Si cette tradition peut nous faire penser à Jean Paul II, le Pape mordu de montagne et de ski, on retrouve beaucoup de traditions, d'histoires et de clubs qui montrent les liens importants entre sport et christianisme. Il va de soi que vous ne verrez jamais le Pape monter sur un ring de boxe, mais une rencontre entre un club de foot et l'équipe du Vatican, pourquoi pas. Il ne faut pas s'attendre à une victoire écrasante face à Manchester City mais la cité état du Vatican a au moins le mérite d'avoir sa propre équipe de foot. Car pour elle, ce qui compte quand on parle de sport, ce sont avant tout les valeurs de cohésion et de camaraderie, c'est donc bien souvent dans les sports d'équipe que le Vatican fait le plus d'efforts.
Historiquement en France, le football avait pour objectif de lutter contre l'influence anticléricale dans les villes ouvrières, en favorisant un sentiment d'unité autour d'une équipe dirigée par un curé. C'est une véritable réussite car, après le début du XXème siècle, de nombreux clubs vont bon train. Certains vous sont familiers comme l'AJ Auxerre ou le FC Rennes, tenant des places respectables en tête de ligue 2 ou en ligue 1. L'AJA créée par l'abbé Deschamps et le FC Rennes par des lycéens catholiques n'avaient pourtant pas pour but de se hisser au niveau qu'ils ont aujourd'hui. Et s'ils ne sont pas des clubs de renommée mondiale, d'autres clubs plus importants ont eux aussi des traditions catholiques. Par exemple, le mythique club phocéen, l'éternel antagoniste du Paris Saint Germain, arbore parmi les symboles de son club la basilique Notre Dame de la Garde, la "Bonne Mère" marseillaise.
L'Eglise Française n'est pas la seule touchée par le ballon rond, au-delà des frontières de l'hexagone, au cœur même du Vatican, les papes sont depuis longtemps des adeptes de football. A commencer par le Pape François, qui est un fervent défenseur de son club de jeunesse l'Athletico San Lorenzo de Almagro. Sans doute loin d'être le dernier, notre Pape est pourtant l'un des premiers à soutenir avec autant d'enthousiasme ce sport. Et comme Jean Paul II dit "l'athlète de Dieu", le Pape François reflète bien l'investissement de l'Eglise dans le sport.
D'autre part, pour les amateurs du ballon ovale, il faut savoir que le rugby fourmille d'anecdotes sur l'Eglise. Dès ses début en France il allait déjà main dans la main avec la religion puisque c'est un prêtre, l'abbé Pistre, qui le popularise. Fan incontesté de rugby, c'est grâce au père Henri Pistre que le rugby est démocratisé au début du XXème siècle. On raconte même qu'il portait son maillot sous la soutane le jour de son ordination. Grâce à cette propulsion à grande échelle, il n'est pas étonnant que le rugby et l'Eglise se soient influencés. Dans le vocabulaire par exemple, on retrouve des expressions telles que le mythique "plaquage cathédrale". Les deux étant spectaculaires, il est cependant bien moins agréable de subir un plaquage cathédrale que d'en admirer une du XIIème siècle. Mais au-delà du vocabulaire, c'est dans les coutumes que la religion catholique a influencé le rugby. On parle bien du rugby des clochers quand on pense à la traditionnelle journée du dimanche en province durant laquelle on jouait les match à quinze heure pour pouvoir aller à la messe le matin. Bref, l'Eglise qui faisait autrefois partie intégrante du paysage local, jouait un rôle majeur dans le sport, rôle qu'elle joue encore aujourd'hui. En multipliant les actions favorables au sport, le Saint Siège montre que le sport est une activité saine et parfois sainte. En partageant des valeurs de fraternité, de loyauté, de persévérance ou de sacrifice, le sport et l'Eglise sont sur la même longueur d'onde. Pour montrer cette main tendue de l'Eglise vers le monde du sport, une équipe sportive "l'Athletica Vaticana" a été créée pour représenter le Pape aux évènements sportifs à travers le monde. Et même si elle n'est pas au niveau excellent des sportifs les plus doués, elle dit au monde l'essentiel par cette expression d'un archevêque de Pennsylvanie attribuée à Pierre de Coubertin: " l'important c'est de participer !".
>> Réécouter la chronique d'Isabelle de Chatellus pour Holy Games :
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