« Celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile...» (Mc 8, 34 – 9, 1)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
    appelant la foule avec ses disciples, Jésus leur dit :
« Si quelqu’un veut marcher à ma suite,
qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix
et qu’il me suive.
    Car celui qui veut sauver sa vie
la perdra ;
mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile
la sauvera.
    Quel avantage, en effet, un homme a-t-il
à gagner le monde entier
si c’est au prix de sa vie ?
    Que pourrait-il donner en échange de sa vie ?
    Celui qui a honte de moi et de mes paroles
dans cette génération adultère et pécheresse,
le Fils de l’homme aussi aura honte de lui,
quand il viendra dans la gloire de son Père
avec les saints anges. »
    Et il leur disait :
« Amen, je vous le dis :
parmi ceux qui sont ici,
certains ne connaîtront pas la mort
avant d’avoir vu le règne de Dieu
venu avec puissance. »

Source : AELF

Méditation   Pasteur Magali Girard

Hier, nous avons parlé de réputation. Nous comprenons aujourd’hui qu’il ne faut pas, au

nom de notre renommée dans le monde, risquer de « perdre notre âme ».

Notre âme, c’est ce qui, en nous, est en lien avec Dieu, ce souffle de vie qui nous relie au

Créateur.

Renoncer à soi-même peut être compris comme une invitation à quitter tout ce que nous

pensons nous définir pour devenir comme une page blanche. Il ne faut pas, dans cette

page blanche se mettre à écrire seulement ce qui nous est dicté par notre entourage,

notre société. Laissons au moins de la place pour les petits dessins dans la marge !

Jésus propose donc clairement, en le suivant, de réconcilier notre être social et notre être

spirituel. Il faut pour cela, c'est vrai, un véritable changement de lunettes pour porter sur le

monde qui nous entoure et sur nous même un nouveau regard.

- Renoncer à soi-même, donc à son quant à soi. Ne plus rester enfermé dans une

conception du monde dualiste, partagé entre ce qui est moi et ce qui n'est pas moi.

- Renoncer à soi-même et ouvrir son âme à la dimension du monde, de la vie. « Je suis

vie qui veut vivre, entouré de vie qui veut vivre » disait Albert Schweitzer (La civilisation et

l’éthique). Cette prise de conscience est permise par une nouvelle manière de penser sa

place dans le monde, dans la Création de Dieu.

Voilà le renoncement que vous propose l'Evangile :un décentrement. Il s'agit de

reconnaître, à travers tous les éléments de la Création, la force de vie présente en eux,

qui les traverse comme elle nous traverse. En tant qu'humain, nous qui voulons suivre le

Christ, ce qui nous est proposé c'est de mêler notre vie à la toile de vie, autrement dit de la

plonger dans l’œuvre de Dieu, ce « règne venu avec puissance » !

C'est ainsi que nous sauverons notre vie du repli sur elle-même, nous lui donnerons du

sens, UN sens, celui de la reconnaissance et de la louange au Créateur.