Belgique
Les diacres du monde entier se retrouvent à Rome du 21 au 23 février pour le Jubilé de l'Espérance. Le diaconat permanent célèbre cette année le 60e anniversaire de sa restauration dans l'Église catholique. François Fayol, diacre permanent du diocèse de Créteil et coordinateur du Comité national du diaconat en France, décrypte les missions de ce ministère particulier.
Le diaconat était traditionnellement un ministère de service précédant l'ordination sacerdotale. Depuis le concile Vatican II, il a été rétabli dans sa forme antique pour les hommes mariés. Les diacres peuvent célébrer des baptêmes ou des mariages et sont envoyés en mission au service d’une réalité particulière selon leur charisme.
Alors que le nombre de prêtres ne cesse de diminuer, le rôle du diaconat devient de plus en plus essentiel. La constitution dogmatique du concile sur l’Église, Lumen Gentium, précise que les diacres sont ordonnés pour "servir le peuple de Dieu dans la diaconie de la liturgie, de la parole et de la charité, en communion avec l'évêque et son presbytérium." Selon François Fayol, ces trois diaconies sont aussi importantes les unes que les autres et destinent le diacre à porter une attention particulière aux périphéries et aux personnes en difficulté. "Je crois que le service de la charité est ce qui ordonne et détermine le ministère diaconal."
On est diacre de l’évêque.
Le diaconat en France a une particularité : la majorité des diacres sont appelés par leur diocèse pour répondre aux besoins de l’Église locale, explique François Fayol. Leur mission est déterminée par l’évêque, en concertation avec le délégué diocésain au diaconat. "On est diacre de l’évêque." Ce ministère s’exerce en famille, au travail et au sein d’engagements associatifs. "La mission que j’ai reçue au moment de mon ordination était une mission diocésaine de partage de la pensée sociale de l’Église au sein du diocèse. Cela faisait sens avec mon parcours, car j’avais été responsable syndical au niveau national pendant plus de dix ans", témoigne François Fayol.
L’exercice du diaconat comporte parfois le risque de "vicarisation". Face au manque de prêtres, les diacres peuvent être sursollicités, parfois au détriment de leur vie familiale. Ce risque est particulièrement présent au moment de la retraite professionnelle, lorsque l’Église leur demande de s’investir davantage.
notre premier lieu d'exercice du ministère, c'est notre famille, notre travail, nos engagements associatifs, notre paroisse et notre Église.
François Fayol rappelle que "notre premier lieu d'exercice du ministère, c'est notre famille, notre travail, nos engagements associatifs, notre paroisse et notre Église." La grande majorité des diacres étant mariés, le cheminement vers le diaconat doit se vivre en couple. Si une épouse ne souhaite pas que son mari devienne diacre, il ne le fera pas, explique le coordinateur du Comité national du diaconat en France. "Lors de l'ordination, l'une des questions essentielles posées par l'évêque à l'épouse est : acceptez-vous ce que l’ordination de votre mari apportera de nouveau à votre couple ?" Pour François Fayol, le sacrement du diaconat doit renforcer celui du mariage, qui reste la priorité.
En France, les évêques ont décidé en 1966 de rétablir le diaconat permanent pour les hommes mariés. Les six premiers diacres permanents ont été ordonnés au printemps 1970. Aujourd’hui, la France compte environ 3 300 diacres. Ces dix dernières années, entre 80 et 90 diacres ont été ordonnés chaque année en moyenne.
on n’est pas diacre pour la paroisse, on est diacre pour le monde.
Le diaconat "à la française" se distingue d’autres modèles, notamment celui des États-Unis, car dès les années 1970, les évêques français ont choisi d’ordonner des hommes mariés ayant une vie de famille et un travail. Leur objectif était de faire de l’Église une Église missionnaire dans le monde, explique François Fayol. "Je crois qu'il y a quelque chose de très sain là-dedans : on n’est pas diacre pour la paroisse, on est diacre pour le monde." Le Jubilé des diacres sera l’occasion d’une rencontre entre diacres du monde entier. Les diacres français y participeront en nombre, avec une délégation de 600 personnes, dont 320 diacres et 280 épouses. "Pour nous, c’est un peu le point d’orgue de tout ce que nous avons construit avec les diocèses ces dernières années", conclut François Fayol.
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