Les violences conjugales : l'engagement des Eglises
La semaine de prière pour l’unité des chrétiens se tient fin janvier. Parmi les propositions du Conseil des Eglises chrétiennes de l’agglomération de Grenoble, une rencontre samedi 11 janvier à Grenoble, sur le thème : « Les violences conjugales, que font nos Églises ? » Cette initiative inclut un enseignement, des témoignages, des discussions et des prières. Elle sera animée notamment par Valérie Duval-Poujol, théologienne baptiste et bibliste. L’objectif est de sensibiliser les participants à l’implication des Églises chrétiennes face à ce problème sociétal.
Violences conjugalesDéfinition et formes des violences conjugales
Les intervenantes soulignent la diversité des violences conjugales :
- Physiques : coups, blessures.
- Morales : propos humiliants et rabaissants.
- Financières : contrôle abusif des finances du conjoint.
- Sexuelles : absence de consentement, même dans le mariage.
- Spirituelles : manipulation religieuse pour soumettre ou contraindre.
Les enfants, bien que parfois indirectement exposés, sont systématiquement considérés comme co-victimes de ces violences intrafamiliales.
Le rôle des Églises dans la lutte contre les violences conjugales
Prise de position et engagements
Les Églises chrétiennes ont un rôle spécifique à jouer contre les violences conjugales. Dans le milieu évangélique baptiste, une tragédie en 2010 (le décès d’une femme victime de violences) a marqué un tournant. Cela a conduit à la mise en place d’initiatives telles qu’une charte sur les violences conjugales et des groupes de travail dédiés à cette problématique.
Cette charte est disponible ici : https://actus.feebf.com/charte-violences-conjugales/3049
Enjeux théologiques et pastoraux
Les textes bibliques, parfois mal interprétés, peuvent être utilisés pour justifier des comportements abusifs. Par exemple, des passages comme « L’amour supporte tout » ou « Épouses, soyez soumises à vos maris » sont parfois détournés. À l’inverse, une interprétation éclairée peut devenir un levier de libération. La foi chrétienne, loin de justifier la violence, appelle à protéger les victimes et à dénoncer les abus.
Obstacles culturels et religieux
Dans l’Église catholique
Le mariage, élevé au rang de sacrement, peut induire une pression sur les couples, leur interdisant implicitement de se séparer même en cas de violence. Cependant, depuis 1983, le droit canonique reconnaît la séparation légitime lorsque l’un des conjoints met en danger l’autre ou les enfants. L’accompagnement pastoral joue un rôle crucial pour lever la culpabilité des victimes et encourager leur protection.
Dans les Églises protestantes et évangéliques
Le mariage est perçu comme une alliance, mais certaines interprétations restrictives des Écritures peuvent entraver une réflexion ouverte sur la séparation en cas de violences. Des prédications incomplètes peuvent enfermer les victimes dans des situations insoutenables. Un effort d’éducation et de clarification est nécessaire pour intégrer pleinement les réalités contemporaines dans le discours religieux.
Vers une transformation culturelle et spirituelle
Les intervenantes appellent à une prise de conscience collective et à une évolution des pratiques ecclésiales. Cette transformation passe par :
- L’écoute active des victimes.
- La dénonciation claire des violences conjugales comme contraires aux enseignements bibliques.
- La réinterprétation des textes à la lumière de l’amour et du respect mutuel.
- La formation des pasteurs et prêtres pour offrir un accompagnement adéquat.
La réunion à Grenoble le 11 janvier vise précisément à promouvoir cette réflexion, en rassemblant chrétiens de diverses confessions autour d’une cause commune : mettre fin aux violences conjugales et intrafamiliales.
* Retrouver la charte contre les violences conjugales sur le site de la fédération baptiste : https://actus.feebf.com/charte-violences-conjugales/3049
Cet article est une synthèse des propos des invitées présentes à l’émission Vitamine C diffusée sur RCF Isère les 9, 11 et 12 janvier. Il a écrit avec l’aide de logiciels d’intelligence artificielle sans aucun apport de données extérieures à cet entretien.
Etaient invitées :
Marjolaine Roux, pasteure de l’Eglise évangélique baptiste d’Echirolles Grenoble,
Marie-Hélène Tijardovic, déléguée épiscopale à l’œcuménisme pour le diocèse de Grenoble-Vienne et chargée de la pastorale familiale,
Astrid Le Menestrel, fondatrice et directrice de l’étoile du Berger, un projet d’accueil et de ressourcement pour les personnes victimes de violences conjugales.


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