Pierre Durieux |Des maisons, des livres et puis quoi ?

Paris, reflet de l'histoire de France 

Ce qui frappe d’abord, c’est l’empreinte qu’ont laissé nos Chefs d’Etat ! Que reste-t-il de tel quinquennat ou de tel septennat, que reste t- il de cet empereur et de ce roi ? De cet épiscopat et de ce pontificat ? Parfois, pas grand-chose, du moins dans nos mémoires… Héraclite le disait déjà « tout fuit » « tout coule » rejoignant l’ecclésiaste : « tout est vanité » Tout s'en va, et que restera-t-il dans nos souvenirs trop éphémères ? Quels sont nos murs porteurs qui ne « passent » pas ? La Tour Montparnasse initiée par le général de Gaulle, le Centre Pompidou de… Pompidou, le Musée d’Orsay de Giscard, le Grand Louvre et la Bibliothèque de Mitterrand, le Musée du Quai Branly de Chirac et Notre-Dame de Paris, qui doit beaucoup, reconnaissons-le, à Emmanuel Macron ! Dans cette vie qui file, dans cette ville qui défile, dans cette actualité qui s’en vient et qui s'en va, que restera-t-il ? Le poids des pierres, d’une maison, d’une cathédrale !

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Des maisons et des livres

A la fin des fins, quand il faudra poser comme dit Péguy « le masque et le couteau », que restera-t-il ? Ce qui reste à la fin, c’est un livre ! Une idée, une pensée, un cri, un billet d’humeur, une chronique, un amour, mais un amour rédigé dans un écrit ! Car les paroles s’envolent, mais les écrits restent !

Dans une bibliothèque, un livre dédicacé, un livre empoussiéré, un livre dont les pages ne sont pas encore découpées. Le voilà, l’objet qui demeure, que les enfants oublient, que les petits enfants méprisent, mais qu’un arrière-petit-enfant découvrira, pour son bonheur, dans un vide grenier, une brocante ou dans sa propre maison !

Il ne restera rien : les pyramides, effondrées, les cathédrales brulées, les livres abandonnés… Lorsque vous demandez à une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer ce qui lui reste, c’est une berceuse chantée par une maman, au pied d’un couffin, une comptine pour enfants susurrée par un papa attendri, ce sont quelques vers de poésie que votre mémoire saura toujours… quand elle aura tout oublié.

Merci à tous les poèmes, qui, seuls, survivront à l’obsolescence de nos souvenirs ! Merci à tous les amis poètes, artistes éphémères, qui nous envoient les mots, ces mots ponctuels qui entourent le Verbe éternel ! Dans votre journée, s’il vous reste un peu de place ce soir, prenez le temps d’un peu de poésie, car c’est elle seule qui vous restera !