Depuis un an, les signalements liés au mal-logement ont triplé en Maine-et-Loire. Plus de 700 personnes se sont manifestées via la plateforme Histologe, mise en route en janvier 2024. Pour enrayer ce phénomène, la préfecture, le département de Maine-et-Loire et l'ARS des Pays de la Loire coordonnent leurs efforts.
Ils seraient quatre millions de personnes à être mal-logés en France. C’est ce qu’affirme la fondation Abbé Pierre dans son dernier rapport. En Maine-et-Loire, le nombre de signalement lié à l’habitat indigne a même explosé depuis un an, en effet, plus de 700 personnes ont déclaré vivre dans un habitat dégradé dans le département. Une hausse qui serait liée, au moins en partie, à la mise en place d’un tout nouveau dispositif, actif depuis janvier 2024 : « Histologe ». Un dispositif destiné à faciliter les déclarations des habitants se sentant en précarité vis-à-vis de leur logement. Pour tenter d’enrayer le phénomène, la préfecture de Maine-et-Loire, le département et l’Agence Régionale de Santé des PDL unissent leurs efforts.
Le nombre de ces signalements, concernant ces situations de mal-logement, a triplé en Anjou par rapport aux dernières années. Des situations qui concernent locataires et propriétaires comme l’évoque Sarah Guenard, coordinatrice sociale et animatrice du Réseau habitat indigne pour le département de Maine-et-Loire.
Pour les locataires, nous sommes dans des situations où ils ont prévenu leur propriétaire, mais, soit ils n'ont pas de réponse, soit le propriétaire indique qu'il ne fera pas les travaux. Pour les propriétaires qui se signalent, on propose un accompagnement, qu'ils soient occupants ou bailleurs.
A la clé, une aide personnalisée mise en place dans le cadre d'un projet de travaux qui pourra déboucher sur des subventions. Car la rénovation coûte cher : en moyenne, plus de 80 000 euros informe la préfecture de Maine-et-Loire dans un rapport.
Les travaux sont pourtant essentiels dans ces logements souvent victimes « de moisissures, de chauffage qui ne fonctionne plus ou alors pas très bien, voire de problèmes d'électricité » témoigne Manon Fontenay, chargée de lutte contre l'habitat dégradé à la direction départementale des territoires de Maine-et-Loire.
Et les profils liés à ces signalements sont très variés. On y retrouve des familles, personnes seules, jeunes ou âgées, il est donc difficile d’en tirer un portrait-robot. Les situations rencontrées, elles aussi, peuvent être très différentes. « Il peut y avoir des personnes qui sont à bout, qui ont tenté de faire appel à plein d'acteurs différents, qui ont mobilisé beaucoup de dispositifs et du coup qui se signalent auprès de nos services, nous sommes un peu leur dernière chance, explique Sarah Guenard, et puis d'autres personnes qui se signalent parce qu’elles sont tombées dessus par hasard. »
Des sanctions existent : les aides au logement destinées aux propriétaires peuvent être stoppées si rien n’a été entrepris pour mettre l'habitation aux normes. Des menaces qui ne suffisent pas toujours. Sur les six dernières années, 39% des dossiers sont restés sans suite et les biens n’ont pas été reloués.
Malgré l’afflux de nouvelles déclarations, les autorités ont gardé un objectif en tête : rénover 80 logements par an en Maine-et-Loire. Le site « Histologe » est à retrouver ici.
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