Caroline Champagne est maman de trois enfants. Chacune de ses grossesses a commencé normalement pour se terminer par une épreuve. Des difficultés à travers lesquelles elle a gardé espoir. Elle publie son témoignage dans un recueil de nouvelles intitulé Le pont de l’arc-en-ciel.
Trois grossesses, trois épreuves. C’est à croire que la vie n’avait pas envie de rendre les choses faciles pour Caroline Champagne et son mari. Pour chacun de leurs trois enfants, Louis, Adeline et Benjamin, elle a connu des complications. Cependant, aucune d’elles ne leur a fait perdre espoir.
Lorsque Caroline tombe enceinte de Louis, tout va bien. C’est en rentrant chez elle après l’accouchement que les choses se compliquent. Caroline saigne abondamment et régulièrement. Les premières réactions du corps médical sont que cela est normal.
Une nuit, elle réveille son mari, Lino. Ils se rendent à l’hôpital, où l’on découvre qu’il lui reste un morceau de placenta qu’elle n’arrive pas à expulser seule. Après un passage au bloc pour régler cela, la vie peut reprendre son cours.
Au premier abord, tout se déroule comme il le faut lors de sa seconde grossesse. Mais c'est lors de l’échographie morphologique, réalisée à sept mois de grossesse, que la mauvaise nouvelle arrive : Adeline a de l’eau dans le cerveau et, si elle vit, ce sera comme une plante. Après deux semaines d’examens supplémentaires et d’attente, le moment tant redouté arrive : la fin de la grossesse.
Lorsque Caroline monte au bloc pour recevoir l’injection qui endormira sa fille à jamais, elle apprend que sa grand-mère, malade d’un cancer, est, elle aussi, en train de s’éteindre. Cela la rassure : elles seront ensemble, et l’une pourra prendre soin de l’autre. Cette pensée apporte un peu de douceur à la maman qui s’apprête à vivre l’inimaginable.
L’espoir d’avoir un autre enfant ne quitte pas Caroline et Lino. Très vite, Benjamin annonce sa présence. Et si cette nouvelle grossesse est un cadeau, Caroline ne peut s’empêcher d’avoir peur. Elle veut être sûre que tout va bien.
La petite famille est en vacances à La Panne lorsque Caroline sent des contractions. Elle en est sûre : elle est en train d’accoucher, et le bébé est mal placé. Benjamin est en siège et fait le grand écart. Les premiers secouristes qui arrivent ne sont pas formés aux accouchements et, à ce moment-là, une jambe est déjà sortie. Caroline finit par accoucher sur une civière, sur le trottoir. Dans l’ambulance, il faudra quelques instants au couple pour réaliser que, ce jour-là, mère et enfant ont échappé de peu à la mort.
Si Caroline Champagne a décidé de témoigner, c’est pour éviter que d’autres femmes ne vivent ce qu’elle a traversé. “Depuis que j’ai accouché de Benjamin, tous les secouristes doivent suivre une formation à l’accouchement. Notre expérience a permis de faire bouger un peu les choses.”
Caroline aimerait que son livre soit proposé dans les écoles d’infirmières et de sages-femmes du pays afin que les jeunes en formation prennent conscience de ces situations qui marquent à jamais la vie d’une femme. Aucun reproche dans son discours, mais un conseil : accorder plus d’attention aux émotions des patientes qui viennent de traverser des expériences traumatiques.
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