L'abbaye Saint-Martin de Mondaye

Pour clore cet ensemble de témoignages, le père abbé, frère François-Marie, vous adresse
quelques mots sur l'"intérêt" de se donner une règle qui pourrait conduire votre vie. Car l'Evangile ne suffit-il pas?

Frère Jean se présente comme nouvellement arrivé à l’abbaye et justement il va nous
parler de l’expérience essentielle durant ces deux années. « Soyez assidus à prier aux heures
et aux temps établis.» Cette temporalité partagée avec ses frères a bouleversé l’ancienne
représentation qu’il avait de la prière. Les psaumes et les cantiques de louange invitent à vivre
dans les cœurs ce qui est formulé par les lèvres. Aussi vient-il nous parler de la meilleure
façon dont nous pourrions prier…

Frère Maximilien, prieur de la communauté de Mondaye, a choisi de présenter la finalité de la Règle à partir de ces quelques mots : « Que le Seigneur vous accorde la grâce d'observer tous ces préceptes avec amour, comme des amants de la beauté spirituelle,
répandant par votre vie la bonne odeur du Christ. » Il y lit une invitation ardente à s’ouvrir à la Grâce. La poésie de ce message spirituel le rend accessible à tous.

Le but de la Règle n’est pas tant de régler dans le détail toute la vie courante, que de manifester la finalité de la vie commune. C’est ce que développe frère Samuel, à partir du cas des vêtements « tirés d’un vestiaire commun et partagés entre tous ». Avec une bienveillance teintée d’humour, il développe les implications du chapitre V de la Règle et de son décalage apparent avec le monde aujourd’hui.

Frère Eric va nous parler de la mise en commun des biens, telle qu’on la trouve dans le texte de la Règle en I,3. « Que l'on n'entende pas parler parmi vous de biens personnels, mais qu'au contraire tout vous soit commun. » Sa propre expérience le conduit à élargir l’idée du
détachement là où on ne l’attendait pas et à proposer à chacun d’entre nous de le vivre.

Selon Frère Hugues, à lire la Règle de saint Augustin, on a parfois l’impression que le monastère est une infirmerie tant sont nombreuses les évocations des frères malades et du soin à leur porter. Cet aspect de la vie commune - le soin des malades - est une manière d’incarner
le but de la vie commune chrétienne : faire un, tendus vers Dieu. Une telle compréhension du soin, concrètement vécue dans les communautés religieuses, peut inspirer à tous les chrétiens leur relation aux malades.

Frère François-Marie, père abbé de la communauté de Mondaye, nous dit qu’on n’en
aura jamais fini de lire cette Règle, simple et pratique, et de la laisser éclairer le chemin
devant nous. Nous l’entendons parler d’expérience sur cet apprentissage de la vie entre Frères.
De plus, explique-t-il, elle peut concerner beaucoup d’entre nous, dans la vie paroissiale, la
vie conjugale ou la famille.