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Le film de la semaine: Mon gâteau préféré de Maryam Moqadam et Behtash Sanaeeha

Le film de la semaine: Mon gâteau préféré de Maryam Moqadam et Behtash Sanaeeha

Un article rédigé par Valérie de Marnhac - RCF, le 19 février 2025 - Modifié le 19 février 2025
La Chronique cinémaLe film de la semaine: Mon gâteau préféré de Maryam Moqadam et Behtash Sanaeeha

Valérie de Marnhac présente aujourd’hui le film Mon gâteau préféré, une comédie romantique et politique réalisée par Maryam Moqadam et Behtash Sanaeeha.

Mon Gâteau préféré © DrMon Gâteau préféré © Dr

Le film met en lumière le quotidien de Mahin, une veuve de 70 ans, soumise à des interdits et une surveillance constante.

Une idylle au cœur de Téhéran

À première vue, il s'agit d’une comédie romantique. D’ailleurs, Mon gâteau préféré a reçu le Grand Prix du Festival du film de Cabourg, dédié à ce genre. Mais le film se déroule à Téhéran et raconte l’histoire d’une femme vivant seule, une situation qui, dans la République des mollahs, n’est pas sans poser problème. Mahin a 70 ans. Veuve depuis de nombreuses années, elle voit ses enfants partir vivre à l’étranger. Ses journées s’étirent mollement entre des matinées au lit, quelques courses, du tricot et l’arrosage de ses plantes. Même les moments plus festifs partagés avec ses amies ne lui procurent plus de vraie joie. Pourtant, elle veut encore croire à l’amour et décide de bouleverser son quotidien : elle invite à dîner chez elle un homme rencontré au restaurant – une transgression majeure en Iran.

 

Leur brève idylle est filmée avec tendresse et légèreté. C’est drôle, chaleureux et lumineux. Après la douceur amère de la première partie, le film s’éclaire. Les deux acteurs ont une véritable étincelle dans le regard. Lili Farhadpour, qui incarne Mahin, insuffle à son personnage toute sa bienveillance et sa douceur. Le temps d’une soirée, ils retrouvent le goût de danser, de boire et de chanter. Ils n’ont plus rien à prouver et veulent simplement renouer avec le bonheur de vivre.

Un récit en toile de fond politique

Les réalisateurs le rappellent : en Iran, tout est politique, "même ce que vous mangez". Leur ambition était de montrer le quotidien de ces femmes, soumises aux interdits et à une surveillance permanente. Dans l’une des rares scènes tournées en extérieur, Mahin s’interpose entre la police des mœurs et une jeune fille contrôlée pour son voile. Le reste est plus subtil, parfois même teinté d’humour. 

Mais la réalité a rattrapé la fiction. Alors que le tournage venait de commencer, Mahsa Amini était tuée, déclenchant le mouvement Femme, Vie, Liberté. À sa manière, le film est une ode magnifique aux femmes, à la vie et à la liberté.

Un prix et un engagement courageux

Les deux réalisateurs n’ont pas pu assister au Festival de Berlin, où leur film a reçu plusieurs prix. Après leur précédent film Le Pardon, dénonçant la peine de mort, leurs passeports leur ont été confisqués. Les acteurs, eux aussi, prennent de vrais risques en acceptant de jouer : interrogatoires, emprisonnement, interdiction de quitter le pays. Il faut saluer leur courage.

Parmi les prix remportés à la Berlinale 2024 figure le Prix du Jury œcuménique, récompensant un film porteur d’espérance. Le jury a salué la "forte dose de résistance et de courage" des personnages, leur capacité à "créer un paradis dans leur jardin" et "la promesse de joie offerte à toute personne, même à un âge avancé de la vie".

Émission La chronique Cinéma © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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