
LA CHRONIQUE DES ENFANTS DU MEKONG - Aujourd’hui, Guillaume Mariau nous parle d’un projet qui lui tient particulièrement à cœur en Birmanie.
Depuis le début de la guerre civile en Birmanie, des milliers d’enseignants et de fonctionnaires ont choisi de démissionner en signe de protestation contre la prise de pouvoir brutale et illégale de l’armée. C’est un acte de résistance incroyable. Ils ont renoncé à leur statut, à leur salaire, et certains ont même été emprisonnés ou tués.
Un certain nombre sombrent dans l’oisiveté ou, pire, sont enrôlés comme enfants soldats. Alors, d’anciens enseignants, parfois aidés de religieuses et de prêtres, ont pris une décision courageuse : ouvrir des écoles clandestines.
Ces écoles informelles ont vu le jour partout où l’école publique ne pouvait plus fonctionner : en pleine zone de guerre, dans des camps de réfugiés, dans les halls de paroisses, chez l’habitant… Partout où il était possible de rassembler des enfants et de leur permettre de poursuivre leur parcours scolaire. Cette résistance éducative me fait penser à celle que nous avons connue chez nous en 39-45. Aujourd’hui, grâce à ce projet exceptionnel, nous accompagnons plus de 23 000 enfants.
Ce projet est financé grâce à des fondations familiales, des philanthropes… Mais surtout grâce à une femme : Françoise. Françoise, c’était une dame au grand cœur, décédée il y a quelques années, qui a légué une grande partie de son patrimoine à Enfants du Mékong. C’est grâce à elle que nous pouvons aujourd’hui offrir un avenir à ces milliers d’enfants. Je ne l’ai pas connue personnellement, mais je pense très souvent à elle. Je me dis qu’elle doit être fière, là-haut, en voyant tout ce que son engagement a permis.
On peut léguer une assurance-vie, un appartement, une somme, quelle qu’elle soit. Peu importe. Ce qui compte, c’est ce geste de transmission. C’est continuer à semer, même après nous, pour que les plus démunis aient accès à l’éducation. C’est, en quelque sorte, prolonger notre mission au-delà de notre propre pèlerinage sur cette terre.
Association de loi 1901, reconnue de bienfaisance et habilitée à recevoir dons et legs, Enfants du Mékong n’a cessé d’évoluer depuis 1958 pour s’adapter aux demandes du terrain. Voulue comme un lien d’amitié avec les peuples d’Asie du Sud-Est, elle est restée fidèle à sa vocation première : aimer et secourir les enfants pauvres et souffrants en leur offrant un avenir grâce à l’instruction.
Retrouvez la chronique Loin des yeux, près du cœur tous les lundis à 6h44 dans la Matinale.
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