LE POINT DE VUE D'ELISABETH WALBAUM - Aujourd'hui, c'est Saint-Valentin, et visiblement Elisabeth Walbaum n'est pas d'humeur à l'amour. Du moins pas à l'amour qui nécessite un enseignement à l'école, qui passe par la pornographie et qui cause du mal.
Revoilà la Saint Valentin, cette fête laico-religieuse,
un peu ridicule quand on prend du recul.
Futile tourbillon commercial alors qu’on est à peine sortis des agapes de fin d’année et des
soldes du mois de janvier…
Fête un peu attendrissante aussi, peut-être.
Si on considère la Saint Valentin comme un moment où faire mémoire de l’amour qu’on porte
à son conjoint… c’est peut être pas une mauvaise idée ! C’est meme tout à fait biblique, ça,
les commémorations comme sources de gratitude et d’espérance pour le présent !
Mais c’est là qu’un énorme paradoxe me saute aux yeux. Vous avez peut être suivi les débats autour de la parution des nouveaux programmes de l’Education Nationale sur l’enseignement à la vie affective, relationnelle et à la sexualité la semaine dernière. Il est là le paradoxe : Fêtons l’amour… mais ne parlons pas de ça à nos enfants !
Derrière l’image romantique du couple amoureux qui se regarde dans le blanc des yeux au restau, roses rouges, petit bijou et bonne bouteille, il y a la réalité : les statistiques sur la pornographie par exemple, (plus de la moitié des garçons de 12 ans consultent des sites pornographiques sur leur smartphone près d’une heure par mois … il y a environ 10 000 mineurs qui se prostituent en France)… l'inceste et les violences intrafamiliales (toutes les 3 minutes un enfant est victime d’inceste, de viol ou d’agression sexuelle)…
À compter de septembre prochain, tous les élèves, de la maternelle au lycée, dans le public comme dans le privé, devront bénéficier de trois séances annuelles obligatoires et je me dis que quand même, il est temps d’oser parler de ces sujets avec nos enfants, comme cela se fait déjà depuis de longues années dans les établissements d’action sociale.
Je pense à Morgane, psychologue à la Fondation du Sonnenhof en Alsace, une association qui accompagne des personnes en situation de handicap, membre de la Fédération de l’entraide protestante, qui raconte comment on fête l’amour ce 14 février, et tous les jours de l’année, dans les établissements de la fondation, avec les résidents.
Morgane nous rappelle, mais nous le savons bien, que la dimension affective et sexuelle fait partie intégrante de la vie. Elle nous parle de tout le travail que la fondation réalise sur le droit à l’intimité, à des relations épanouies, amoureuses ou amicales. Parce que les professionnels de l’action sociale savent bien que compter pour un autre développe l'entraide, le soutien, l'empathie, la bienveillance, l’intégration sociale, l'estime de soi…
Voilà voilà. Alors pourquoi s’en priver ? Les liens affectifs procurent du bien-être.
Il me parait important de le redire…
Osons donc fêter l’amour,
Osons aussi parler d’amour !
Bonne Saint Valentin … tous les jours de votre vie !
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !