Saint-Marin, un minuscule pays à l’histoire grandiose

La République de Saint-Marin, l'un des plus petits États du monde, est également l'un des plus anciens. Fondée en l'an 301 après J.-C., elle a été établie par Saint Marin, un tailleur de pierre chrétien originaire de l'île de Rab, fuyant les persécutions religieuses sous l'empereur Dioclétien. Il aurait fondé une communauté chrétienne au sommet du Mont Titano, dans les Apennins, où se trouve aujourd'hui la capitale, la Cité de Saint-Marin. Cette communauté a cherché à maintenir son indépendance face aux influences extérieures, jetant les bases de l'une des républiques les plus anciennes d'Europe.

Au fil des siècles, Saint-Marin a su préserver son indépendance malgré les bouleversements européens. Un moment clé de son histoire est survenu au XIXᵉ siècle, lorsque les puissances européennes ont reconnu officiellement sa souveraineté, notamment après sa protection par les États pontificaux. Aujourd'hui, Saint-Marin est un symbole de persévérance historique, alliant ancienneté et esprit républicain.

Les institutions de Saint-Marin : un héritage du Moyen-Âge

Les institutions de Saint-Marin sont profondément ancrées dans une tradition médiévale, remontant aux premiers siècles de son existence. Le système politique de la République repose sur des lois et coutumes qui ont traversé les âges. La Constitution actuelle, issue de la loi ordinaire du 8-Juillet-1974, a été modifiée en 2002 pour préciser la hiérarchie des normes et renforcer les droits fondamentaux des citoyens. 

Le système politique est basé sur la collégialité avec deux chefs d'État, appelés Capitaines-régents, élus tous les six mois par le Grand Conseil général, l'organe législatif suprême. Cette alternance semestrielle a été instaurée en 1243 pour prévenir la concentration du pouvoir et garantir un équilibre politique. Ce système unique distingue Saint-Marin des républiques modernes et témoigne de sa singularité institutionnelle.

Les Capitaines-régents : une double fonction pour un petit État

L'élection des deux Capitaines-régents est un moment clé de la vie politique de Saint-Marin. Chaque année, le Grand Conseil général désigne ces chefs d'État parmi ses membres. Leur rôle est principalement honorifique, symbolisant l'unité nationale et le respect des traditions républicaines. Néanmoins, ils exercent des fonctions importantes, représentant l'État à l'international et supervisant la gestion quotidienne des affaires publiques.

Le mandat de six mois vise à éviter la concentration du pouvoir, reflétant l'engagement de Saint-Marin envers un équilibre politique stable et juste. Cette alternance régulière est un témoignage de la continuité historique et de l'engagement de la République envers ses principes démocratiques.

Saint-Marin aux Jeux Olympiques de Tokyo : un exploit pour un petit État

Malgré sa taille modeste, Saint-Marin a marqué l'histoire lors des Jeux Olympiques de Tokyo en 2021. Sur les cinq athlètes envoyés, trois ont décroché des médailles. Un exploit remarquable pour un pays de moins de 34 000 habitants.

Alessandra Perilli, tireuse en fosse olympique, a remporté la médaille de bronze le 29 juillet 2021, devenant ainsi la première athlète de Saint-Marin à décrocher une médaille olympique. Deux jours plus tard, en duo avec Gian Marco Berti, elle a ajouté une médaille d'argent dans l'épreuve mixte de fosse olympique.

Parallèlement, Myles Amine, lutteur en libre des moins de 86 kg, a décroché la médaille de bronze le 5 août 2021, portant le total des médailles de Saint-Marin à trois. Cet exploit a propulsé ce petit État parmi les nations les plus performantes en termes de médailles par habitant, renforçant le sentiment de fierté nationale.

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