Grégory Cuilleron "Le rapport humain me met en joie !"

Toujours bien dans son assiette ! A 44 ans, Grégory Cuilleron n’est pas prêt de raccrocher son tablier. "J’ai toujours mon restaurant dans le Vieux-Lyon, je fais beaucoup d’interventions en entreprise pour l’emploi des personnes en situation de handicap, des cours de cuisine dans les écoles. Bref, j’ai gardé une activité variée, comme pour l’alimentation !" 

Des débuts chez les scouts !

La cuisine, une passion héritée de son grand-père, mais aussi née de sa gourmandise et pratiquée dès l’âge de 8 ans, chez les scouts, avec déjà des premiers concours de cuisine, comme ce dessert improbable à bas de tomate et de banane ! Une créativité qu’il va déployer par la suite en participant par hasard au premier "Dîner presque parfait" lancé sur M6 en 2008, puis la finale nationale avant "Top chef ", avec le chef Cyril Lignac dont il deviendra l’un des chroniqueurs.

Une carrière médiatique, mais aussi engagée en devenant ambassadeur de l’Agefiph* en 2011. Mais quel regard jette-t-il aujourd’hui sur la prise en compte du handicap, notamment après l’engouement des paralympiques fin Août à Paris ? « C’est comme le film d'Artus "Un p'tit truc en plus". C’est bien, ça fait changer les mentalités. Mais dans la réalité, j’attends la transformation des faits ». En attendant, quels sont ses ingrédients pour mettre le bonheur au menu ? Recette express ! 

Questions Bonheurs

Qu'est-ce qui vous fait lever le matin ?

Alors, je serais content de dormir plus ! Mais je ne suis pas mécontent de me lever. Et j'ai la chance par ailleurs d'avoir une chère et tendre qui est italienne, donc très joyeuse. Et ça, ça participe au truc. C'est-à-dire, quand on se lève et qu'on la voit, on ne peut être que heureux !

Qu'est-ce que vous faites quand vous avez un petit coup de déprime ?

Sans parler de coup de déprime, il n'y a pas longtemps, je sors d'une grippe, donc j'étais un peu dans un "mood" pas dingue. Et on a des choses à préparer au resto. Je suis donc allé cuisiner avec le chef, et je lui faisais la réflexion que ça me faisait le plus grand bien, parce que ça me vide la tête. Donc oui, la cuisine. Et puis j'aime beaucoup marcher. Ça me fait vraiment du bien, d'être dans la nature. Je fais Saint-Jacques-de-Compostelle tous les ans, et ça participe à mon bonheur !

Est-ce qu'il y a eu une personne qui a beaucoup compté pour vous dans votre vie personnelle ou professionnelle ?

Oui, il y a eu des personnes !  je crois dans le rapport humain. Il y a eu mon grand-père, ma mère, bien évidemment.

Grand-père qui vous a initié un peu à la cuisine, que vous regardiez quand vous étiez enfant ...

Oui, A Polliat, dans l’Ain. Puis à Lyon, Place Benoît-Crépu. Je l’aimais beaucoup, comme souvent, on aime ses grands-parents, bien évidemment. En cuisine aussi, il y a eu Georges Blanc**, forcément, qui a été mon parrain dans le concours du Dîner Presque parfait. Puis voilà, il y a eu des rencontres, à droite à gauche, par petites touches. Enfin, je pense qu'on est transformé par le chemin, par les gens qu'on rencontre au fil de celui-ci. Et on est le fruit aussi de ces rencontres. Ce qui me correspond bien, parce que je suis assez multifacette, donc ça joue !

Quel est le lieu où vous vous sentez bien ?

C'est la place Édouard Commette, à Lyon. Elle jouxte la Manécanterie de la Cathédrale Saint-Jean. C'est une toute petite place où il y a quelques tilleuls. Et c'est marrant, parce que quand je suis loin et que j'ai un peu le blues de la ville, c'est à cet endroit-là que je pense. Et je vois cet endroit en été avec le soleil qui passe à travers la ramure des arbres. Et c'est chouette !

Dernière question. Vous connaissez le dicton "pour vivre heureux, vivant caché", mais pour vous, pour vivre... heureux, il faudrait vivre comment ? Derrière son fourneau ?

Ah …L'ami sincère, la femme aimée et la nature à proximité, c'est un peu rousseauiste. Parfois, j'aurais envie de me mettre dans une maison à perpète avec un jardin, mais je sais qu'au bout de deux minutes, je ferais des tours sur moi-même. Donc pas loin d'un fourneau effectivement, avec de bons produits et des gens bienveillants. On ne va pas se mentir, la bienveillance, elle n’est pas tout le temps présente. Des gens bienveillants et sympas, je pense que c'est le principal !

*Agefiph: Association de gestion du fonds pour l'Insertion des personnes handicapées.

** Georges Blanc : Chef étoilé de Vonnas, dans l'Ain

Son actualité :

Parution fin février "La cuisine du quotidien à une main", avec Sophie Rémy, ergothérapeute, aux Editions de la Martinière. Et reprise en cours du bar des Halles de Lyon, avec une ouverture prévue début 2026.