Le pape a tenu une conférence de presse collégiale dans l’avion au retour de son 40e voyage apostolique au Soudan du Sud et en République Démocratique du Congo (RDC). Il était accompagné de Mgr Justin Welby archevêque de Canterbury et le très révérend Dr Iain Greenshields, modérateur de l’Assemblée Générale de l’Église d’Écosse.
« La question de la violence est un thème quotidien. Nous venons de le voir au Soudan du Sud. Il est douloureux de voir comment la violence est provoquée. » expliquait le Saint-Père, ciblant la vente d’armes responsable de tout cela. De son côté, l’archevêque de Canterbury Justin Welby a dit achever cette visite avec « un profond sentiment d’encouragement« . « Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est d’un changement sérieux de la part des dirigeants. » « Il doit y avoir un effort de lutte contre la corruption et la contrebande pour contrer l’énorme accumulation d’armes. Il faudra continuer à travailler ensemble, avec le Vatican et avec la troïka » (Etats-Unis, Royaume-Uni et Norvège), a-t-il ajouté, « dans deux ans, il y aura des élections, nous avons besoin de progrès sérieux d’ici la fin de 2023. »
Avant ce voyage, le pape avait, dans une interview à l’Associated Press, dénoncé la criminalisation de l’homosexualité dans de nombreux pays, parmi lesquels figurent le Soudan du Sud et la RDC. Interrogé sur ceux qui étaient rejetés par leurs familles, le pape rappelle que « les personnes de tendance homosexuelle sont des enfants de Dieu (…) Il est vrai que certains se trouvent dans cet état à cause de différentes situations non désirées, mais condamner une telle personne est un péché ; criminaliser les personnes ayant des tendances homosexuelles est une injustice. »
Tout au long de leur visite de 48 heures, le pape François, Mgr Welby et le très révérend Dr Greenshields ont multiplié les appels à la paix dans ce pays à majorité chrétienne de 12 millions d’habitants, en proie de 2013 à 2018 à une guerre civile entre les partisans des deux dirigeants ennemis Salva Kiir et Riek Machar qui a fait 380.000 morts et des millions de déplacés internes.
L’ONU et la communauté internationale accusent régulièrement les dirigeants sud-soudanais de maintenir un statu quo, d’attiser les violences, de réprimer les libertés politiques et de détourner les fonds publics. Les armées personnelles de Salva Kiir et Riek Machar sont également accusées de crimes de guerre. En 2019, François avait reçu les deux frères ennemis au Vatican et s’était agenouillé pour leur embrasser les pieds en les suppliant de faire la paix, un geste fort qui n’avait pourtant pas été suivi d’avancée concrète.
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