Evangile du 15 août Luc BOUGEDimanche 15 août 2021 : Luc 1, 39-56
L'ange avait dit à Marie : L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre (Luc 1, 35). Marie avait répondu à l'ange : Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole (Luc 1, 38). Nous pouvons aujourd'hui contempler ce qui se produit quand une personne accueille l'Esprit Saint et qu'elle se laisse conduire par la puissance du Seigneur.
La première marque de cette action de l'Esprit Saint, c'est la décision. Marie se lève. Le mot qui est employé est le même que lorsque Jésus entre dans la synagogue le jour du sabbat et qu'il se lève pour faire la lecture (Luc 4, 16). Ou quand le paralytique guéri se lève de son brancard pour le suivre Jésus (Luc 5, 28). Quand l'Esprit-Saint agit, ce qui était raide est réchauffé, ce qui était faussé devient droit. Marie se lève parce qu'elle est poussée par une intuition irrésistible qui vient comme d'au-delà d'elle-même. Elle a choisi de servir le Seigneur et elle sent que c'est exactement ce que qu'Il lui demande, ici et maintenant.
La deuxième marque de cette action de l'Esprit Saint, c'est la hâte. Le terme qui est employé ne désigne pas seulement la rapidité. Il exprime aussi la soif intense, l'absolue priorité. C'est le même mot qui est employé lorsque les bergers se hâtent vers la crèche pour y voir ce qui est arrivé (Luc 2, 16), ou quand Jésus dit à Zachée : Zachée, descends vite, et aussi quand Zachée, en réponse, se hâte de descendre (Luc 19, 5). Quand l'Esprit-Saint agit, ce qui était aride est baigné, ce qui était blessé est guéri. Marie, celle qui a choisi de servir le Seigneur, n'a rien de plus important que de répondre à son appel.
La troisième marque de cette action de l'Esprit Saint, c'est la surabondance. Marie entre dans la maison de Zacharie et elle salue Élisabeth. Le mot qui est employé pour cette salutation est un tout à fait commun. C'est celui qui est employé pour les scribes qui portent des vêtements d'apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques (Luc 20, 46). Mais quand Élisabeth entend ces mots, elle est saisie tout entière, jusqu'au plus profond de ses entrailles, au point que son bébé lui-même bondit de joie dans son ventre ! Quand l'Esprit-Saint agit, Il vient remplir jusqu'à l'intime le coeur de ses fidèles.
Le mot qui est employé pour décrire la joie du bébé d'Élisabeth dans son ventre est celui qui employé pour dans le livre des Actes des apôtres pour décrire la première communauté chrétienne : ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur (Actes 2, 46). Ce n'est pas seulement un petit moment de bien-être, c'est une véritable onction d'allégresse qui ruisselle sur ce petit bébé et qui déborde, non seulement sur sa mère, mais aussi sur Marie. La lettre aux Hébreux l'affirme : Dieu, ton Dieu, t'a consacré d'une onction de joie (He 1, 9).
À Pâques et à Pentecôte, on chante une hymne qui commence par ces mots :
Viens, Esprit Créateur,
visite l'âme de tes fidèles,
emplis de la grâce d'En-Haut
les cœurs que tu as créés.
Marie s'est levée, elle s'est mise en chemin la première pour vivre de cette grâce. Comme pour Élisabeth ce jour-là, c'est sur chacun de nous que cette grâce ruisselle aujourd'hui. Ouvrons généreusement nos coeurs ! Comme le dit le psaume : Grâce et bonheur m'accompagnent tous les jours de ma vie ; j'habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours (Ps 22-23, 6).