Jean-Baptiste Mignon, grand industriel, est né à Limoges le 25 juillet 1824 était très probablement le fils naturel de Louis Mignon et d’une domestique, Marie Jorby. Louis Mignon fut d’un grand soutien pour le jeune Jean-Baptiste qu’il adopta d’ailleurs en 1850 en lui donnant son nom.
Élève de talent, il fut admis en 1840 à l’école des Arts et Métiers d’Angers. À sa sortie, il entra à la compagnie des chemins de fer du Nord puis se lança dans la création d’entreprises liées aux constructions métalliques. C’est ainsi qu’il acheta en 1852 l’entreprise Kaulek, atelier de serrurerie industrielle situé rue de Ménilmontant à Paris qu’il développa avec talent. Quelques années plus tard, il s’associe à Henri Rouart, brillant polytechnicien, et leur entreprise « Mignon et Rouart » prit alors une grande dimension.
Cette entreprise déposa entre 1860 et 1880 une centaine de brevets les plus divers. En 1865 les associés délocalisèrent leur usine à Montluçon (Allier) qui employait plus de 600 ouvriers en 1870.
Après avoir vendu ses parts à son associé, il acheta en 1872 la fonderie d’art du Val-d’Osne en Haute-Marne spécialisée dans la fabrication de mobilier urbain en fonte moulée dont les fameuses fontaines Wallace. Il dirigea jusqu’en 1893 cette société devenue grâce à lui la plus importante fonderie d’art de France par la quantité et la qualité de sa production reconnue par sa participation à de nombreuses expositions universelles à Paris et à l’étranger. Cette fonderie restera dans sa descendance jusqu’en 1931 et disparut en 1986.
Jean-Baptiste Mignon mourut à Paris le 21 janvier 1894 laissant une fille unique, Marie-Louis Mignon (1858-1931), mariée en 1878 à Edouard Desmonts, notaire à Paris.
Jean-Baptiste Mignon n’oublia pas son Limousin. En 1858, il acquit le domaine du Sirieix (en Saint-Laurent-les-Eglises, Hte-Vienne) avec 208 ha de terres et un petit château appelé Valmatte qu’il fit reconstruire en brique et pierre de style néo-Louis XIII qu’il ne cessa d’augmenter et d’embellir jusqu’à sa mort, entouré d’un parc de 18 ha qu’il constella de statues décoratives venant du Val-d’Osne. Il y construisit une étonnante ferme modèle, immense cour entourée de bâtiments de 100m sur 100m, le tout couvert d’une énorme toiture sur charpente métallique. Il avait aussi acheté de nombreux tableaux pour décorer son château. Valmatte fut vendu par les descendants de Madame Desmonts en 1962. Après une longue période d’abandon et de pillage, il fut acheté en 1994 par la famille Duchambon qui a entrepris sa restauration et l’a ouvert au public.