"La liberté de culte est une liberté fondamentale", rappelle dans un communiqué la Conférence des évêques de France (CEF). "Dans la loi de 1905, le rôle de l’Etat est de permettre l’exercice du culte. La seule exception serait que le culte mette en danger l’ordre public" , précise Vincent Neymon, porte-parole de la CEF dans une vidéo de KTO. Alors que certaines activités sont maintenues dans ce nouveau confinement, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France a estimé qu’il était « hors de proportion » d’interdire le culte. Il déposera en conséquence un référé liberté au Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative en France, estimant que le décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de la Covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, porte atteinte à la liberté de culte.
Pour le porte-parole de la CEF, "la célébration communautaire, la rencontre fraternelle sont essentielles à notre religion. Nous ne pouvons pas envisager une religion digitalisé" . "Ces célébrations sont vitales parce qu’elles sont une rencontre avec le Seigneur et avec leurs frères", précise le communiqué. Et "que ce soit pour des raisons d’âge ou de précarité, certains fidèles trouvent dans l’église un temps de ressourcement essentiel" , ajoute Vincent Neymon.
"Ce n’est pas inconscient, nous tenons bien évidemment compte de la situation. Les fidèles catholiques restent totalement mobilisés contre l’épidémie et respectent l’ensemble des consignes sanitaires qui pèsent sur le pays depuis le début" , précise encore le communiqué. "Pour les croyants, la dimension spirituelle est aussi vitale que la dimension économique" conclut Vincent Neymon. Pour rappel, en mai dernier, le Conseil d’Etat avait déjà été saisi par plusieurs associations et requérants individuels demandant la levée de l’interdiction de tout rassemblement dans les lieux de culte. Elles avaient finalement obtenu gain de cause puisque le Conseil d’Etat avait ordonné au gouvernement de permettre à nouveau les réunions de personnes dans les lieux de culte.
"La religion catholique n'est pas une religion digitale. La rencontre communautaire est absolument essentielle à la vie de foi. La messe en est le sommet évidemment, mais aussi les sacrements, l'adoration eucharistique : c'est vital pour les croyants." soulignait Mgr Eric de Moulins-Beaufort sur KTO.
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