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Adolf Kolping

Un article rédigé par Jean Luc Moens - 1RCF Belgique, le 26 février 2024 - Modifié le 28 février 2024

Il y a une piĂšce de théùtre et un film dont l’intrigue tourne autour du prĂ©nom : de nos jours, peut-on appeler un enfant Adolphe ? Dans la piĂšce, l’idĂ©e d’appeler le futur bĂ©bĂ© Adolphe est un canular mais l’histoire tourne vite au cauchemar. Cela m’a fait penser Ă  une question similaire : peut-on devenir saint quand on s’appelle Adolphe ? Poser la question, c’est y rĂ©pondre. Oui, c’est possible. On peut s’appeler Adolphe, ĂȘtre allemand et ĂȘtre saint ! C’est le cas du bienheureux Adolf Kolping, fĂȘtĂ© aujourd’hui 4 dĂ©cembre, dont je vais vous raconter l’histoire.

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Un dĂ©but prĂ©caire : 

 

Adolph Kolping est nĂ© le 8 dĂ©cembre 1813 Ă  Kerpen prĂšs de Cologne dans une famille pauvre de 5 enfants. Son pĂšre est berger et dĂ©sire permettre Ă  ses enfants d’aller Ă  l’école au maximum. Mais Ă  13 ans, le petit Adolf doit aller travailler pour soutenir sa famille. Il choisit le mĂ©tier de cordonnier et est mis en apprentissage. Il dĂ©couvre le milieu ouvrier et est choquĂ© par les conditions dans lesquelles cette population est obligĂ©e de vivre. Il se pose des questions sur son mĂ©tier car il ressent l’appel au sacerdoce. GrĂące Ă  l’aide d’une bienfaitrice, il peut retourner Ă  l’école en 1837. Il a 24 ans et est de santĂ© fragile. Il passe son baccalaurĂ©at au lycĂ©e ‘Marzellengymnasium’ de Cologne et peut entrer au sĂ©minaire. À 31 ans, il est ordonnĂ© prĂȘtre le 13 avril 1845 dans l’église des FrĂšres Mineurs Ă  Cologne et nommĂ© vicaire Ă  Wuppertal-Elberfeld. Dans le village d’Elberfeld, le pĂšre Kolping dĂ©couvre une Ɠuvre toute nouvelle, fondĂ©e par un enseignant du lieu, un certain Johann Gregor Breuer. Il s’agit d’une association de compagnons, une communautĂ© rĂ©sidentielle des travailleurs. Le pĂšre Kolping en devient le directeur spirituel qu’on appelle le praeses. C’est ainsi qu’il se rend compte que cette association paraĂźt ĂȘtre une bonne rĂ©ponse aux problĂšmes sociaux qui se manifestent Ă  l’époque avec l’industrialisation et la transformation radicale du monde du travail qu’elle entraĂźne. Il succĂšde Ă  Johann Breuer Ă  la prĂ©sidence de l’« Association catholique des compagnons Â» en 1847. À partir de ce moment, il consacre toute son Ă©nergie Ă  aider la jeunesse ouvriĂšre Ă  travers les associations de compagnons.

En 1849, le pĂšre Kolping est nommĂ© vicaire de la cathĂ©drale de Cologne. Il en profite pour crĂ©er l’« Association des compagnons de Cologne Â». Il travaille Ă  la crĂ©ation d’une fĂ©dĂ©ration avec les autres associations de compagnons qui existent, et ils en crĂ©ent de nouvelles pour aider les jeunes artisans et apprentis.

Le pĂšre de la presse : 

 

En 1854, le pĂšre Kolping fonde un journal hebdomadaire, le Rheinische VolksblĂ€tter (« Journal du peuple rhĂ©nan »), qui devient rapidement l'un des organes de presse les plus populaires de l'Ă©poque. Pour cela, le pĂšre Kolping se fait journaliste et Ă©crit de nombreux articles. Il dĂ©fend le pouvoir temporel du pape, il fustige les erreurs du libĂ©ralisme mais aussi des idĂ©es marxistes de rĂ©volution. Il pousse les catholiques Ă  s’engager dans le monde :

Il dĂ©pend de notre christianisme actif, a-t-il Ă©crit, que le monde revienne Ă  l’ordre chrĂ©tien. Nous ne devons pas limiter ce christianisme actif aux murs des Ă©glises, aux chambres des malades ou Ă  nos sphĂšres familiales, mais nous devons . . . l’introduire dans la vie

Il est considéré comme un des fondateurs du catholicisme social et politique en Allemagne.

FidĂšle Ă  lui mĂȘme : 

 

MalgrĂ© sa santĂ© dĂ©ficiente, le pĂšre Kolping accepte, en 1858, la charge de prĂ©sident gĂ©nĂ©ral des quelque 180 associations caritatives de RhĂ©nanie. C’est un travail harassant qui pĂšse sur sa santĂ©. En 1862, il va Ă  Rome rencontrer le pape Pie IX. Le pape l’encourage dans son travail social et lui offre une chasuble prĂ©cieuse. La mĂȘme annĂ©e, le pĂšre Kolping est nommĂ© recteur de l’église des Minorites de Cologne. Les « Minoriten Â» sont le nom qu’on donne en Allemagne aux frĂšres minimes, fondĂ©s par saint François de Paule.

MalgrĂ© ses problĂšmes de santĂ©, le pĂšre Kolping se rend Ă  TrĂšves en septembre 1865 pour inaugurer une nouvelle rĂ©sidence de compagnons. LĂ , il est pris d’une insuffisance respiratoire et est obligĂ© de s’aliter dans la rĂ©sidence. Il y meurt le 8 dĂ©cembre 1865, le jour de son 52Ăšme anniversaire. Il est inhumĂ© Ă  Cologne dans l’église des Minorites.

L’Ɠuvre d’Adolphe Kolping est immense. À sa mort, il y avait 400 associations de compagnons dans le monde. En 1891, le pape LĂ©on XIII publie sa fameuse encyclique Rerum novarum dans laquelle il confirme des intuitions du catholicisme social du pĂšre Kolping comme le syndicalisme chrĂ©tien.

Aujourd’hui, la fondation Kolping – la Kolpingwerk – rassemble quelque 500.000 membres rĂ©partis en 6.000 associations locales, appelĂ©es familles Kolping.

Adoplh Kolping a Ă©tĂ© bĂ©atifiĂ© par le Jean-Paul II le 27 octobre 1991, l’annĂ©e du 100Ăšme anniversaire de la publication de Rerum novarum, une coĂŻncidence voulue comme l’a soulignĂ© le pape dans son homĂ©lie.

Voici comment Jean-Paul II conclut son homĂ©lie en remerciant le Seigneur :

Remercions le Seigneur ressuscitĂ© qui, Ă  un moment opportun de l'histoire, a appelĂ© son serviteur Adolph Kolping Ă  ĂȘtre un serviteur fidĂšle et prudent de “l'Ă©vangile social” : de l'Ă©vangile des droits des travailleurs, de l'Ă©vangile de la dignitĂ© du travail humain 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
A l'école des Saints
©RCF
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