Voyage dans le diocèse de Kaolack au Sénégal, Carême, affaire Notre-Dame de Bétharram... L'archevêque de Clermont se livre sur ces différents sujets à notre micro à l'occasion du mercredi des Cendres.
Au début du mois de février, l’archevêque du diocèse de Clermont, accompagné d’une délégation, s’est rendu à Kaolack, un diocèse situé à deux heures de Dakar. L’objectif était d’approfondir les liens au-delà de l’envoi de prêtres Fidei Donum dans le diocèse clermontois. "Cela a été un moment très fort et très riche de part et d’autre", résume Monseigneur Kalist. Il insiste, à notre micro, sur la nécessité d’un véritable échange et met en garde contre une “attitude de consommateur” vis-à-vis du diocèse africain.
Il faut aller plus loin et mieux se connaître ! Il nous est difficile d’envoyer des prêtres, faute de moyens humains, mais nous pouvons coopérer autrement : par une aide au développement, la création d’établissements scolaires ou encore l’envoi de coopérants...
De plus, le prélat précise qu’il est prêt à accueillir des personnes en formation ici, en Auvergne, et souhaite vivement une visite en terre clermontoise.
L'entretien en intégralité de Monseigneur François Kalist en écoute ci-dessous
Alors que le Carême débute pour les catholiques, Monseigneur Kalist a souhaité rappelé la Joie et la montée vers Pâques. Pour autant, il est parfois difficile de rester positif dans un contexte de guerre (Ukraine, Proche-Orient) et de polémiques politiques. A cela, il répond que justement l'espérance se justifie d'autant plus : "L'Espérance elle s'inscrit justement dans un monde dangereux, plein de menaces, de drames... Elle se distingue d'un simple espoir rationnel, l'Espérance est en attente de l'impossible. C'est espérer quoi qu'il en soit, il y a une dimension surnaturelle. Il y a autour de nous des raisons de se réjouir [...] Il y a de belles choses dans notre monde, alors soyons en les témoins !"
François Kalist n'a pas éludé la question des violences physiques et sexuelles dans l'Église. Alors que Notre-Dame de Bétharram fait la une des journaux, il concède que chacun doit faire son examen de conscience et qu’il est nécessaire de "changer de culture". Il ajoute qu’un travail est bien en cours, notamment dans le diocèse : "Dans le domaine des aumôneries, où des adultes sont au contact des plus jeunes, dans le monde de la catéchèse, une sensibilisation a été mise en place ces dernières années avec des formations, dont certaines sont désormais obligatoires. Je pense notamment aux animateurs des mouvements de scoutisme."
Lors de la prochaine assemblée plénière de la Conférence des évêques de France à Lourdes (du 31 mars au 4 avril), nous allons travailler pendant deux jours sur ces questions, en collaboration avec différents partenaires de la société civile, de la justice et des associations.
Lors de cette assemblée, les évêques éliront le prochain président de la CEF. Monseigneur Kalist nous indique qu’il prendra publiquement la parole sur ce sujet des abus dans l'Eglise à son retour de Lourdes afin de "montrer que nous prenons toujours ce sujet au sérieux".
Questions à une personnalité auvergnate qui fait bouger la vie locale.
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