Commentaire liturgique - TransfigurationEn plein été ce 6 août, la liturgie quitte le cycle du temps ordinaire pour nous proposer l’épisode de la Transfiguration.
Avant de monter sur le Thabor avec Jésus et trois de ses disciples, nous allons être invités avec le Prophète Daniel et l’Apôtre Pierre à faire mémoire d’une expérience spirituelle qui a transfiguré notre vie à chacun.
La vocation de baptisé est liée au mystère de la Transfiguration. Notre vie, transformée et transfigurée par le baptême, doit refléter la vie de Dieu parmi les hommes. Le baptême est une plongée dans les eaux de la mort pour nous en refaire remonter vers la lumière et la pleine participation à la vie du Christ. En voyant notre visage de baptisé, sommes-nous préfiguration de la transfiguration du Christ? Ecoutons le prophète Daniel
Lors du discours inaugurant son pontificat, le Pape Jean-Paul II a prononcé cette parole : « N’ayez pas peur ». L’expérience de Dieu nous donne-t-elle également audace et élan pour aller vers les autres et oser témoigner ?
L’expérience spirituelle de l’Apôtre Pierre l’a fait passer de la peur lors du reniement au cours de la passion, à l’audace pour proclamer le Ressuscité. Rappelons-nous sa rencontre au bord du lac : « Pierre, m’aimes-tu ? » - « Mais oui, Seigneur, Tu sais tout, Tu sais bien que je T’aime. » (Jn 21, 15-17).
« Et Jésus les emmène à l’écart sur une haute montagne », lieu de la Rencontre.
Rappelons-nous : Sur une haute montagne, Moïse avait eu la Révélation du Dieu de l’Alliance et avait reçu les tables de la Loi ; cette loi qui devait éduquer progressivement le peuple de l’Alliance à vivre dans l’amour de Dieu et des frères. Sur la même montagne, Élie avait eu la Révélation du Dieu de tendresse dans la brise légère. Moïse et Élie, les deux colonnes de l’Ancien Testament ...
Cet Évangile de la Transfiguration ne nous décrit-il pas ce qui se passe chaque dimanche à l’eucharistie : après six jours de travail, Jésus nous convoque vers un lieu « élevé ». Ce rendez-vous hebdomadaire avec lui est un événement qu’il ne faut surtout pas manquer.
Ecoutons l’évangile de Mathieu
S’il y a eu la montée sur le Mont Thabor, il y aura plus tard la montée au Mont des Oliviers. Notre vie comme celle du Christ est faite aussi de montées : certains jours c’est vers la lumière et d’autres jours vers le combat et le doute.
Au Mont Thabor de notre vie, nous entrevoyons la splendeur de Dieu, nous aurons toute l’éternité pour la contempler. Au Mont des Oliviers, nous sommes renvoyés vers ce monde où la gloire divine n’est pas toujours éclatante.
Le pape François nous parle souvent des « périphéries » : il ne faut pas opposer le versant lumineux de certains jours au versant obscur d’autres jours. Sur notre route, il y a des témoins de la Lumière, mais aussi tous ceux et celles qui souffrent à cause de la maladie, des injustices, de la pauvreté matérielle et spirituelle. C’est dans ce monde tel qu’il est que nous sommes envoyés pour témoigner de l’espérance qui nous anime.
Invité : Père Patrick Bonte, des Pères Croisiers, Vicaire épiscopal en charge du Vicariat pour la Vie consacrée, les Mouvements ecclésiaux et les Sanctuaires.