Tronçonneuse et sculptures sous terre : bienvenue à Pierre & Lumière

Oubliez vos indispensables bottes et parapluie (et c’est le premier avantage de Pierre et Lumière), en cette période de vacances scolaires, cette visite se fera bien au sec, à quelques mètres sous terre. Créé il y a 25 ans à Saumur, le musée vous propose de découvrir ou redécouvrir près de vingt monuments emblématiques du Val de Loire, tous sculptés dans la pierre de tuffeau. En point d’orgue, la reproduction miniature de la cathédrale de Tours, une œuvre qui fait tout de même de deux mètres vingt de haut, née d'un bloc de pierre de six tonnes. Un travail titanesque comme nous l’a expliqué Stéphane Michon, directeur de Pierre et Lumière.

Elle est représentée dans ses moindres détails. C'est six mois de travail. On voit tout le portail ciselé. C'est du gothique flamboyant, donc il y a énormément, énormément de détails. La rosace à elle seule, a demandé deux semaines de travail entre le traçage et sa réalisation.

Le résultat de trois ans de travail

L’abbaye de Fontevraud, le vieil Baugé ou encore Montreuil Bellay, toutes ces œuvres ont été sculptées à même la roche ou dans des grands blocs de tuffeau pendant trois ans par le sculpteur breton autodidacte Philippe Cormand. Certaines dans des conditions très difficiles, notamment pour celle représentant Saumur, située au fond de la carrière. Philippe Cormand a dû passer deux mois en cuissardes dans 70 cm d'eau, en partie plongé dans une nappe d'eau naturelle, dont le niveau varie avec celui de la Loire. Le résultat est ébouriffant : l'intégralité de la paroi est transformée en sculpture panoramique de 12 mètres de long sur 1 mètre 50 de haut représentant la ville de Saumur depuis son château sur la gauche jusqu'à l’église Saint-Nicolas sur la droite.

De la tronçonneuse.... à la fraise dentaire

Au total, plus de 200 tonnes de pierre ont été sculptées pour donner naissance à ces œuvres, mises en valeur par des jeux de lumières. Pour y arriver, pas de demi-mesures, il a fallu employer les grands moyens, Stéphane Michon.

Pour le travail de grosse coupe, Philippe Cormand a dû utiliser une tronçonneuse, puis des scies plus petites. Ensuite, il va après utiliser des outils qu'on a l'habitude de voir en sculpture : des gouges, des ciseaux, des massettes, des burins. Et puis pour les détails les plus fins, c'est du scalpel, fraise de dentiste pour reproduire le plus fidèlement possible les monuments.

Pierre et Lumière attire chaque année près de 40 000 visiteurs. Les plus petits peuvent même s’adonner à un jeu de piste ou à des ateliers d’initiation à la sculpture. Un site couplé avec le Musée du Champignon, également ouvert en ce moment et les jardins du Puygirault à partir du mois d’avril.

Pierre et Lumière est ouvert tous les jours de 10h à 19h jusqu’en novembre. Visites libres ou guidées (sur réservation). Plus de renseignements à retrouver via le site internet : www.pierre-et-lumière.com