
Dans son adresse aux Français, mercredi 5 mars, Emmanuel Macron fait le constat d’une "nouvelle ère", face au rapprochement entre les Etats-Unis et la Russie. Le président préconise un effort budgétaire difficile pour renforcer la défense européenne, sans augmenter les impôts.
Il faudra "des réformes, du choix, du courage", avertit Emmanuel Macron dans son adresse aux Français, mercredi 5 mars. Le président de la République s'est prêté au jeu d'une allocution télévisée à propos de la situation en Ukraine, d'une quinzaine de minutes et au ton solennel.
Nous entrons dans une "nouvelle ère", selon lui, face au rapprochement entre les Etats-Unis et la Russie, potentiellement aux dépens de l'Europe et de l'Ukraine.
"Rester spectateur serait une folie", a lancé le chef de l'Etat. Emmanuel Macron a tenté de mettre des mots sur la bascule géopolitique. Selon lui, "L'avenir de l'Europe n'a pas à être tranché à Washington ou à Moscou".
Le président veut "croire que les États-Unis resteront à nos côtés" mais prévient qu’il faut se tenir “prêts si tel n'était pas le cas". Il décrit une "menace russe" qui "nous touche" avec une "agressivité" qui "ne semble pas connaître de frontières".
Pour renforcer les armées, le président préconise un effort budgétaire difficile eu égard aux finances publiques très dégradées. Mais "sans que les impôts ne soient augmentés", a-t-il promis.
Emmanuel Macron a annoncé une réunion la semaine prochaine à Paris. Elle réunira les "chefs d'état-major des pays qui souhaitent prendre leurs responsabilités" pour garantir une future paix en Ukraine. Ce qui passera "peut-être, par le déploiement de forces européennes".
S'il a confirmé vouloir "ouvrir le débat stratégique sur la dissuasion", Emmanuel Macron a assuré que la décision d'engager l'arme nucléaire "restera toujours entre les mains du président de la République".
Juste après son allocution, Emmanuel Macron a reçu à dîner le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, soutien de Donald Trump et Vladimir Poutine, et l'une des voix les plus dissonantes dans l'UE.
Au-delà du dossier ukrainien, Emmanuel Macron a dit qu'il espérait encore "dissuader" Donald Trump de mettre à exécution sa menace de "tarifs douaniers sur les marchandises européennes", une "décision incompréhensible tant pour l'économie américaine que pour la nôtre".
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