans tout ce qui fait nos existences, matérielles et spirituelles.
Le Carême s’ouvre avec le mercredi des Cendres… D’où vient ce symbole des Cendres Père Dominique ?
C’est un geste qu’accomplissaient les Prophètes dans l’Ancien Testament pour marquer leur désir de conversion. Certains allaient jusqu'à se renverser un sac de cendres sur la tête, pour être un symbole vivant de conversion et mourir ainsi à eux-mêmes... Aussi, pendant le Carême est-il bon de mourir à nos propres volontés… Car le Carême est à prendre aussi dans un sens communautaire, pour qu’ensemble nous nous tournions vers la lumière, vers le Christ, vers la Vie ! En renonçant ainsi à tout ce qui doit mourir en nous.
Comment abordez-vous ce temps du Carême ?
Pour moi-même d'abord : cela fait quelques mois que je souhaite le soir davantage parler au Christ.. Confier ce qui a fait ma journée… Et puis dans la prédication, il y a cet appel que nous lancent les nouveaux Baptisés de Pâques. Ce Carême 2025 nous ouvre grand les portes de l’Espérance !
Jésus est allé au désert juste après son baptême. Là il a connu le combat spirituel, les tentations… Est-ce à dire que le Carême est le moment privilégié où nous pouvons être éprouvés nous aussi ?
On a je crois tous fait l’expérience de prendre des bonnes résolutions, et puis patatras… C‘est à ce moment- là qu’il ne faut rien changer à nos résolutions, garder son calme et s’en remettre à Dieu. Car s’il attend de nous des efforts, Dieu n’attend pas nos efforts pour nous aimer !
“la suprême tentation c’est d’oublier l’Amour de Dieu !”
Le Carême est une période d’austérité… Où nous sommes appelés à nous désencombrer… Le pape François nous exhortait à ne pas avoir des faces de Carême... Comment ne pas montrer un visage contristé lorsqu'on ressent, à l’intérieur de soi, une forme de désolation ? Et témoigner que c’est dans le creux du vide, de l’absence, que la Présence de Dieu peut le mieux nous combler ?
Je dirais deux choses. Ce que vous dites là me fait penser à la parole de Jésus qui parle de tendre l’autre joue lorsqu’on vous frappe... En fait, lorsqu’on lit le texte premier, il faudrait mieux traduire par "présentez un autre visage” ce qui est bien différent ! Il s’agit alors de nous présenter au Seigneur, de lui demander de combler nos manques ! Le Carême peut être ce temps de supplication… Et la 2e chose que je voudrais dire, c’est que cela ne s'explique pas dans un micro, ça se vit… Aussi j'invite les auditeurs qui ont vécu une telle expérience à en témoigner, s’ils le veulent bien…
Chaque semaine, l'un des évêques de Normandie se penche sur l'actualité de l'Eglise, de la France et du monde. Une interview réalisée par les journalistes de la rédaction normande et suivie d'une question posée par les auditeurs.
Chaque vendredi à 13h30 et 18h15
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