"Les familles ne sont pas une niche fiscale !", dénonce Pascale Morinière
En partenariat avec Les Associations Familiales Catholiques (AFC)
En partenariat avec Les Associations Familiales Catholiques (AFC)
Valeurs refuge pour les français, la famille est la grande oubliée des politiques publiques. C'est le combat, de Pascale Morinière, présidente des AFC (Associations familiales catholiques). Elle publie "La famille au cœur" (Editions du Cerf), et elle est invitée de la matinale.
"Il y a une espèce de hiatus énorme sous nos yeux autour de la famille", explique Pascale Morinière, la présidente des AFC. Invitée de la matinale, elle souligne combien le terme de famille est connoté dans le débat public, alors que les Français y sont très attachés.
On observe depuis quelques années un véritable rejet de la notion de famille par les gouvernements. "Je pense que c'est lié à cette idée que chacun s'autonomise. C'est la grande idée actuelle", souligne la présidente des AFC. "Reconnaitre que la famille a de l'importance, c'est dire que je dépends, je viens d'une génération qui m'a précédée", rappelle-t-elle.
Depuis, le début de la Vème République, le ministère de la famille a changé de nom de nombreuses fois. En 2016, le ministère est rebaptisé "des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes". Ceci n'accordant donc plus une place particulière à la famille. Depuis 2024, Catherine Vautrin est ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles. Ministère conséquent, qui autrefois été divisé en 3. Ceci laisse transparaître du peu d'intérêt que le gouvernement porte à la famille.
En janvier dernier, ça faisait 31 mois que la natalité était inférieure au même mois de l'année précédente.
De plus, en 50 ans, les générations françaises ne se sont pas renouveler. Pour cela, il faut un taux de natalité supérieur ou égal à 2,1 enfants par femme. "Voilà désormais ½ siècle que nous sommes en-dessous de ce taux", rappelle la présidente des AFC. Avec François Hollande, il y a eu une rupture dans le financement des aides de l'Etat pour les familles. A ce moment-là, il y a donc eu un décrochage des naissances. "En janvier dernier, ça faisait 31 mois que la natalité était inférieure au même mois de l'année précédente", relate Pascale Morinière.
En réaction à ce désintérêt du gouvernement pour la famille, les associations familiales catholiques ont réalisé un sondage auprès de 300 français afin de leur demander s'ils étaient eux aussi, désintéressés par la famille.
Les Français souhaitent 2,27 enfants. L'année dernière, en 2024, ils n'en ont eu que 1,62.
Ils se sont aperçus : "les Français souhaitent 2,27 enfants, c'est très précis. Et l'année dernière, en 2024, ils n'en ont eu que 1,62" explique Pascale Morinière. On peut donc en conclure que les français veulent avoir des enfants, mais n'en ont pas autant qu'ils le voudraient. Les premières causes de renoncement à avoir des enfants sont d'abord des raisons financières et d'accompagnement, d'accueil des enfants. "En cinquième position dans le sondage apparait des raisons des écologiques", relate la présidente des AFC.
Cela témoigne d'une volonté prononcée des français et d'un intérêt pour la famille.
Cela témoigne d'une volonté prononcée des français et d'un intérêt pour la famille. Pour "réarmer démographiquement" la France, selon l'expression d'Emmanuel Macron, l'Etat doit donc prendre en compte cet intérêt et faire en sorte de trouver des solutions pour que les Français puissent répondre à leur désir de fonder une famille.
Selon une étude de l'INSEE, 66% des enfants vivent avec leur père et leur mère de naissance aujourd'hui. 25% vivent avec un seul parent et dans 82% des cas, c'est la mère. 9% vivent en famille recomposée. "Ces 9%, c'est les mêmes que dans les années 90, ça ne bouge pas", rappelle la présidente des AFC. "Ce qui bouge, c'est le nombre de familles monoparentales, donc c'est la dissolution du lien et l'incapacité à tenir ensemble", relate t-elle. Ces chiffres témoignent donc d'une transformation de la famille depuis quelques années.
Pour la présidente des Associations Familiales Catholiques, il faut faire une préparation à la conjugalité. C'est-à-dire, mettre en place "une préparation à la conjugalité qui inclurait la résolution non-violente des conflits. Parce que ce qui fonde la famille, c'est le couple, c'est la pierre angulaire", rappelle Pascale Morinière.
Parce que ce qui fonde la famille, c'est le couple, c'est la pierre angulaire.
Une autre proposition pour redonner du poids à la famille est de renforcer la CAF c'est-à-dire la caisse d'allocations familiales. En effet, la seule branche à être bénéficiaire de la politique familiale est la sécurité sociale. "Ce serait juste que ces bénéfices restent à la branche famille", affirme la présidente des AFC. "Pour consolider la famille et que les CAF puissent rembourser le conseil conjugal pour aider les couples en difficulté ", relate t-elle.
Chaque matin, Pierre-Hugues Dubois reçoit une personnalité au cœur de l’actualité nationale ou internationale. Décryptage singulier de notre monde et de ses enjeux, mais aussi découverte d’un parcours, d’un engagement. Au cœur de la grande session d’information du matin, une rencontre quotidienne pour prendre de la hauteur avec bienveillance et pour donner du sens à l’information.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
En partenariat avec Les Associations Familiales Catholiques (AFC)
En partenariat avec Les Associations Familiales Catholiques (AFC)
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !