
Proclero, un fonds créé en 2012 à l’initiative de la Communauté Saint-Martin, a pour objectif de développer la responsabilité morale des investisseurs, de financer la formation des prêtres et de promouvoir la doctrine sociale de l’Église dans le monde de la finance et de l’économie. Olivier de Guerre, président de Phitrust, est un pionnier de l’investissement solidaire et de l’engagement actionnarial. Il souligne l’importance de développer un investissement responsable et durable.
Olivier de Guerre, président de la commission Économie, Finance et Éthique des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC), a donné une conférence mardi 11 mars au Cercle Interallié à Paris sur le thème : "Investir en cohérence avec la doctrine sociale de l’Église : comment le faire par l’engagement actionnarial et dans l’investissement social et solidaire ?"
Peut-on investir en cohérence avec les valeurs prônées par l’Église ? La doctrine sociale de l’Église (DSE) regroupe un ensemble de textes fondamentaux destinés à guider les croyants dans leur vie. Elle comprend notamment l’encyclique du pape François, Laudato si', ainsi que l’ouvrage Mensura Bonam, qui présente des mesures basées sur la foi pour les investisseurs catholiques. Ces textes abordent plusieurs principes clés, notamment la dignité de la personne humaine, le bien commun, la destination universelle des biens, la subsidiarité, la participation et la liberté. "La question est de savoir où je place l’homme, le plus pauvre, dans une stratégie d’investissement. Quelle est mon intentionnalité ? Quelle est l’utilité de mon argent ?", interroge Olivier de Guerre.
Ce qui compte, c’est l’intentionnalité de l’entreprise, du dirigeant, du corps salarié, des actionnaires et de toutes les parties prenantes.
L’utilité d’un investissement se construit en dialogue avec l’entreprise, explique le président de Phitrust : "Nous sommes aujourd’hui investis dans les 40 entreprises du CAC 40, où nous pratiquons depuis 20 ans l’engagement actionnarial afin qu’elles adoptent de meilleures pratiques environnementales et sociales, toujours avec cette idée sous-jacente : placer l’humain au centre." Pour lui, une grande majorité des entreprises prennent désormais conscience de l’importance d’intégrer cette dimension humaine dans leurs objectifs. "Ce qui compte, c’est l’intentionnalité de l’entreprise, du dirigeant, du corps salarié, des actionnaires et de toutes les parties prenantes."
Une entreprise qui investit dans l’humain et le durable ne se développe pas en trois ou cinq ans, mais plutôt sur dix à quinze ans, avance le président de Phitrust : "Il y a un vrai sujet d’accompagnement de ces entreprises." Grâce à cet accompagnement, elles parviennent à élaborer des business plans et des modèles économiques qui assurent leur rentabilité et leur pérennité. "Les taux de défaut que nous enregistrons sur nos entreprises sont très faibles : moins de 7 % sur 20 ans."
La doctrine sociale de l’Église va au-delà des critères définis par l’ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Elle prend en compte l’intentionnalité de l’investisseur ou du dirigeant vis-à-vis de la place de l’homme et des plus pauvres, explique Olivier de Guerre : "Je pense qu’il y a un vrai chemin à parcourir, car il est complexe et difficile d’identifier ces critères."
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