La politique peut-elle être nataliste ? La réponse de Pascale Morinière
LA TRIBUNE DE PASCALE MORINIERE - La ministre Catherine Vautrin va lancer le "Plan démographique 2050", un plan qui vise à préparer le pays aux évolutions de sa démographie. Dans un contexte de natalité en berne, Pascale Morinière appelle plutôt à écouter les familles et leurs besoins.
Pascale Morinière © DRLa ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles veut lancer un plan destiné à préparer le pays au virage démographique du grand âge ; c’est-à-dire un chantier « qui s’occupe à la fois de l’infécondité et de l’enfance, de l’organisation des soins et de la santé, du travail ou du grand âge ». Son but est « de répondre aux défis de tous les âges ». Pour le moment la seule mesure concrète annoncée est le renforcement du contrôle des micro crèches.
Nous sommes donc bien en mal de commenter les mesures envisagées. On ne peut qu’espérer qu’elles soient davantage suivies d’effet que le « réarmement démographique » annoncé par Emmanuel Macron il y a 1 an et sans aucune suite jusqu’alors !
L'impossibilité d'une politique nataliste
Le Catéchisme de l’Eglise catholique nous enseigne que « l’Etat ne peut légitimement se substituer à l’initiative des époux, premiers responsables de la procréation et de l’éducation de leurs enfants ». Une politique nataliste consiste à mettre en place des moyens pour pousser les couples à avoir davantage d’enfants. Si l’Etat est légitime à déployer des aides pour les familles qui font le choix généreux d’accueillir des enfants, il sort de son rôle en instrumentalisant la fécondité des conjoints pour augmenter la natalité. Dans un tout autre style, les féministes clameraient : « lâchez nos utérus » pour exprimer leur refus d’être instrumentalisées, et elles auraient raison !
Recevoir les doléances des familles
Si Madame Vautrin me reçoit, je lui rappellerais que le désir d’enfants des Français est de 2,27 alors qu’ils n’en ont eu que 1,62 en 2024. Les Français souhaitent avoir des enfants, c’est indéniable ! Les mesures à mettre en place devraient donc lever les freins à l’accueil de l’enfant.
Et pour cela, il faut écouter les familles elles-mêmes. Ce sont elles qui savent donner les raisons pour lesquelles elles ont du mal à avoir les enfants qu’elles espèrent. Il faut les écouter ! Les pays européens qui ont suivi cette démarche et répondu aux problèmes réels des jeunes parents ont vu leur natalité augmenter


Chaque mardi à 6h44 dans la Matinale, Pascale Morinière, des Associations familiales catholiques (AFC), réagit à l'actualité qui concerne la vie des familles.





