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Le mot de la semaine : "Malade"

Le mot de la semaine : "Malade"

Un article rédigé par Jean Pruvost - RCF, le 10 février 2025 - Modifié le 10 février 2025
Le mot de la semaineLe mot de la semaine : "Malade"

Cette semaine est consacrée aux maladies. Journée mondiale des malades, Journée internationale de l'épilepsie, Journée internationale du cancer de l'enfant... les occasions de s'intéresser aux maladies et à leur traitement se succèdent cette semaine. De son côté, Jean Pruvost choisit lui de revenir sur l'histoire du mot "maladie".

Jean Pruvost © Pascal HausherrJean Pruvost © Pascal Hausherr

En début de semaine, je regarde toujours quelles sont les Journées internationales de ladite semaine, et j'ai été frappé cette fois-ci par le fait que quatre des journées de cette période qui va du 10 février au 15 février sont consacrées à des maladies à vaincre absolument. Et c’est donc ce mot si courant, « malade », que j'ai choisi de  radiographier. 

Demain le 11 février, n'est ni plus ni moins que la Journée mondiale des malades, et après-demain, le 13 février, la Journée internationale de l’épilepsie, qu’il faut en effet tout faire pour guérir. Quant au 14 février, une date à ne surtout pas rater, me croirez vous si je vous dis que c’est la Journée internationale de sensibilisation aux cardiopathies congénitales, et on pourrait se prendre à rêver en imaginant que les cardiopathies puissent être confondues avec la Saint-Valentin. Quant au 15 février, c’est, le même jour, la Journée internationale du cancer de l’enfant, et celle du Syndrome d’Angelman, une maladie rare qui touche le chromosome 15 entraînant un retard très du développement mental. En bref, il faut l’avouer, c’est une semaine internationale pour le moins lourde en termes de santé ! Et j’ai donc choisi d’expliquer le mot « malade », puisque je pense que personne, ne serait-ce qu’un jour, ne passe une vie sans avoir été « malade ».

"Malade" : avoir mal

On pense tous spontanément en effet qu’il a suffi d’ajouter à l’adjectif « mal » le suffixe « ade » comme pour « sal », le sel en latin, auquel on a ajouté le suffixe « ade » d’où la « salade », au départ un mets salé. Eh bien en réalité le mot « malade » n’est pas né de cette façon, il résulte d’une expression latine, qui était « male habitus », proprement dit « en mauvais », « male » en latin, « état », « habitus », le latin « male habitus » se contractant en petit à petit « malabde » avec un « b ». C’est en 980, que « malabde » sera attesté en français, vite prononcé « malade », avec un sens resté le même qu’en latin, inchangé aujourd’hui définissant bien la personne souffrant d’une altération de sa santé. Certes, il ne s’agissait au départ que du corps, mais en 1580 est aussi apparu le fait d’avoir l’esprit « malade ». Ce qui en vérité nous ramène presque à l’étymologie parce que le latin « habitus » venait du verbe « habere », être, et lorsqu’en définitive on évoque le « mal être », on traduit sans le savoir « male habitus » d’où est issu le mot « malade »

Des premières définitions étonnantes

Avec Richelet, en 1680, on lit certes dans les exemples qu’« il est malade du poumon, de la goute & de la pierre » mais tout de suite après un exemple terrible « Elle est malade à mourir ». Cependant est ajouté un délicieux contrepoint : « Je crois de cette beauté, que plus elle aura de santé, & plus elle fera de malades ». Et Richelet de préciser : « Plus elle fera de malades plus elle fera d’amoureux ». Voilà donc cité la maladie d’amour. Alors là, surtout ne pas la soigner, et elle est comme on le sait à son paroxysme le 14 février avec la Saint-Valentin. Ah, la la,  il ne faut surtout pas que je rate mon cadeau pour mon épouse ! J’en suis malade d’inquiétude !

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le mot de la semaine
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