L'éducation sexuelle à l'école : où en est-on ? Par Pascale Morinière
LA TRIBUNE DE PASCALE MORINIÈRE - La semaine dernière, le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) a publié son rapport sur l’éducation à la vie affective et sexuelle. Il rappelle l'importance non seulement d'une éducation sexuelle, mais aussi d'une éducation affective et relationnelle.
Pascale Morinière ©DrUne vision politique de l'éducation sexuelle
Le rapport du CESE constate que les trois séances d’éducation à la sexualité prévues par la loi de 2001 sont rarement mises en œuvre à l’école et que les enfants sont souvent laissés seuls face aux risques liés à l’exposition à la pornographie. Il rappelle également l’importance non seulement d’une éducation sexuelle, mais aussi d’une éducation affective et relationnelle. Cependant, après ce préambule encourageant, le rapport insiste non pas sur l’accompagnement progressif et attentif des enfants, mais sur la déconstruction des stéréotypes, la lutte contre les inégalités et les schémas toxiques, adoptant ainsi une vision assez politique de l’éducation sexuelle.
Le ministère de l’Éducation nationale élabore un programme d'éducation à la sexualité
Un autre texte fait le point sur le nouveau programme scolaire d'éducation à la sexualité lancé par le ministre Pap Ndiaye. Le ministère de l’Éducation nationale a entrepris l’élaboration d’un programme d’éducation à la sexualité. Le Conseil supérieur des programmes a mené de nombreuses auditions à l’automne 2023, avant de publier un projet de programme en mars dernier. Je tiens à préciser qu’il s’agit d’un projet de programme ! Le programme définitif n’a pas encore été publié. Il n’y a donc aucun changement pour cette rentrée 2024, et tout dépendra du nouveau ministre de l’Éducation nationale. Les AFC ont été auditionnées l’an dernier, et nous restons très vigilants sur cette question.
La sexualité est une bonne nouvelle
Il faut expliquer aux enfants et aux jeunes que la sexualité est une bonne nouvelle : elle est au service de l’amour du couple, un amour qui est source de vie, celle de l’enfant. Il est essentiel de répondre à leurs questions, notamment celles sur l’origine de leur propre vie et sur les transformations pubertaires. Cependant, les informations de nature comportementale ou relatives au genre ne sont pas adaptées.
Il est indispensable de redonner toute leur place aux parents dans ce domaine, alors que de plus en plus de jeunes sont exposés à la prostitution, s’interrogent sur leur identité de genre ou leur orientation sexuelle, manquent de repères éthiques, voire ne croient plus du tout en l’amour pour eux-mêmes. Les parents sont les mieux placés pour protéger leurs enfants et doivent être soutenus, sans être contournés.


Chaque mardi à 6h44 dans la Matinale, Pascale Morinière, des Associations familiales catholiques (AFC), réagit à l'actualité qui concerne la vie des familles.





