Invitée de l’émission Politiquement Vôtre sur RCF Jérico Moselle, l’ancienne députée européenne Nathalie Colin-Oesterlé s’est exprimée sur différents sujets d’actualité liés à la santé : la loi sur la prise en charge du cancer du sein, la santé mentale et l’accès aux soins intensifs.
Née dans le département du Var, Nathalie Colin-Oesterlé a trouvé ses racines en Moselle, et particulièrement à Metz, où elle est ancrée dans le paysage politique depuis 2001. L’ancienne députée européenne (2019-2024) est désormais députée à l’Assemblée nationale, élue sous le parti Horizons pour la troisième circonscription de Moselle.
Siégeant à la Commission des affaires sociales, elle est revenue sur ses récentes actions et combats autour de la santé, ce jeudi 6 février dans notre émission hebdomadaire Politiquement Vôtre.
Le cancer du sein concerne aujourd'hui “60 000 femmes par an en France”, affirme Nathalie Colin-Oesterlé. Le cancer le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme dans l’Hexagone faisait l’objet d’une proposition de loi pour une meilleure prise en charge des soins depuis près d’un an.
Également très engagée dans les violences faites aux femmes, elle explique : “Le sujet était effectivement de prendre en charge tous les frais spécifiques au cancer du sein mais sans créer d'inégalité entre les patients atteints d'autres cancers. Le reste à charge est deux fois plus important que pour les autres cancers. Donc, il s'agissait d'assurer une meilleure protection et d'avoir des soins comme tout ce qui est tatouages, prothèses mammaires, sous-vêtement adaptés, qui soient pris en charge. Plafonner également les dépassements d'honoraires puis renforcer l'accès aux soins support, c’est-à-dire tout ce qui est nutrition, soins psychologiques, activités physiques adaptées avec un forfait qui devrait être augmenté de manière significative par voie réglementaire.”
La loi a finalement été promulguée le 5 février 2025, et votée par l’Assemblée malgré le désordre actuel.. “Elle a été votée à l'unanimité”, confie-t-elle. “Il y a des consensus possibles et sur la santé notamment car la santé, elle n’est ni de droite ni de gauche !”
Co-rapporteure d’une mission d'information sur la santé mentale des mineurs, Nathalie Colin-Oesterlé décrit un problème de santé publique “urgent”. “Un enfant sur 6 souffre d'un trouble mental.Ça peut être l'anxiété, la dépression, l'autisme, les troubles de de de l'attention, l'hyperactivité. Et aujourd'hui, les conséquences d'un trouble mental non diagnostiqué et non traité durant l'enfance sont dramatiques puisqu'on a un risque d'échec scolaire accru.”
La députée mosellane ajoute le cas d’un nombre “important” de victimes d’harcèlement scolaire chez les enfants et adolescents pour lesquels la deuxième cause de mortalité est le suicide.
Pour y remédier, elle travaille d’arrache-pied afin de changer les paradigmes sur la santé mentale. “Ce dont on se rend compte aujourd'hui, c'est que la politique de santé publique pour ces troubles de santé mental est très orientée sur le curatif et pas sur la prévention. Il faut prévenir plutôt que guérir. Il faut vraiment qu'on développe une approche beaucoup plus inclusive, plus bienveillante, et que l'on forme les professionnels de l'enfance dès la crèche jusqu'au lycée. Que l'on forme aussi les parents, qu'on les sensibilise afin vraiment d'enrayer ce fléau.”
Dans un contexte d’alerte rouge face à l’épidémie de grippe en France, près de 35 établissements hospitaliers en France dont le CHR Metz-Thionville, avaient activé le plan blanc durant le mois de janvier. Un dispositif de crise qui permet de mobiliser immédiatement les moyens de toute nature dont ils disposent en cas d’afflux exceptionnel de patients.
Face à ces difficultés d’accès aux soins intensifs, Nathalie Colin-Oesterlé propose ses axes de réflexion. “Alors, il y a plusieurs pistes, évidemment. C'est favoriser le développement d'unités de soins non programmés (comme l’Hôpital Belle-Isle à Metz, ndlr) pour désengorger les urgences, c'est régionaliser les formations, c'est avoir davantage d'aide, d'incitation à l'installation, développer le numérique en santé mais qui ça ne va pas se faire d'un claquement de doigts.”
A propos de la formation des soignants, elle partage les idées de Yannick Neuder, nouveau ministre de la Santé et de l’accès aux soins. Leur objectif est de rapatrier les étudiants qui sont partis se former à l’étranger afin qu’ils terminent leur formation en France, et deviennent des “forces d’appoints essentielles dans les hôpitaux”. “Il y a tout un travail à faire pour être cohérent, rester dans un système qui permet la mobilité européenne, on en est conscient, mais en même temps ne pas se démunir et s'appauvrir en personnel médical.” Néanmoins, pour pouvoir avancer, elle le répète : “Il faut qu'on arrête de changer de ministre tous les trois quatre mois.”.
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