JavaScript is required
Accueil
Clémentine Biano " un éclat rouge"

Clémentine Biano " un éclat rouge"

Un article rédigé par Anne-Marie Vergnon - RCF Saint-Étienne, le 8 février 2025 - Modifié le 8 février 2025
A plus d'un titreClémentine Biano " un éclat rouge"

 

Clémentine Biano
" Un éclat rouge "
 (Calmann-Lévy)
 

Dans ce village français des années 1950, le monde de Jeannot, 9 ans, s'écroule le jour où sa désobéissance provoque un accident fatal pour son petit frère.
Les parents lui imposent le silence et inventent pour les gendarmes un rôdeur responsable du drame. De peur que la vérité ne lui échappe, Jeannot devient muet.
Entouré de l'affection de sa grand-mère, il oscille entre isolement et culpabilité.
Un jour, une fillette de son âge s'installe au village. Elle n'a pas peur des mots et parle pour eux deux. Se pourrait-il qu'un jour, la vie reprenne un cours heureux ?

Clémentine Biano " un éclat rouge"Clémentine Biano " un éclat rouge"

La chronique de Jacques Plaine

CLÉMENTINE BIANO Un éclat rouge Calmann Lévy Clémentine Biano originaire de Saint Galmier – rédactrice indépendante – a écrit sa première histoire à cinq ans sur une machine à écrire offerte par ses parents. « Un éclat rouge » est son premier roman. Dans une cour de ferme, le 10 août 1957, un enfant de trois ans est retrouvé mort, écrasé sous une voiture. La belle voiture rouge de papa. Que s’est-il passé ? Un meurtre ? Un accident ? Va savoir. Au village c’est la consternation, on parle, on cause, on jase, « on s’étonne, on s’étonne ». Les parents racontent aux gendarmes que c’est un « homme vêtu d’un pantalon noir, d’un béret et d’un veste foncée » qui a fait le coup et le journal local de titrer « Le tueur d’enfant toujours en fuite » expliquant que « le seul témoin, le frère de la victime, âgé de neuf ans, n’a pu fournir qu’une description vague du criminel ». Or Jeannot le frère de la petite victime n’a rien fourni du tout. Pourquoi ? Parce que c’est lui qui était dans la voiture de papa, lui qui a mis le moteur en marche, lui qui s’est pris les pieds dans les pédales. « C’est moi » a-t-il expié dans un sanglot. Et ce sont ses parents, oui ses parents, qui ont inventé l’histoire de la voiture arrêtée, portière ouverte et de « l’homme qui s’enfuyait par la route, vers le bois ». Pourquoi ce mensonge ? Pour protéger Jeannot dira la mère : « Imagine le scandale dans le village, si on sait que c’est lui ! Il en entendra parler toute sa vie, ses enfants aussi, et même ses petits enfants ». En entendant ses parents raconter aux gendarmes cette salade, les mots de Jeannot se sont serrés dans sa gorge « comme un fagot de bois mort ». Depuis il est muet. Les mots l’ont quitté « pour un pays dont il ignore tout ». Obligé d’écrire sur une ardoise qu’il brandit au dessus de sa tête. Ou sur un carnet. Sa mère lui en a accroché un autour du cou. « Merci Maman » s’est-il empressé d’écrire. Commence alors la descente aux enfers. Jeannot découvre que ses parents s’éloignent l’un de l’autre et vivent encore plus mal que lui la mort du petit frère. Le soir ses oreilles traînent derrière les portes. Il a entendu sa mère crier « faut que ça cesse ou que ça pète » et son père hurler « Je ne veux plus le voir… moins on le verra, mieux on se portera ». Et puis un jour une gamine arrive au village. Elle a son âge, vient de Paris, s’appelle Charlotte et n’a pas sa langue dans sa poche : « Alors c’est toi le muet ? ».

RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
A plus d'un titre
RCF
Découvrir cette émission
Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.