Nul doute qu’Ennio Morricone a prié avant son dernier souffle. Son avocat, Giorgio Assumma, a d’ailleurs déclaré que le compositeur de 91 ans était décédé ce lundi dans un hôpital romain "avec le confort de la foi". Reconnu internationalement pour ses bandes originales mythiques : " Le Bon, la Brute et le Truand", " Il était une fois dans l’Ouest" ou encore "Pour une poignée de dollars", la légende d’Hollywood a, dans une moindre mesure, composé de la musique sacrée, rappelant au passage son attachement à la foi. Né le 10 novembre 1928 à Rome dans une famille chrétienne, Ennio apprend d’abord la trompette aux côtés de son père. Après un diplôme de trompettiste, il obtient ceux de composition, d’instrumentation et de direction d’orchestre dans les années 1950. A cette époque, il arrange à l’occasion de l’Année Sainte de 1950, une longue liste de chansons de dévotion populaire pour la radio.
S’il compose la musique de plus de 500 films et programmes télévisés, et écoule plus de 70 millions de disques dans le monde, tous genres confondus, il n’a jamais abandonné la musique religieuse. Ainsi, il a successivement produit Vidi Aquam (soprano et petit orchestre, 1993), deux pièces sacrées (chœur mixte à 4 voix et orchestre, 1995), Ave Regina Coelorum (choeur mixte à 4 voix et instruments, 1995). Il est également à l’origine de la musique du film The Mission, sur la mission d’un frère jésuite en Amérique du Sud, qui lui vaudra une nomination pour l’Oscar de la meilleure musique de film en 1987. En 2006, Morricone a écrit la partition du film Karol, l’homme qui devint Pape, décrivant les débuts de Jean-Paul II. Il réitère l’expérience de s’intéresser à la papauté en 2015 et compose une messe marquant le 200e anniversaire de la restauration de la Compagnie de Jésus en 2015, en la dédiant au pape François, premier pape jésuite. En 2019, le pape François a rendu un dernier hommage au compositeur en lui remettant une médaille d’or pontificale pour son "travail artistique extraordinaire dans le domaine de la musique" Si le pape ne s’est pour l’heure pas encore exprimé sur la disparition de l’artiste oscarisé, le président du Conseil pontifical pour la culture, Gianfranco Ravasi, s’est prononcé pour lui, déclarant qu' »Ennio Moricone est parvenu à "exprimer en même temps l’ineffable et l’invisible, qui sont l’âme de la religion" .
Morricone n’a jamais caché sa foi. En 2009 dans une interview accordée au média romain Zenit.org, il a fait savoir qu’il était "homme de foi" mais a déclaré que son catholicisme n’a pas inspiré la plupart de ses compositions. Et d’affirmer cependant que Dieu l’aidait à "écrire une bonne composition. (…) Mais c’est une autre histoire"
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