Marseille
LA TRIBUNE DE PASCALE MORINIERE - La Fondapol, la Fondation pour l’innovation politique, a publié récemment une étude sur les couts économiques et sociaux de la fin de vie. Les contributeurs, un juriste et un médecin, ont étudié les conséquences que pourrait avoir une légalisation du suicide assisté ou de l’euthanasie en France.
La Fondapol, la Fondation pour l’innovation politique, est un think tank libéral dirigé par Dominique Reynié. Il produit régulièrement des études sur des sujets de société. Cette étude, "Les non-dits économiques et sociaux du débat sur la fin de vie", a déjà eu un certain écho dans la presse. Les contributeurs, un juriste et un médecin, ont étudié les conséquences que pourrait avoir une légalisation du suicide assisté ou de l’euthanasie en France. Ils ont regardé la situation de l’état américain de l’Oregon et du Canada. Le premier permet le suicide assisté et le second autorise l’euthanasie. Les auteurs relèvent que les personnes seules et les personnes défavorisées sont surreprésentées parmi les malades ayant recours au suicide assisté et à l’euthanasie.
En France, l’offre générale de soins ne répond déjà pas aux besoins alors que la population est vieillissante et que les « boomers » vont peu à peu arriver à l’âge de la plus grande dépendance. Le coût moyen de la santé est 4 fois plus important pour les plus de 85 ans que pour les moins de 60 ans.
Un certain nombre de complémentaires santé ont d’ailleurs pris position en faveur de l’euthanasie en France. Le Canada, lui, affiche ouvertement les gains générés par la légalisation de l’aide à mourir. Cette façon de mourir y a été fortement banalisée au point de concerner désormais des personnes SDF ou isolées. Ce qui devait être au Canada un ultime recours serait désormais une solution face aux ratés du système de santé. Si une telle légalisation était appliquée à la France, elle génèrerait 1,4 milliard d’euros d’économies.
La part croissante des facteurs économiques et sociaux dans la mise en œuvre de cette législation en Amérique du Nord ainsi que les prises de position des complémentaires santé en France devraient nous inciter à regarder avec attention cette question économique. La dégradation de nos finances publiques, notre apparente incapacité à redresser notre système de santé et le vieillissement de la population pourraient voir l’allègement de la charge des plus fragiles comme une solution.
Cet aspect économique est inacceptable. Il devrait être inclus dans les débats sur la fin de vie.
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