Ce mardi, c’est la journée des Hauts-de-France au salon de l’agriculture.
A l’occasion du 61ème SIA, la région fait le point sur son soutien au monde agricole. La vice-présidente en charge de l’agriculture évoque les réalités du secteur.
Marie-Sophie LesneLe Salon International de l'Agriculture offre jusqu'au 2 mars, une vitrine du monde agricole. A l'occasion de la tenue à Paris cette semaine de la plus grande ferme de France, Marie-Sophie Lesne est revenue sur les enjeux et les problématiques du secteur agricole dans les Hauts-de-France.
La vice-présidente de la région en charge de l'agriculture reconnaît que les agriculteurs évoluent dans un contexte incertain.
Un climat délétère touche les producteurs locaux et accroît leur mal-être
Entre les mauvaises conditions météorologiques, les maladies et les contraintes administratives, la saison 2024 a été une année compliquée. De nombreux secteurs ont enregistré une baisse de leur revenus. C’est le cas de la betterave qui subit une diminution de 20 % du prix de vente mais aussi du domaine céréalier qui connaît une chute de ses rendements de 25 %. Ces dernières années, avec la montée des préoccupations environnementales, les agriculteurs ont aussi vu l’augmentation des discours anti-élevage.
Des aides et un accompagnement
Face à ces difficultés, la région a mis en place des aides. Pour soutenir les agriculteurs victimes des inondations dévastatrices qui ont touché le Nord-Pas-de-Calais, elle annonce avoir mobilisé 200 000 euros. La fièvre catarrhale ovine a également été une grande préoccupation des éleveurs qui ont enregistré
une perte de plus de 10 % de leur cheptel. Pour répondre à cette crise, elle espère mobiliser des fonds européens dédiés à l’investissement régional qui n’ont pas été utilisés. « On attend l’accord de Bruxelles pour pouvoir débloquer plusieurs millions d’euros et permettre aux élevages de rebondir », annonce la vice-présidente de la région. Des conditions difficiles qui découragent de plus en plus d’exploitants. « On
a une inquiétude particulière pour l’élevage parce que l’on a perdu 30 % de nos éleveurs entre 2010 et 2020 ».
Notre agriculture régionale est un élément fort de la souveraineté Française et il faut qu’elle veille à affirmer son potentiel productif
Si la région annonce s’investir pour ses agriculteurs, elle dénonce le poids des normes et la concurrence, parfois déloyale, venue de l’étranger. « Nous allons être des héros morts si cela continue », affirme Marie-Sophie Lesne. « Il faut que l’Europe comprenne que ces contraintes administratives ne sont plus possibles », ajoute-t-elle.
La vice-présidente de la région entend bien profiter du salon international de l’agriculture pour obtenir des réponses gouvernementales et européennes sur les préoccupations agricoles dans les Hauts-de-France.
On attend des réponses stratégiques et on espère que l’Europe a entendu ces messages
S’il est une occasion de faire entendre les inquiétudes des agriculteurs, il représente aussi une vitrine pour exposer la richesse de l’agriculture régionale. Et de conclure : "On est un territoire avec une agriculture forte, belle et plurielle et il faut la mettre en valeur"
