Le succès ne rime pas toujours avec épanouissement. Derrière les promotions, les diplômes et les projets, nombreux sont ceux qui vivent avec un sentiment d’illégitimité. Cette impression de ne jamais être à la hauteur, malgré les preuves du contraire, porte un nom : le syndrome de l’imposteur. Pourquoi ces doutes surgissent-ils au cœur de la réussite ? Quels mécanismes psychologiques les entretiennent et comment s'en libérer ? Une émission Je pense donc j'agis présentée par Melchior Gormand.
Dévalorisation, manque de confiance et impression de ne pas être à sa place, le syndrome de l’imposteur est un frein au bien-être et à une bonne santé mentale. Avoir le sentiment de ne pas faire assez, de ne pas être à la hauteur ou de ne pas être légitime sont des pensées récurrentes qui minent la confiance des personnes touchées par ce syndrome.
Pauline Freiermuth, psychopraticienne et autrice du livre Non au syndrome de l'imposteur ! En finir avec la dévalorisation, évoque plutôt un "complexe, car ce n’est pas une maladie".
Le syndrome de l'imposteur se manifeste surtout dans le monde professionnel, où les attentes sont importantes et la compétition rude. Il touche particulièrement les femmes, "75 % d’entre elles contre 50 % des hommes", révèle une étude des assises de KPMG citée par Pauline Freiermuth. Il peut aussi faire partie de plusieurs aspects de la vie personnelle, comme "se demander si on est à la hauteur pour être le témoin de mariage de son amie", raconte la psychopraticienne. Ce complexe se manifeste aussi chez des personnes qui veulent bien faire et veulent donner le meilleur de ce qu’elles ont, jusqu’à oublier que leur place est méritée.
Pauline Freiermuth décrit quatre facteurs possibles qui peuvent faire émerger cet état d’esprit.
Pour celles et ceux qui souffrent de ce syndrome, une tâche demandée semble une montagne.
Le syndrome de l'imposteur se manifeste le plus souvent chez les personnes autodidactes, celles qui ne se sentent pas à leur place par manque de diplômes. Entourées de personnes dont les compétences ont été attestées académiquement, elles ne reconnaissent pas leur valeur d’avoir appris en travaillant dur, "sur le tas". Les travailleurs indépendants y sont aussi confrontés : isolés et en manque de validation par des pairs, ils se retrouvent dans un doute permanent.
Un "cycle de l’imposteur" est observé par Pauline Freiermuth. Dès qu’une personne reçoit une nouvelle tâche à effectuer, une grosse angoisse monte en elle, "la mission semble une montagne" décrit-elle. "Face à cela, la personne génère deux réponses : la procrastination ou le perfectionnisme. Dans tous les cas, la tâche sera bien réalisée car la personne a les capacités de la réaliser."
"À 61 ans et des années d’enseignement en tant que maîtresse, je lutte encore contre le syndrome de l’imposteur, et ma fille aussi", raconte Anne, une auditrice. Ce sentiment de dévalorisation peut-il s’estomper un jour ? Pauline Freiermuth désigne quatre façons de sortir la tête de ce cercle vicieux.
Levez la tête, essayez de regarder ce que vous avez accompli au lieu de vous focaliser sur ce qu’il manque.
Ainsi, prendre sa place à sa juste valeur passe aussi par la communication et l’entourage. La psychopraticienne encourage sa patientèle à ne plus se sentir isolée, à faire pleinement partie d’une équipe, à faire des activités en entreprise et à faire des conférences afin de profiter de cet effet d’expérience qui aide à faire face aux montagnes qui semblent impossibles à grimper.
Cette émission interactive de deux heures présentée par Melchior Gormand est une invitation à la réflexion et à l’action. Une heure pour réfléchir et prendre du recul sur l’actualité avec des invités interviewés par Véronique Alzieu, Pauline de Torsiac, Stéphanie Gallet, Madeleine Vatel et Vincent Belotti. Une heure pour agir, avec les témoignages d’acteurs de terrain pour se mettre en mouvement et s’engager dans la construction du monde de demain.
Intervenez en direct au 04 72 38 20 23, dans le groupe Facebook Je pense donc j'agis ou écrivez à direct@rcf.fr
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