LE FILM DE LA SEMAINE - Cette semaine Valérie de Marnhac revient sur MICKEY 17, le tout dernier film du réalisateur et scénariste sud-coréen Bong Joon-Ho. Avec une sortie mondiale aujourd’hui, après avoir été présenté en Première à la Berlinale. C’est un beau coup pour le festival allemand, puisqu’on attendait ce film depuis 3 ans ! Ce film de science fiction transporte les spectateurs dans un univers visuel dépaysant dont le personnage principal est joué par Robert Pattinson qui incarne un citoyen moyen, prêt à se faire tuer indéfiniment, jusqu’à ce qu’il tombe sur son propre double.
Mickey 17 est une belle fable dystopique sur un futur proche (on est en 2054) où des êtres humains, réplicables à l’infini, sont envoyés conquérir une nouvelle planète.
Bong Joon-Ho a ce talent là, il sait divertir ses spectateurs tout en délivrant quelques messages ! Avec un style et un ton uniques, il a l’art de mélanger les genres, entre film de science-fiction, satire politique et comédie grinçante. Il signe ici une critique sociale à l’humour noir, et un pamphlet féroce contre toute forme d’autocratie conquérante.
Lors de la conférence de presse, il s’est défendu de toute ressemblance avec des personnages ou des situations existantes, mais a déclaré que malheureusement l’histoire se répétait souvent. Certains signes ne trompent pas. L’acteur Mark Ruffalo incarne un politicien grotesque, aux faux airs de Trump, pour qui la vie humaine n’est qu’une variable d’ajustement. Dans Mickey 17, la technologie est devenue toute puissante depuis qu’elle sait répliquer les corps comme une vulgaire imprimante 3D !
C’est grâce aux expressions de visage et au jeu de Robert Pattinson que le film est crédible dans toute sa variété. Il passe tour à tour de personnage inquiétant à émouvant, de ridicule à fascinant. Il apporte beaucoup d’épaisseur au récit.
Mickey est un citoyen moyen, un peu benêt, prêt à se faire tuer indéfiniment, jusqu’à ce qu’il tombe sur son propre double Mickey 18 ! sa nouvelle réplique plus combattante et courageuse que lui. Ils sont les deux faces d’un même visage, à la Janus. Le film se teinte alors d’une réflexion plus existentielle sur l’identité et la dignité de chacun. Mais c’est avant tout un film d’aventure, adapté d’un roman d’Edward Ashton, qui nous transporte dans un univers visuel très dépaysant. La planète Nilfheim est un monde de glace hostile, où vivent des créatures monstrueuses, sortes de
vers géants à mille pattes. Qui nous rappelle un autre des films marquants de Bong Joon-Ho : le très beau "Snowpiercer", qui avait été adapté de la BD française de Benjamin Legrand et Jean-Marc Rochette.
Le mercredi c'est le jour où sortent les nouveaux films au cinéma. C'est aussi le jour pour écouter, à 8h45, La Chronique cinéma de Valérie de Marnhac !
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